Une nouvelle ligue professionnelle de soccer féminin verra le jour

Les Whitecaps de Vancouver ont annoncé lundi qu’ils accueilleront l’une des deux équipes fondatrices lorsque la ligue à huit équipes qui débutera en 2025. L’autre équipe fondatrice sera liée au Calgary Foothills Soccer Club. 

Les villes où vont évoluer les six autres équipes devraient être annoncées en 2023. Il y aura des clubs à travers le pays, répartis dans deux sections de quatre équipes. On peut s’attendre à ce qu’une équipe voie le jour au Québec.

« C’est une très grosse nouvelle et on peut dire « enfin » parce que ça fait des années qu’on en parlait, lance Marie-Ève Nault, ancienne membre de l’Équipe Canada et médaillée olympique. « Après 2012, on pensait que ça se ferait bientôt, mais on se retrouve maintenant avec un projet dix ans plus tard. Ça fait deux ans que Diana Matheson travaillait là-dessus et depuis qu’elle a arrêté de jouer qu’elle préparait le dossier. »

« Il y a la NWSL (National women’s soccer league) aux États-Unis et de plus en plus de gens investissent dans des équipes, dont plusieurs célébrités comme Serena Williams. On a vu que de nouvelles équipes  sont rentrées à San Diego et Los Angeles alors la ligue est en santé. C’est sûr qu’on aurait pu juste joindre la ligue, mais on n’aurait pas vraiment réglé le développement de nos joueuses. Plutôt qu’une équipe, on va pouvoir en développer huit chez nous, ce qui fait beaucoup plus de joueuses. Si les équipes recrutent 22 joueurs, et qu’il y a un quota établi à 7 joueuses internationales, par exemple, ça fait 15 joueuses canadiennes par équipe. Ça va grossir notre noyau de joueuses canadiennes. »

Diana Matheson, ancienne membre de l’équipe nationale féminine, et son partenaire commercial Thomas Gilbert, lanceront la ligue sous la bannière de Project 8 Sports Inc. Les Whitecaps ont affirmé – dans un communiqué – que la ligue sera dirigée « principalement par d’anciennes joueuses de l’équipe nationale » et que Christine Sinclair et Stephanie Labbé vont contribuer « à la planification et au développement de la ligue ».

« On avait besoin de cette ligue-là. Il y aura des coûts, c’est certain, mais Air Canada est un des commanditaires principaux. Dans les plans, on retrouve aussi des voyages de dix jours dans l’Ouest où une équipe de l’Est affronterait toutes les équipes de l’Ouest alors tout est déjà réfléchi pour tenter de limiter les coûts et pour que ce soit réaliste. Il y a plusieurs enjeux qui ont déjà été pensés », ajoute la Trifluvienne.

« Nos joueuses n’avaient plus d’options après le soccer universitaire, mais là il y aura une ligue. On va venir inspirer la prochaine génération de joueuses également. La jeune fille de 10 ans pourra se rendre à un match, rencontrer ses idoles, et peut-être que ce sera elle, dans 10 ans, qui sera sélectionnée pour faire partie d’une équipe. »

Maintenant retraitée de son sport, Marie-Ève Nault admet qu’elle aurait aimé pouvoir vivre cette expérience. « C’est sûr que ça aurait été incroyable de jouer pour une Équipe du Québec, par exemple. J’aurais adoré jouer chez nous, devant la famille, la parenté et les amis. J’aurais aimé, mais je n’aurais peut-être pas pu aller partout non plus et j’ai tellement vécu de grandes expériences. Mais bon, jouer dans une ligue, pour ta province, c’est une chance unique qui sera maintenant offerte à plusieurs filles », conclut-elle.