Philippe Daudelin dans la cour des grands

ENTREVUE. Philippe Daudelin vient de remporter le titre d’«Athlète masculin – sport individuel/niveau québécois – de l’année» au dernier Gala Sport-hommage de la Mauricie. Il n’est pas seulement bon, mais également un excellent espoir en patinage de vitesse sur courte piste.

Le jeune Trifluvien est tombé en amour avec le sport dès l’âge de 4 ans.

«Ça fait environ 12 ans que je patine. Au début, je faisais des entraînements avec des patins de hockey. Quand j’ai essayé les longues lames, j’ai vraiment aimé ça. Et je voyais mon frère (Simon Daudelin) qui allait bien en patinage de vitesse alors j’aimais ça», confie-t-il.

Celui qui s’aligne avec le Club de patinage de vitesse de Trois-Rivières (CPVTR) a eu toute une surprise en début de saison. Le détenteur du statut «Junior 2» selon les normes de Patinage de vitesse Canada a amorcé sa saison sur le Circuit de compétition provinciale (14 ans +). Il a réalisé les standards lui permettant d’être invité à la Qualification nationale ouverte de Calgary.

«Il devait faire deux compétitions provinciales (avant d’espérer obtenir le statut Élite), mais il a obtenu le statut Élite plus vite que prévu. Dès sa première compétition, il a fait de bons temps au 500m et 1500m. L’addition des deux standards de temps l’a placé dans une liste des 60 meilleurs patineurs canadiens et lui a donc valu une invitation à la Qualification nationale ouverte de Calgary, et à la fois le statut Élite», explique la mère de Philippe, Caroline Lachance.

Classé 24e au total et 12e junior, il a participé aux Championnats canadiens juniors sur courte piste.

«Comme nous étions dans une année olympique, il y avait des places disponibles au niveau Senior. Et contre toute attente, il a été invité aux Sélections canadiennes Senior #1», ajoute-t-elle.

L’étudiant en sport-études Patinage de vitesse est donc l’un des plus jeunes patineurs au niveau Senior.

«Je ne me mets pas pression. Je sais que je suis jeune alors je n’ai pas d’attente. Je vois que je peux rivaliser avec des gars de 21 et 23 ans, alors j’ai du fun et j’imagine déjà qu’à cet âge-là, je serai encore meilleur», ajoute celui qui se spécialise surtout au 1500m.

Cette année, je ne récolte pas nécessairement des victoires, mais je passe à d’autres niveaux. Si je me retrouve derrière deux gars en fin de course, par exemple, j’aime ça! Je me dis qu’avec un peu plus de cardio et de plus grosses jambes, je pourrais les rattraper.»

Et qu’est-ce qu’il aime le plus de son sport qui le passionne tant jour après jour?

«L’adrénaline que ça donne et le stress que ça apporte. Surtout le stress! On ne sait jamais ce qui va se passer lors de la course. Si tu rates la première qualification, tout le reste est affecté», explique-t-il.

«J’aime l’aspect stratégique. Tu ne peux pas rester en arrière trop longtemps. Les deux premiers passent au tour suivant et l’autre patineur est sélectionné selon les temps. Il y en a qui partent en flèche et qui contrôlent la course devant en imposant leur rythme, pour essouffler ceux qui sont derrière. D’autres comme moi attendent en fin de course pour effectuer les dépassements.»

Le Trifluvien ne sait pas ce qui l’attend la saison prochaine, car les Olympiens seront de retour sur le circuit.

«Je ne sais pas ce qui peut arriver, mais j’ai déjà en tête de rester là. Mes objectifs sont précis», ajoute celui qui caresse également le rêve olympique. «C’est certain qu’on y pense, surtout quand je regarde les courses aux Jeux. Je me dis que j’aurais peut-être ma place un jour et que je me rapproche de mon rêve de plus en plus.»

Il n’hésite pas à conseiller les plus jeunes qui seraient intéressés par le patinage de vitesse. «Au début, ça peut être difficile, mais quand tu comprends les tracés et l’intensité à donner à certains moments de la course, ça devient le fun. Quand tu es jeune, tu veux juste courser sans te faire dépasser. Quand tu connais le sport, tu peux en laisser un te dépasser et le dépasser plus tard. Tu vois le sport d’une autre manière.»

Rappelons que le jeune Daudelin vient de remporter le titre d’«Athlète masculin – sport individuel/niveau québécois – de l’année» lors du dernier Gala Sport-hommage de la Mauricie.

«Il était si stressé. À la fois il voulait gagner, et à la fois les autres athlètes en nominations avec lui l’impressionnaient. Il était honoré de gagner et il était ému. Ça été un beau moment pour lui», conclut sa mère.

Philippe Daudelin fait également du patinage de vitesse sur longue piste. Il souhaitait se qualifier et vivre ses derniers championnats canadiens par catégorie d’âge, ce qu’il a réussi à faire.

Il a terminé premier au 1500m style olympique chez les 15 ans, premier au 300m et au 3000m en départ de groupe. Il a toutefois été pénalisé au 500m style olympique et a obtenu le titre de vice-champion canadien. Il a également mis la main, avec son équipe de poursuite, sur la médaille d’argent chez les 14-15 ans masculins.