Pierre Baillargeon champion du monde

Pierre Baillargeon avait confié à ses proches que la compétition nationale de dynamophilie, présentée à Vancouver, serait son dernier tour de piste. Or, sa victoire lui a ouvert les portes du Championnat du monde. Il lui aura fallu 48 heures avant de changer d’avis. Sage décision puisqu’il est revenu de Mongolie avec quatre médailles d’or au cou et le titre de Champion du monde chez les Masters-4 (105 kg).

À 70 ans, Pierre Baillargeon savait qu’il devait tout donner dans sa nouvelle catégorie et c’est ce qu’il a fait tout au long de la saison, en passant aussi par le championnat provincial. Une fois au World Masters Powerlifting Championships 2023, il a déniché la médaille d’or au squat, au bench press et au deadlift, sécurisant donc une quatrième médaille d’or pour le total des points également.  

« J’ai bien fait malgré de petites circonstances. J’ai eu la COVID-19 trois semaines avant de partir et on ne s’entraîne pas la semaine avant la compétition, alors j’ai eu une semaine de trois jours entre les deux pour tester des charges. J’avais une légère faiblesse au dos également, mais bon. On a été prudent dans mon plan de match et je suis fier d’être champion du monde », lance-t-il d’emblée.

« Je me dois de remercier Michaël Bournival et Mathieu Kennedy. Michaël n’avait plus vraiment de temps pour me coacher parce qu’il entraîne beaucoup au hockey. C’est lui qui m’a permis de me rendre à Vancouver. Mathieu, de STH Power Gym, m’a remarqué à Vancouver et m’a offert de me coacher pour me préparer à aller au Championnat du monde. C’est grâce à eux que je suis champion du monde », a-t-il ajouté.

Depuis la compilation des statistiques, le Trifluvien occupe le premier rang au Canada chez les Masters-4, ainsi que le deuxième rang parmi tous les athlètes canadiens confondus, peu importe l’âge (avec une formule de points et de charges levées, selon l’âge et le poids). À la suite de son dernier sacre, il a pris la décision de se retirer afin de profiter de quelques temps libres. Il va continuer de s’entraîner en salle, au même rythme – ou presque -, au cas où il changerait d’idée dans les prochains mois.

« C’est beaucoup de travail. Un championnat mondial, c’est un an de préparation. J’ai des charges très lourdes pour un Master-4 et j’ai toujours essayé de me battre moi-même. Je ne regarderais pas ce que les autres faisaient. L’idée, c’est de prendre ma retraite des compétitions parce que c’est exigeant. Maintenant, je n’ai plus de dates de tombée et je libère mon agenda. Si je veux aller faire de la raquette pendant deux semaines, je peux y aller. Si j’ai l’occasion de prendre l’avion pour aller dans le Sud ou en Europe, j’y vais », confie-t-il.

« Je ne lâcherai pas la dynamophilie. Si je change d’avis, je serai encore prêt pour compétitionner. Je manquais d’agilité, dû à mon âge et au fait que je me suis seulement entraîné à lever des charges pendant cinq ans. J’ai demandé à mon entraîneur (Mathieu Kennedy) de m’envoyer des exercices d’agilité et il me fait faire du CrossFit. Ça, c’est pénible à faire! », conclut-il en riant.

Soulignons que pour accomplir son exploit, M. Baillargeon a levé les charges de 122,5 kg au bench press, 180 kg au squat et 227,5 kg au deadlift. Pas mal pour le septuagénaire qui n’en était qu’à sa cinquième année de pratique en dynamophilie!