Une grande dame du ring s’éteint

BOXE. Le monde de la boxe a perdu l’une des siennes ces derniers jours. La Trifluvienne Lucie Chiasson s’est éteinte après avoir mené un dernier combat contre la maladie.

Madame Chiasson fut une pionnière dans un sport traditionnellement réservé aux hommes.

Celle qui a amorcé sa carrière dans la boxe comme juge est devenue, en l’an 2000, la première et la seule femme arbitre au niveau canadien. En 2004, elle était de la délégation canadienne féminine de boxe à titre de juge et arbitre à l’occasion du premier échange entre le Canada et la Pologne.

En 2007, elle devenait la première Canadienne à officier à titre de juge et arbitre lors d’une grande compétition internationale qui se déroulait à Guyaquil, en Équateur.

«Son sourire étincelant restera à jamais gravé dans les mémoires des collègues, entraîneurs, boxeurs et boxeuses qu’elle a côtoyés au cours de sa trop courte carrière en boxe olympique. Nos pensées se tournent évidemment vers sa famille et ses proches», a fait savoir la Fédération dans une publication sur sa page Facebook

Un cheminement marqué par la passion

Dans une entrevue accordée il y a quelques années à l’Hebdo Journal, Lucie Chiasson racontait qu’au milieu des années ’60, sa famille faisait bien jaser. À l’arrière de leur maison de la rue Vachon dans le secteur Cap-de-la-Madeleine, on présentait des soirées de boxe dans le ring construit de toutes pièces par le père. C’est ainsi que la cadette de la famille a été imprégnée de cette "culture".

«Certains soirs, il pouvait y avoir une vingtaine de boxeurs dans notre cour», relatait Lucie Chiasson.

Son parcours dans le monde de la boxe n’aura pas été facile. Il lui aura fallu beaucoup d’acharnement et de passion pour évoluer dans cet univers traditionnellement masculin. D’ailleurs, elle indiquait dans cet entretien que sa mère l’avait vue un jour enfiler les gants et qu’elle n’avait pas du tout apprécié: «À l’époque, il n’était pas question qu’une femme pratique la boxe, c’était inimaginable pour ma mère. Elle m’a retiré les gants sans que je les détache! Aujourd’hui, ce serait différent», racontait-elle à notre journaliste.

Elle mentionnait également que pour une femme, le chemin n’était pas facile pour accéder au titre d’arbitre, celui qui est sur le ring lors du combat de boxe. Les mentalités faisaient en sorte que ce n’était qu’à la suite d’efforts importants et de persévérance qu’on pouvait atteindre de nouveaux sommets. Ce qu’elle a fait.