Patrick Charlebois s’attaque au Marathon du Pôle Nord

Patrick Charlebois est toujours en quête de nouveau défi et cette fois, il bravera le froid. En effet, le Trfiluvien va participer à la 18e édition du North Pole Marathon avec l’objectif de monter sur le podium, ce qui serait une première pour un athlète canadien. 

C’est donc en avril prochain qu’il s’envolera pour le Pôle Nord afin de parcourir six boucles de sept kilomètres sur l’océan Arctique, dans des conditions extrêmes, dans le cadre du marathon reconnu par Guinness World Records comme étant celui le plus au nord de la planète. En plus du froid et du facteur de refroidissement éolien, qui sont des enjeux importants pour les coureurs, la surface de course est extrêmement imprévisible. 

« Le pôle Nord n’est pas situé sur terre, mais sur l’océan Arctique. Nous allons donc courir sur de l’eau gelée, plus spécifiquement sur une calotte glaciaire d’environ 6 à 12 pieds d’épaisseur au-dessus de 12 000 pieds de l’océan Arctique au sommet du monde. Nous ne sommes donc pas à l’abri d’une fissure ou d’une surface très glissante si elle n’est pas recouverte de neige, par exemple. Aucun coureur n’est habitué à ça », lance celui qui cumule les défis sportifs depuis des années et qui vient de remporter le Volcano Marathon avec plus d’une heure d’avance sur son plus proche rival.

Il est impossible de prédire les temps de victoire puisque les conditions météorologiques et le terrain sont variables d’une année sur l’autre. En 2004, le North Pole Marathon a d’ailleurs été surnommé le World’s Coolest Marathon par le magazine Runner’s World. La préparation pour participer à ce type d’exploit est plus qu’essentielle. 

« Je m’entraîne sérieusement en vue de ce défi et je me considère chanceux de vivre dans un endroit où nous connaissons l’hiver, avec la neige et le froid, puisque ce n’est pas le cas de tous les participants. Par exemple, lors des derniers grands froids de février, j’ai couru pendant près de quatre heures à -40°C avec plus de six pouces de neige au sol. C’était extrêmement exigeant, mais cet entraînement m’a permis de me confirmer que mon équipement est adéquat », ajoute celui qui a également couru rien de moins que sept marathons en sept jours, sur sept continents, en 2017. 

Un site créé sur mesure pour l’événement 

Le North Pole Marathon est un événement tout sauf ordinaire. Tout d’abord, il faut mentionner qu’à Longyearbyen, endroit précis du marathon, il n’y a aucune infrastructure. L’organisation doit donc mettre en place un camp de base temporaire, soit un complexe unique sur une banquise dérivante dans l’océan Arctique, à proximité immédiate du Pôle Nord pour y accueillir les participants. Le site prévu comprend une piste et un camp de tentes construits pour une période de trois semaines où il accueille également des scientifiques et des explorateurs. De leur pays d’origine, les participants arrivent d’abord à Svalbard, où ils sont ensuite transportés par un jet spécialisé vers ce camp international du Pôle Nord appelé Barneo, situé entre 89°N et 90°N. Le parcours est balisé par des soldats armés pour assurer la protection des coureurs en raison de la présence possible d’ours polaires. 

Non seulement le North Pole Marathon représente un défi en soi, mais participer à cet événement permettra également à Patrick Charlebois de figurer au sein du Marathon Grand Slam Club, composé de coureurs qui ont parcouru une distance de marathon de 42 km ou plus sur chacun des sept continents et sur l’océan Arctique. Il s’agit donc d’un club sélect international de sportifs de haut niveau. 

« Les prétendants au Club du Grand Chelem n’ont pas besoin de participer à des marathons spécifiques pour devenir membres, mais il faut être membre du 7 Continents Marathon Club. Personnellement, il me manquait seulement le North Pole Marathon pour pouvoir être éligible. C’est vraiment une fierté pour moi de faire partie de cet important Club. C’est une étape importante et très significative dans mon parcours. »