Victoria Eymard a fait un trait sur le hockey… du moins presque

Victoria Eymard a connu une très belle carrière de hockey, passant du collégial aux Carabins de l’Université de Montréal. Après une saison avec le bleu-blanc-noir, elle a pris une grande décision: délaisser sa passion pour entreprendre une toute nouvelle carrière.

En effet, la Trifluvienne a décidé de s’inscrire dans un domaine d’études qu’elle avait déjà en tête lorsqu’elle était adolescente.

« J’ai toujours voulu devenir policière, étant jeune, mais j’ai toujours priorisé le sport comme c’est le cas pour plusieurs athlètes. J’ai fait mon hockey au Cégep Limoilou, qui est une très bonne place, et j’ai ensuite pu goûter au hockey universitaire pendant une saison. Après une saison, c’est là que j’ai pris la décision que j’allais délaisser mon sport. C’est sûr que c’était difficile au début, même pour les parents qui m’ont toujours suivie. Mes parents m’ont même suivie aux Jeux du Canada en 2015, avec ma grand-mère entre autres, où on a gagné l’or. Nous avions tous une certaine routine et du jour au lendemain, elle se termine ainsi après un an chez les Carabins alors ça prenait une certaine période d’adaptation », raconte-t-elle.

« J’avais pris une session sabbatique, mais j’ai ensuite décidé que ça se passait-là! C’est dur de prévoir où j’aurais pu jouer parce qu’il n’y a pas beaucoup d’options vraiment dans le hockey féminin, même si c’est de mieux en mieux ces dernières années. »

Son retour sur les bancs d’école s’est donc fait au Cégep de Trois-Rivières et il coïncidait avec l’arrivée d’une toute nouvelle équipe collégiale de hockey féminin.

« J’ai tout de suite eu l’idée de m’offrir pour y coacher. Claude Houle m’a ensuite appelé et j’ai accepté le rôle. Ç’a été beaucoup d’adaptation au début parce qu’il n’y avait pas de match pendant deux ans et qu’on ne pouvait pas mettre beaucoup de filles en même temps par bulle. Ç’a quand même permis aux filles de grandir et d’être très unies malgré les restrictions », explique-t-elle.

« Au plan sportif, ce n’est pas facile lorsqu’on arrête le hockey parce qu’on se cherche une peu. J’ai commencé la course à pied et le vélo de route et j’ai adoré ça. J’ai même pédalé 100 km sur vélo de route au profit d’Opération Enfant Soleil et nous avons amassé 5000$, mon collègue Éric Tremblay et moi. »

Aujourd’hui, c’est mission accomplie pour la Trifluvienne qui a complété ses études. Or, elle doit attendre avant de pouvoir fréquenter l’École nationale de police du Québec puisque la pandémie est venue ralentir le processus d’intégration. Face à cette situation, elle a donc décidé de revenir au Cégep de Trois-Rivières.

« Comme il y a de l’attente pour entrer à Nicolet, j’ai donc pris la décision de revenir m’impliquer avec les filles chez les Diablos. De quitter le hockey, mais de revenir coacher, m’a permis de renouer avec mon sport et de chausser les patins à nouveau. J’ai tellement appris au cours de ma carrière que je veux l’enseigner et je veux redonner à ma région. Je veux aider à développer des étudiants, mais aussi des athlètes », témoigne Victoria Eymard.

Jean Rousseau agira à nouveau à titre d’entraîneur-chef de la formation trifluvienne, tandis que coach Eymard s’occupera des défenseurs et de l’analyse vidéo. « J’aime ça et c’est vraiment plus facile pour les joueuses d’apprendre de cette façon, en se voyant elle-même en vidéo, ce qui leur permet de s’améliorer. Je me souviendrai toujours de ma coach au niveau collégial, Noémie Tanguay, qui a toujours été ma source d’inspiration. C’est une passionnée et sa passion était contagieuse. Elle veut redonner aux plus jeunes et même à la communauté en donnant des formations aux aspirants coachs, entre autres. Bref, c’est comme elle que je voulais coacher et c’est de cette façon que je travaille avec les joueuses. »

Bien que sa carrière de joueuse soit terminée, Victoria gardera de bons souvenirs, notamment celui des Jeux du Canada, à Prince George.

« Je n’oublierai jamais ça! C’est la première fois que le Canada gagnait l’or et la première fois que le Canada battait l’Ontario. Pour ma part, ça faisait trois fois que j’étais retranchée d’Équipe Québec et c’était ma dernière chance de faire l’équipe. Je suis rentrée comme sixième défenseur et j’ai fini dans le Top-3. On avait une elle chimie et je n’oublierai jamais l’ambiance non plus », conclut-elle.