Subventions refusées : la Classique devra-t-elle revoir sa programmation ?

SUBVENTIONS. La Classique internationale de canots de la Mauricie a dû essuyer des refus d’importantes subventions, ce qui pourrait la porter à revoir sa programmation.

18% de son budget est manquant parce que des subventions n’entreront pas dans les coffres de la prochaine Classique. Mais les canotiers seront tous sur la ligne de départ, le matin du samedi 3 septembre au quai Dénommé-Goyette de La Tuque, assure le président du Conseil d’administration de la Classique, Yvon Laplante. Mais des modifications à la programmation pourraient survenir.

« Le gouvernement fédéral a refusé notre demande de subvention, résume M. Laplante. Habituellement, on a une subvention du ministère du Tourisme du Québec, mais le ministère nous a informés que nous n’obtiendrions pas la subvention, cette année, compte tenu d’un détail technique en lien avec les critères. On a demandé la possibilité de revoir notre dossier et de le resoumettre, cette demande a été accordée ».

Pour que le Ministère donne des subventions à un événement, on doit respecter des critères limitant le pourcentage d’investissement du secteur public dans son budget. La Classique a refait ses devoirs, mais n’aurait pas une réponse avant la fin août. « Vous comprenez que c’est trois jours avant l’événement », fait valoir M. Laplante qui indique que la Classique est en dessous du ratio exigé par le Ministère. « Les partenaires privés ont contribué et participent à la Classique (…) on est presque à 50%-50% », ajoute-t-il.

« Heureusement, on a obtenu des emplois de Québec, ça nous a permis de compenser, un peu ».  

Des tentatives auraient été effectuées auprès du député et ministre fédéral François Philippe Champagne pour la subvention du gouvernement du Canada, mais celui-ci ne peut pas intervenir. « Il m’a expliqué que ce sont des programmes normés, que ce ne sont pas des dossiers qui se politisaient par l’intervention d’un ministre ou d’un député. Je le comprends. Il n’en demeure pas moins que c’est décevant pour nous, dans un contexte où autant le gouvernement provincial que fédéral tentent de combattre la pénurie de main-d’œuvre », fait valoir Yvon Laplante.

La programmation

Parmi le scénario le plus pessimiste, il y aurait l’abandon, cette année, des catégories de kayak et de planche à pagaie. « Dans le pire des scénarios, nous aurions une compétition canots et rabaskas seulement », identifie le président, ajoutant que rien de tout cela n’est encore décidé.

La coupure de subventions provoque un effet direct sur le fonds de roulement de l’événement. Par exemple, il faut plus de ressources pour assurer la sécurité nautique en « paddleboard », où les gens sont debout sur une planche. « C’est un cran plus élevé que le canot et le rabaska. Ce sont des coûts ».

Il a assuré « qu’au moment où on se parle, on n’en est pas encore là ».

Il souhaite que cette sortie publique permette d’obtenir une réponse plus rapide de la part du gouvernement. « On va prendre les décisions en fonction du financement ou non qu’on obtiendra du ministère.

Tourisme Mauricie derrière la Classique

Le directeur général de Tourisme Mauricie, Stéphane Boileau, est sorti de ses vacances pour prendre le téléphone et appuyer la Classique avec des membres de son équipe. Cet ancien directeur général de la Classique connaît bien les impératifs financiers de l’événement qui touche six MRC.

« Je vais tout faire pour aider la Classique dans ce dossier.  On va voir ce qu’on peut faire, mais je pense qu’on peut garder espoir du côté de Tourisme Québec », lance d’entrée de jeu M. Boileau en entrevue avec l’Hebdo.

Il soutient que la pandémie a été très difficile pour plusieurs événements, dont la Classique internationale de canots de la Mauricie.

« Ce qui est très difficile actuellement, c’est le bénévolat, aussi. Tous nos événements sont confrontés à des changements de paradigmes au niveau du bénévolat. C’était le cas avant la pandémie, mais ça s’est accéléré énormément. C’est très important d’avoir accès aux subventions », plaide M. Boileau.