(OPINION) Il serait grand temps…

Monsieur Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice et Marie-Claude Champoux, présidente de l’Office de la protection du consommateur,

Voilà maintenant quasiment un an que je réservais un voyage de deux semaines en Europe, prisé depuis longtemps. Malheureusement, depuis la mi-mars 2020, la COVID est apparue dans nos vies et ne semble pas vouloir nous quitter de si vite.

Ma déception ne vient pas seulement de n’avoir pu réaliser ce voyage mais, celui de ne pas recouvrer mon argent payé à l’agence. Comme bien des voyageurs du Québec, j’ai rempli ma demande auprès du Fonds d’indemnisation des clients des agents de voyages (FICAV).

Nous pouvons lire sur ce site, et j’aimerais vous le rappeler, le rôle premier du Fonds est une protection financière dont les voyageurs bénéficient automatiquement et gratuitement en faisant affaire avec une agence de voyages titulaire d’un permis de l’Office de la protection du consommateur, que cette agence exerce ses activités dans un établissement ou sur le Web.

De plus, pour beaucoup de ces clients, ces quelques milliers de dollars non remboursés et associés avec des pertes d’emploi dues à la COVID, pour plusieurs, les mettent dans une situation financière précaire. En cette période trouble et exceptionnelle, en date du 25 octobre 2020, plus de 35 800 clients attendent que le Fonds remplisse son rôle principal plutôt que d’assurer sa viabilité financière.

Ironiquement selon moi, sur le site Web du FICAV, il est mentionné que le gouvernement provincial examine toujours différents scénarios.

Vraiment ?!

Je crois fermement qu’il serait grandement temps d’arrêter de tergiverser sur différents scénarios et remplir la tâche première du Fonds.

Si le plafond est toujours fixé à 60 % de la valeur totale du Fonds à la fin de l’exercice financier précédent, en ce qui concerne l’année 2020, sachant tous que celle-ci est hors du commun, je crois qu’il serait plus acceptable et légitime que « votre » gouvernement fasse une exception et comble l’écart en fournissant le manque à gagner au Fonds, pour finalement, verser les montants dus à tous les Québécois, doublement déçus de « votre » gouvernement dans ce dossier et, de ne pas avoir réalisé leur voyage.

Ceci n’est pas une question de se plaindre, au contraire c’est respecter leurs droits et redonner aux Québécois ce qu’ils ont payé. L’arrêt de la plupart de ces voyages correspond en tout point aux conditions écrites de paiements de la part du FICAV ; entre autres, une catastrophe naturelle – la pandémie – et dans nos cas, l’émission, après l’achat des services, d’un avertissement officiel du gouvernement du Canada recommandant d’éviter tout voyage, ou tout voyage non essentiel, dans le lieu visé.

Je vous prie Madame, Monsieur, au nom de tous ces voyageurs, de régler ce dossier très irritant le plus tôt possible et enfin, redonner les dus légitimes.

 

Nicole Morin