Philippe Vachon en route vers les Jeux paralympiques

Philippe Vachon a vécu un parcours montagnes russes ces dernières années, mais il a finalement pu retrouver son ancienne catégorie, lui redonnant espoir de participer aux Jeux paralympiques de 2024, à Paris. Entre temps, il vient de dénicher sa place pour les Championnats du monde, ainsi que pour les Jeux du Commonwealth 2022.

« Je suis tellement content parce que mes dernières années ont été mouvementées. En décembre dernier, j’ai eu ma dernière reclassification et c’était vraiment ma dernière chance. Je me suis dit ça passe ou ça casse! Je croyais vraiment que ma carrière allait être finie et que j’allais continuer pour le plaisir, mais j’ai finalement pu réintégrer mon ancienne catégorie », lance-t-il.

« Depuis 2018 que j’étais classé dans une autre catégorie où je ne n’avais pas ma place. Je ne faisais plus les temps, je ne faisais plus partie de l’équipe canadienne et j’ai dû me battre longtemps, avec mon coach, contre la fédération. C’était d’autant plus long à débattre avec la COVID et c’était un peu frustrant en même temps. Tu en viens qu’à remettre ta carrière en question et tu es dans une phase où c’est l’inconnu qui t’attend, mais au final, j’ai eu gain de cause. »

Cette nouvelle lui a servi de motivation en vue de sa classification aux championnats mondiaux. « C’était spécial parce que les essais ont été annulés. On s’est retrouvé à devoir faire notre essai, filmé, dans une piscine de 25m au lieu de 50m. Notre seule chance était cette course-là et malgré tous les changements que j’ai connus, ma courte préparation et tout ce qui est COVID, j’ai réussi mon meilleur temps personnel », ajoute celui qui doit maintenant faire sept séances de deux heures en piscine, par semaine, en plus de trois séances de musculation.

L’étudiant en Administration des affaires/Gestion des ressources humaines, à l’Université du Québec à Trois-Rivières a donc rendez-vous aux championnats du monde à la mi-juin, ainsi qu’aux Jeux du Commonwealth 2022 qui s’amorceront le 28 juillet.

« J’ai regardé les temps du coin de l’œil, parce que je ne veux pas non plus que ça change ma façon de me présenter là, et j’aurais un potentiel de médaille au 400m libre. Je ne veux pas trop y penser pour ne pas m’ajouter un stress négatif, mais je veux aller faire mes meilleurs temps et me concentrer sur moi-même », confie celui qui avait été sélectionné en 2017, mais la compétition était tombée à l’eau à la suite d’un tremblement de terre.

« J’ai vraiment hâte aux Jeux du Commonwealth aussi parce que les compétitions des paranageurs sont en même temps que les nageurs génériques, alors ça met plus de piquant comparativement aux Olympiques où les Jeux paralympiques ont lieu après. Ça nous amène plus de visibilité. Dans les deux cas, j’ai hâte de voir où je me situe et j’ai hâte de pouvoir montrer de quel bois je me chauffe. »

Le Canada avait remporté 20 médailles à la piscine aux Jeux du Commonwealth, en 2018, incluant la médaille de bronze de Philippe. Il s’agissait de la troisième meilleure récolte de médailles du Canada pour ces Jeux. Chose certaine, la flamme est encore bien vivante chez le jeune homme de 26 ans en ce qui a trait à sa carrière d’athlète.

« C’est certain que je suis encore passionné par mon sport, mais ma vision a un peu changé. Je participe à moins de compétitions qu’avant et je ne veux plus tant battre les autres. Mon objectif ultime maintenant, ce serait de retourner à mes temps de 2018 et c’est pas mal plus de battre mes temps personnels plutôt que de battre les autres athlètes. »

« Maintenant, c’est certain que les Jeux olympiques de Paris demeurent le rêve ultime. Je sais fort bien que ce serait probablement ma dernière chance avant de me concentrer sur mon après-carrière. Je ne pense pas embarquer dans un autre cycle de quatre ans pour les prochains Jeux olympiques de 2028 parce que j’aurais alors 32 ans », conclut-il.