Pari remporté pour l’Hippodrome 3R

HIPPODROME. Le prestigieux Prix d’Été a encore une fois fracassé un record de foule cette année avec plus de 6 000 spectateurs dans les gradins. Alors que le Club Jockey cherche par tous les moyens à faire progresser l’industrie des courses hippiques au Québec, ses dirigeants se frottaient les mains, dimanche, en regardant le premier tour de piste de Wiggle it Jiggleit à l’Hippodrome 3R. Qui de mieux que celui qu’on surnomme «le Crosby des chevaux» pour inscrire Trois-Rivières sur la carte ?

Le programme de ce week-end a été diffusé dans tous les salons de paris en Amérique du Nord. Des milliers de personnes ont donc pu assister aux débuts de Wiggle it Jiggleit en sol trifluvien et découvrir que le Québec n’est pas un concurrent à prendre à la légère dans le domaine des courses hippiques. C’est même tout le contraire !

Comme chaque année depuis la reprise des activités à L’Hippodrome 3R, l’achalandage est en constante augmentation. Le programme de dimanche a respecté la tendance. Une foule record a envahi les gradins, autant intérieur qu’extérieur, et ce, malgré les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville.

Tous se sont réunis pour voir un certain Wiggle it Jiggleit à l’œuvre.

«Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance d’être l’hôte de l’un des meilleurs chevaux de tous les temps. Pour nous, c’est une immense reconnaissance», a lancé tout sourire le directeur général de l’organisation et propriétaire des installations de Trois-Rivières, Vincent Trudel.

Au coup d’envoi de la neuvième course d’un programme de dix présenté ce week-end, le montant des paris s’élevait déjà au-dessus des 156 000 $ enregistrés l’an dernier. Les dirigeants du Club jockey du Québec prévoient une hausse jusqu’à 10 %. Ce qui est excellent considérant qu’il s’agit de la journée la plus prolifique pour l’établissement.

Pour donner une idée, le total des paris enregistrés à Trois-Rivières en 2015 au terme d’une saison de 41 programmes s’élevait à 2,8 millions de $.

Plus de visibilité pour Trois-Rivières

Pour une industrie qui tente de retrouver son souffle après avoir été rayée du paysage québécois en 2009, la venue de Wiggle it Jiggleit est donc un véritable coup de maître.

«Cela va nous apporter plus de visibilité à l’extérieur, car il ne faut pas se leurrer, on doit sans cesse compétitionner avec d’autres pistes de course. Et la compétition est rude dans ce domaine. Malheureusement, nous n’avons pas tous les mêmes moyens», a soupiré Vincent Trudel.

En effet, l’industrie des courses hippiques au Québec est la seule à vivre de ses propres revenus, a-t-il fait savoir. La grande majorité de l’argent des parieurs passe dans les bourses pour attirer les meilleurs hommes de chevaux sur la piste de l’Exposition.

Toujours pas de réponse du gouvernement

Le Club Jockey a déposé un plan d’affaires au gouvernement dans lequel il sollicite un partenariat avec Loto-Québec. Il demande notamment que la taxe sur les courses de chevaux, évaluée à 2 M$, soit réinvestie dans l’industrie comme c’est le cas en Ontario et dans plusieurs états américains.

Ainsi, le nombre de bourses remises pourrait passer de 2,4 M$ à 10 M$. Cet objectif sera toutefois impossible à atteindre si les courses hippiques ne sont pas considérées comme partie intégrante de l’industrie du jeu, croit Vincent Trudel.

Mais c’est toujours le même silence radio de la part du gouvernement. «Pour l’instant, on nous dit qu’il n’y a pas d’intérêt, alors que ça se fait partout ailleurs. Pourquoi est-ce qu’on fait cavalier seul ici au Québec?», se demande-t-il encore et encore.

Si le partenariat venait à se conclure, cela engendrerait la création de plus de 1 800 emplois dans la province.