Saison de rêve pour Anthony Richard
L’histoire du Canadien de Montréal a été marquée par de grands noms. Outre Jean Béliveau et Guy Lafleur, il y a eu les frères Richard, Henri et Maurice. Eh bien un troisième Richard cogne à la porte du grand club et travaille fort match après match, soit Anthony, un « p’tit gars de chez nous ».
Anthony en a parcouru du chemin depuis qu’il a célébré la Coupe Memorial dans la cour du domicile familial, entouré de parents et amis. Le Trifluvien, qui fut un choix de 4e tour des Prédateurs de Nashville à l’encan 2015, a passé cinq saisons à Milwaukee, dans la Ligue américaine de hockey (LAH), incluant deux rappels (d’une seule partie) dans la Ligue nationale de hockey (LNH) au compteur. Puis l’été dernier, il a reçu une offre qu’il ne pouvait refuser après avoir retrouvé son rythme en fin de saison avec le Crunch de Syracuse (LAH) avec 26 points en 40 matchs.
« La journée des joueurs autonomes est assez chargée et les offres arrivent pas mal en même temps. J’avais confiance que le Canadien m’aimait beaucoup depuis mes séries éliminatoires face au Rocket en mai dernier. C’est sûr qu’il faut étudier quelques aspects pour trouver le bon fit, notamment avoir un bon de temps glace et les chances d’être rappelé. Le Canadien était dans le haut de ma liste et Laval était ma meilleure option. Le fait de revenir jouer au Québec venait juste ajouter un élément de plus dans la balance », confie-t-il d’entrée de jeu.
« Je dis toujours que si je n’étais pas pour jouer avec le Canadien, Laval était mon meilleur plan B dans toute la Ligue américaine de hockey (LAH). On y est vraiment bien traité et il n’y a pas beaucoup place dans la Ligue américaine où l’on peut jouer devant autant de fans, même certains mercredis devant 7000 personnes. La Place Bell amène une certaine pression de performance, mais c’est ce que je voulais ressentir après avoir joué cinq ans aux États-Unis. À chaque soir, tu dois performer parce qu’il y a plus de journalistes et les images sont à la télévision. Je suis rendu au point de ma carrière où je veux vraiment avoir du plaisir et je savais qu’il y avait un bon groupe ici pour que je puisse vivre ça. »
Le grand jour
Le Trifluvien connaît une excellente saison avec 22 buts en 36 matchs, en plus de 20 aides. Il se souviendra longtemps du 18 décembre 2022 puisqu’il a reçu un cadeau de Noël à l’avance lorsque le Canadien a fait appel à ses services. Trois jours plus tard, il inscrivait son premier but en carrière sur une échappée, à Denver.
« Je m’attendais plus ou moins à être rappelé. J’étais dans une activité d’équipe au match des Browns de Cleveland (formation de la Ligue nationale de football) et on est revenu au Québec après le match. C’est là que mon téléphone a commencé à sonner et je partais le lendemain pour l’Arizona. J’étais sur une bonne séquence, alors je partais vraiment confiant de pouvoir bien faire à Montréal. Ce fut des moments vraiment spéciaux pour moi et ma famille », se souvient l’ancien Estacades de Trois-Rivières (Midget AAA).
« Ça ne pouvait pas être un but plus typique de ma part compte tenu du nombre de buts que je marque sur une échappée pendant une saison. J’étais vraiment content que ça arrive de cette façon et que ça tombe dans la colonne des beaux buts. C’est mon but signature! J’ai toujours été un gars rapide qui réussit souvent à s’échapper et c’est le genre de but que je marque depuis que je suis tout jeune. De le faire à Denver en plus, où j’ai failli jouer mon premier match en finale de la Coupe Stanley avec Tampa Bay, j’étais content. Pendant l’échappée, je n’ai pas eu le temps de penser parce que j’essayais juste de me découvrir du défenseur qui me suivait. Lorsque j’ai vu que j’avais l’espace pour tirer, je l’ai fait et j’ai ensuite réalisé que c’était mon premier but dans la LNH. C’était assez hystérique dans ma tête! »
Le jeune Richard n’a pas volé son bon début de saison, lui qui redouble les efforts soir après soir. « J’avais beaucoup de confiance suivant ma fin de saison à Syracuse. J’ai aussi failli jouer en finale de la coupe alors ça m’a démontré que j’étais rendu à un autre niveau dans ma carrière. Dans les années précédentes, j’avais souvent le stress de début de saison à savoir comment ça va se dérouler. Ici, j’avais déjà parlé à Jean-François Houle (entraîneur-chef du Rocket) cet été et il m’avait dit que j’allais être un de ses atouts principaux et que je pourrais jouer à toutes les sauces. Ça m’a donné beaucoup de confiance dès le début de la saison et ça m’a permis de tout de suite jouer mon style de jeu sans avoir peur de perdre ma place », explique-t-il.
« J-F, c’est un entraîneur vraiment pro actif, super positif et qui apporte des correctifs lorsque c’est nécessaire. Ce n’est pas une coach qui crie pour rien et il est rarement négatif. Il amène beaucoup positif dans la chambre et c’est pour ça que ça garde les gars en confiance et que notre équipe remonte au classement. »
De retour à Laval
L’attaquant de 5’11 et 185 lb a repris le chemin de Laval lorsque certains blessés ont réintégré l’alignement du Canadien et n’allez pas croire qu’il va baisser les bras pour autant.
« J’ai repris là où j’avais laissé à Laval et je joue vraiment bien. Je me sens vraiment bien sur la glace. Une partie de l’offensive repose sur mes épaules et j’aime ça, sans m’en faire de pression. Tes coéquipiers attendent le meilleur de toi et j’en prends fierté », lance-t-il.
« Éventuellement, si j’ai la chance de remonter en haut, je ne suis pas stressé de savoir que je peux faire le travail. Je suis dans une situation gagnante pour moi et je suis vraiment content de voir où ma carrière s’en va. C’est ça mon objectif! Je sais que j’ai ma place là (avec le Canadien) et c’est peut-être juste une question de timing maintenant », conclut-il.