André Chagnon, fondateur de Videotron et philanthrope, s’éteint à l’âge de 94 ans

MONTRÉAL — André Chagnon, le fondateur du géant des télécommunications, Videotron, et grand philanthrope, s’est éteint à l’âge de 94 ans, a annoncé sa famille dans un communiqué publié samedi.

La famille a indiqué que M. Chagnon était décédé paisiblement entouré de ses proches dans la nuit de vendredi à samedi.

Selon le site internet de l’Ordre national du Québec, dont M. Chagnon était officier, celui-ci «est l’une des figures de proue de l’innovation technologique et du développement de produits et services d’avant-garde dans l’industrie des télécommunications et du divertissement».

Le premier ministre du Québec, François Legault, lui a rendu hommage après l’annonce du décès.

«Le Québec perd un homme brillant et visionnaire, avec le décès d’André Chagnon. Je l’ai consulté depuis que je suis en politique», a-t-il commenté sur Twitter.

Né à Montréal, il semblait destiné à une carrière d’électricien après avoir étudié à l’École technique de Montréal. Il se lance en affaires à l’âge de 31 avant de fonder en 1964 la société de câblodistribution Videotron qui deviendra un géant des télécommunications au Québec.

M. Chagnon est à la tête de Videotron lorsque l’entreprise fait l’acquisition en 1986 de Télé-Métropole, la plus importante station de télévision française privée du Québec qui deviendra le Groupe TVA, 12 ans plus tard. Il est nommé chef de la direction de Télé-Métropole.

Videotron sera dans l’innovation, créant le système multimédia Vidéoway, qui sera commercialisé au Canada, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Le site de l’Ordre national du Québec indique qu’il avait été nommé en 1994 au Conseil consultatif sur l’autoroute de l’information chargé de conseiller le gouvernement canadien. L’année suivante, il est l’une des quatre personnalités qui représentent le Canada à la Conférence ministérielle du G7 sur la société de l’information, tenue à Bruxelles, en 1995.

En 2000, il vend Videotron à Quebecor Média. L’argent obtenu de la vente permet à la famille Chagnon de créer  la Fondation Lucie et André Chagnon, «une organisation philanthropique dotée d’un capital important et vouée à la prévention de la pauvreté en contribuant à la mise en place de conditions favorables au développement du plein potentiel de tous les jeunes vivant au Québec», a souligné la famille dans le communiqué.

«Merci, Monsieur Chagnon. Vous laissez un legs extrêmement important. Comme vous, nous resterons résolument tournés vers l’avenir et continuerons à poursuivre votre ambitieux objectif de prévenir la pauvreté en contribuant à la mise en place de conditions favorables au développement du plein potentiel de tous les jeunes vivant au Québec», peut-on lire sur le site de la Fondation.

André Chagnon a obtenu de multiples récompenses tout au long de sa vie. Outre l’Ordre national du Québec, il a été nommé officier de l’Ordre du Canada. Il a obtenu des doctorats honoris causa de Laval, de McGill et de l’Université de Montréal. En 1983, le ministère des Communications du Québec lui avait décerné le prix des Communications. Plus récemment, en 2020, il a reçu un hommage du Cercle des Grands entrepreneurs du Québec pour ses réalisations et son engagement.

En 2021, une petite-fille d’André Chagnon, Garance Chagnon-Grégoire, et Joëlle Arsenault, lui ont consacré un documentaire «En tête de ligne».

«Le cheminement de mon grand-père, comme bâtisseur, est important. On lui a parlé de ce sujet un peu fou qui allait raconter sa vie, et, bien qu’il soit très humble de nature, il a été très réceptif et a collaboré avec joie à notre documentaire», a raconté Mme Chagnon-Grégoire au magazine Le Clap à la sortie du film.