Les trois mousquetaires du stade Quillorama
Les Aigles de Trois-Rivières célèbrent leur 10e anniversaire cette saison. Peu de gens le savent, mais l’important trio qui s’occupe de la fameuse « cabane des marqueurs » suspendue, vieil adage dans le monde du baseball, est également en poste depuis dix ans maintenant.
Au micro à titre d’annonceur maison, André Beauchesne s’occupe de notifier chaque frappeur qui se présente à la plaque. À ses côtés se trouvent Bruno Houle et Annie-Pier Taillon.
« Bruno est ici depuis 1936! », lance André Beauchesne à la blague. Les trois comparses travaillent dans une ambiance de plaisir déjà palpable. « Marie-Pier, elle, c’est la vétérane. C’est la boss qui nous ramène à l’ordre (rires). De mon côté, j’ai suivi toute l’époque de la Ligue Eastern, de 1971 à 1977, ici au stade. C’est Yvon Ted Marineau qui était annonceur maison et je le regardais faire. J’étais ébloui par ça. Lorsque les Aigles sont arrivés, ils m’avaient vu faire chez les Saints et ils m’ont approché pour faire le travail. Je suis resté surpris parce que je n’avais pas posé ma candidature. C’est devenu une belle aventure depuis tout ce temps-là. »
« J’avais été annonceur maison pour les Saints de Trois-Rivières, mais l’équipe n’a pas joué une saison complète, ajoute-t-il. Ce fut une courte aventure. Les dirigeants ont su qu’on avait une équipe au mois d’avril, donc ils n’ont pas eu le temps de faire de campagne de billets de saison, entre autres. L’idée était bonne, mais ils n’ont pas eu le temps de bien faire les choses. »
De son côté, Bruno Houle n’a plus besoin de présentation au stade. Il compte plus de 20 ans d’expérience.
La fameuse « cabane des marqueurs » suspendue.
« Je suis le plus vieux à 68 ans, alors ils aiment me taquiner, dit-il. Ils savent que j’ai un bon sens de l’humour, alors on s’amuse pas mal. Ça fait 22 ans que je m’occupe du tableau dans le baseball Junior Élite et maintenant 10 ans avec les Aigles. Avant, j’ai aussi fait plusieurs tournois qui ont eu lieu ici, dont des championnats canadiens. J’ai toujours aimé le baseball et ma femme aime beaucoup mieux me voir au baseball qu’à la maison (rires). »
C’est lui qui s’occupe du tableau de pointage dans le champ centre. « Je dois rencontrer les arbitres avant les matchs et après les matchs également. Cette année, on m’a ajouté une nouvelle tâche, soit le chronométrage. Je mets un chronomètre pour les lanceurs et pour les frappeurs, entre chaque lancer, comme dans la Ligue de baseball majeur. Les matchs se déroulent beaucoup plus vite. On réussit des matchs sous la barre des trois heures, tandis que l’an dernier, on avait eu des matchs de quatre heures et quatre heures et 15 minutes. Dans le baseball junior, c’est plus tranquille parce qu’il n’y a pas de chronomètre encore. »
Puis il y a la troisième inséparable, Annie-Pier Taillon, qui en est à 31e saison à titre de marqueuse/statisticienne officielle. Elle s’occupe de l’entièreté des statistiques que vous pouvez retrouver à la fin d’une partie.
« Mon père marquait au baseball, alors j’ai commencé à faire le tableau et les statistiques. J’ai compris jeune comment fonctionnait le baseball et j’aimais ça, confie-t-elle. Je m’occupe aussi des statistiques de match au hockey. Je travaille avec les Voltigeurs de Drummondville (depuis 26 ans), les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et les Lions de Trois-Rivières maintenant. »
« Pour ce qui est du baseball, je commence à penser à ma pré-retraite. C’est un sport qui demande une concentration accrue à chaque lancer et, dans le jour, je travaille à la répartition d’ambulances. Je suis toujours sur le qui-vive et ça demande beaucoup de concentration. Ça vient drainant mentalement de jumeler les deux. Avant, je prenais des vacances pour travailler aussi, alors que maintenant, je vais prendre des vacances pour moi. »
Fait à noter qu’André et Bruno peuvent porter les couleurs des Aigles de Trois-Rivières, tandis qu’Annie-Pier doit rester impartiale dans le cadre de son travail.
Sur le terrain…
Sur le terrain, les Aigles n’ont pas le début de saison escompté. Le président de l’équipe a même fait une sortie publique à la mi-juin. « Notre début de saison est inacceptable. On n’offre tout simplement pas du baseball de qualité et les choses doivent changer. On ne peut pas se permettre de traverser une saison complète avec un taux de victoire de ,333. Nos partisans méritent une équipe de qualité », avait-il lancé.
Au moment d’écrire ces les lignes, les hommes de Matthew Rusch occupaient le 7e rang de la Division Est avec 12 gains contre 23 revers. Tout juste devant, on retrouvait les Titans d’Ottawa à 15 gains et 20 revers, puis les Capitales de Québec avec 17 victoires et 17 défaites.