Un nouveau pacte pour la pérennité de la Ligue nord-américaine de hockey
Tous les circuits de sports professionnels sont aux prises avec le même problème. La chasse aux meilleurs joueurs entraîne inévitablement une inflation du côté des salaires et, irrémédiablement, une augmentation des dépenses des équipes. Afin d’assurer la santé de ses franchises, la LNAH a abaissé son plafond salarial en 2008-2009 et diminuer les dépenses exclues du plafond.
Plusieurs circuits professionnels tentent de limiter à environ 55% de leurs revenus les dépenses en salaires de leurs joueurs. Pour s’en approcher dans la LNAH, le plafond salarial a été abaissé de 9000$ par match à 7000$.
Les allocations de transport, les bonis de signature, les autres bonis en argent ou en matériel, les frais d’études remboursés, ainsi que toutes formes de versements antérieurs ou postérieurs à la saison entrent dans le plafond.
Si une équipe décide de payer un joueur suspendu, elle doit inclure son salaire dans le plafond. Le salaire du joueur qui participe à la période de réchauffement doit aussi être comptabilisé.
Sont exclus du plafond, les salaires des joueurs blessés ou retranchés, les salaires des membres du personnel hockey, ainsi que les frais d’hébergement et d’équipement.
L’équipe qui ne respectera pas le plafond salarial devra acquitter une amende de 50 000$ et elle perdra son premier choix au repêchage ainsi que quatre points au classement (ou une victoire en séries éliminatoires). «Un meilleur contrôle des salaires était essentiel pour la bonne marche de notre circuit. Toutes les ligues professionnelles sont passées par là. Certaines ont dû traverser une grève ou un lock-out pour y parvenir. Notre nouveau pacte financier, auquel ont aussi contribué nos officiels, nous permet maintenant d’envisager l’avenir avec sérénité et d’échafauder des plans pour le futur», explique le commissaire de la LNAH, M. Michel Gaudette.
Pour aider les formations à réduire leur masse salariale sans que les émoluments des joueurs en souffrent trop, les équipes seront limitées à habiller 19 joueurs par match au lieu de 20.
De nouvelles règles
Afin d’assurer le meilleur déroulement possible de ses parties et le plus grand équilibre entre ses équipes, la LNAH raffine à chaque saison sa réglementation. Les changements sont nombreux en 2008-2009. Pour aider les équipes à baisser leur masse salariale, puisque le plafond a été diminué de près de 30%, (voir autre texte), chaque formation ne pourra plus habiller que 19 joueurs au lieu de 20. La saison dernière, les équipes étaient tenues d’avoir sur la glace au minimum six joueurs de 25 ans et moins. Le règlement est maintenu, mais en raison des nombreux changements survenus durant la saison morte, il a été modifié, l’âge passant de 25 à 26 ans. En 2008-2009, les équipes devront donc habiller au minimum à chaque rencontre six joueurs nés en 1982 ou avant. Pour faciliter leur venue dans la LNAH, les deux nouvelles concessions du circuit, le Poutrelles Delta de Sainte-Marie et le CIMT de Rivière-du-Loup, ne sont tenues qu’à habiller quatre joueurs de 26 ans et moins. L’âge minimum pour jouer dans la LNAH a été relevé de 18 à 21 ans. Cette saison, par exemple, aucun hockeyeur né après 1987 ne pourra jouer dans le circuit. Cette règle a été mise en place pour éviter que des joueurs de la LHJMQ ou de la LHJAAAQ soient tentés par l’aventure de la LNAH avant d’avoir terminé leur stage junior. La LNAH se veut un complément à ces circuits et non un substitut. Dorénavant, seuls des joueurs ayant évolué dans des circuits québécois (LHJMQ, LHJAAAQ) ou une université québécoise seront admissibles à jouer dans la LNAH. Une équipe ne pourra habiller dans un match qu’un seul joueur échappant à cette règle. Et encore, il devra avoir disputé au moins un match la saison dernière. Les joueurs ne provenant pas d’un circuit québécois, mais ayant déjà disputé plus de 100 matchs (saison régulière plus séries éliminatoires) dans la LNAH sont admissibles sans restriction. La LNAH a également décidé d’abolir les territoires de protection à compter de la saison prochaine. À l’avenir, la seule manière de protéger un joueur qui n’apparaît pas déjà sur ses listes sera de le repêcher. En fusillade, l’équipe locale aura le loisir de décider de débuter en premier les tirs de barrage ou de laisser l’autre équipe commencer.
En jeu
De nouvelles règles de jeu ont aussi été mises en place. Ainsi, un joueur qui se bat avec ses gants recevra dorénavant une pénalité de match. Ce règlement ne s’appliquera cependant pas au joueur dont l’adversaire sera puni en tant qu’instigateur. La pénalité de 10 minutes additionnelle pour un instigateur a été retirée. Le joueur fautif recevra maintenant un deux minutes en plus d’un cinq minutes. Tout combat qui survient entre le moment où l’arbitre autorise un changement de ligne et la mise au jeu sera considéré comme un combat sur arrêt de jeu. La distinction est importante à apporter puisque cela entraîne un avertissement et des sanctions cumulatives. Une pénalité pour équipement illégal sera dorénavant appelée lorsque le bas du chandail d’un joueur aura complètement dépassé sa tête ou que son bras sera sorti du chandail. Auparavant, il suffisait que le chandail arrive aux épaules pour que la pénalité soit appelée. De plus, aucune infraction pour équipement illégal ne sera décernée si l’adversaire du combat en a été déclaré l’instigateur. Enfin, un «six pouces» sera maintenant sanctionné d’une expulsion au lieu d’une double pénalité mineure.
Du changement chez les officiels
L’arbitre en chef Patrice Normandin n’a pas chômé au cours des derniers mois afin de compléter son personnel d’officiels. Ses efforts ont porté fruit puisque six nouveaux arbitres et huit nouveaux juges de lignes sillonneront les glaces de la LNAH en 2008-2009. Les arbitres Yves Bégin, Jim Chandik, Robert Chamberland, Luc Durand, Dave Loubier, Dany Hubert, Jean-Philippe Maheux, Éric Ouellet et Carl Ranger feront régner l’ordre à nouveau cette saison. Les juges de ligne Stéphane Chagnon et Martin Wagner, qui avaient bénéficié d’un essai avec un brassard orange lors de la dernière campagne, ont été reçus. Ils se concentreront donc sur leur nouveau rôle d’arbitre cette saison. Le personnel d’arbitre comptera une bonne dose de sang neuf avec l’arrivée de quatre recrues dans le circuit professionnel québécois: Frédéric Lacasse, Louis-Patrice Roy, Marc Sauvageau et Sylvain Roberge. Du côté des juges de ligne, Éric Gosselin, René Labrecque, Martin Lavictoire, Martin Paulhus, Régis Savard, Steve Venne, Mike Kelly et Philip Thivierge effectuent retour. Arbitre la saison dernière, Christian Gilbert désirait poursuivre l’aventure de la LNAH, mais dans un rôle de juge de lignes, qu’il a obtenu. On comptera pas moins de sept nouveaux visages parmi les juges de lignes en 2008-2009. Ils ont pour nom Philip Arnott, François Beaudoin, Jean-Philippe Beausoleil, Marc Boivin, Sébastien Dorion, Éric Larouche et Simon Pichette. Patrice Normandin en sera à sa deuxième campagne en tant qu’arbitre en chef de la LNAH. On se rappellera que la saison dernière, au terme des matchs préparatoires, les gouverneurs avaient décidé que tous les matchs seraient disputés avec deux arbitres plutôt que 50% des parties comme prévu préalablement, ce qui s’était avéré un gros casse-tête pour M. Normandin. La même formule des quatre officiels sur la glace sera de nouveau en vigueur en 2008-2009. «La situation de cette année est beaucoup plus facile à gérer dès le départ. Je n’aurais pas eu besoin de faire du dépistage en début de saison pour combler des postes. Ça me permet d’avoir plus de temps pour travailler avec mes officiels», analyse Patrice Normandin.
Superviseur et observateurs
Pour le suivi des arbitres et juges de lignes, Patrice Normadin pourra à nouveau cette saison compter sur la collaboration de Luc Sansoucy en tant que superviseur. M. Normandin prévoit que 45% des matchs seront supervisés, ce qui représente tout de même 90 joutes. Par contre, à chaque partie, la LNAH déléguera un observateur, une nouveauté en 2008-2009. L’observateur s’assurera du bon déroulement de la joute, du respect des consignes de sécurité et des règles qui s’appliquent durant le réchauffement, du travail du caméraman, et ainsi de suite. L’observateur pourra également faire un compte-rendu du travail des officiels à Patrice Normandin. Par ailleurs, Denis Boisvert continuera de superviser le travail des marqueurs et l’usage du système de statistiques ScoreKeeper. Il s’assurera notamment de l’exactitude et de la promptitude de la diffusion des données sur l’Internet et de la transmission des sommaires aux médias.
Un comité pour gérer la discipline
La Ligue nord-américaine de hockey a apporté d’importants changements à sa manière de régir la discipline. Le préfet de discipline, Daniel Bergeron, continuera à gérer toutes les sanctions générées automatiquement selon les codes de pénalités décernés par les arbitres, qu’il s’agisse d’avertissements, de suspensions ou d’amendes. Par contre, tout évènement ne relevant pas d’un automatisme, sera dorénavant référé au comité de discipline nouvellement formé. Sous la supervision du vice-président hockey Michel Godin, ce comité est composé du préfet de discipline, Daniel Bergeron, ainsi que de Michel Dorais et de Vincent Gauthier. Le nom de Michel Dorais n’est certainement pas inconnu à ceux qui suivent les activités de la LNAH depuis plusieurs années. Directeur général de la formation d’Acton Vale, présente à la fondation du circuit en 1996, il a aussi été le premier à occuper cette fonction avec l’équipe lors de son transfert à Saint-Hyacinthe. M. Dorais a également longtemps siégé autour de la table des gouverneurs du circuit et a notamment été président des gouverneurs au sein de l’exécutif de la Ligue. Quant à Vincent Gauthier, il cumule plus de 20 années d’expérience en tant qu’officiel. Il n’est pas étranger non plus à la LNAH, puisqu’il y a été juge de ligne à l’époque de la LHSPQ. M. Gauthier est actuellement arbitre en chef au hockey mineur dans l’Estrie, où il chapeaute environ 600 officiels. Pour rendre une décision, le comité recevra, pour analyse, un DVD de l’enregistrement de la partie. Les équipes et individus concernés auront la possibilité de présenter une défense écrite ou verbale devant le comité. Il sera maintenant possible d’en appeler de la décision du comité de discipline. Le comité d’appel, lui aussi nouvellement formé, est composé de trois personnes, résidant dans des munipalités où la LNAH est absente. L’identité de ces personnes n’est connue que des membres de l’exécutif de la LNAH. Le comité d’appel se trouve sous la responsabilité de Gilles Rousseau, vice-président exécutif et secrétaire de la LNAH. M. Rousseau préparera le dossier disciplinaire et l’expliquera au comité d’appel. Les organisations et les individus visés défileront devant ce comité qui rendra une décision finale et sans appel. L’organisation désirant porter un dossier en appel devra défrayer 1000$. Si elle gagne la procédure, elle se verra rembourser la moitié de cette somme.