Laurent Lavigne caresse le rêve olympique
Laurent Lavigne amorcera sa saison en Hongrie dans le cadre de la Coupe du monde de canoë sprint ICF 2023. Pour l’athlète de 21 ans, il s’agit d’une troisième saison à bord du bateau canadien K4 avec l’Équipe nationale du Canada.
Longtemps membre du Club de Canoë-Kayak de vitesse de Trois-Rivières (CKTR), il est affilié à l’élite sportive depuis plus de deux ans maintenant. Il s’entraîne désormais au bassin olympique de Montréal, au parc Jean Drapeau. Même s’il s’agit de la première compétition de la saison, il estime qu’elle a beaucoup d’importance.
« C’est sûr qu’on vise la finale à neuf équipes et on pourrait faire un Top-6, confie celui qui étudie en Administration à l’Université de Sherbrooke, au campus de Longueuil. Ça nous donnerait une bonne idée d’où est-ce qu’on se situe par rapport aux autres, même si on est vraiment en début de saison. C’est une très bonne pratique parce que tous les pays sont là. Une finale, ce serait parfait! Ensuite, on va viser une médaille. »
« L’an dernier, j’ai participé à deux coupes du monde et aux mondiaux. Ç’a avait très bien été et on avait d’ailleurs fini en cinquième place aux mondiaux. C’était au-delà de nos attentes et c’était le meilleur résultat d’un équipage K4 masculin dans l’histoire du Canada. On a toujours eu un peu de difficulté à percer en bateau à 4 alors ça nous faisait du bien. Cette année, on est à l’approche des Jeux olympiques alors le niveau va monter d’un cran (aux qualifications). »
Fait d’armes assez important, le Trifluvien fait partie de l’équipe K4 depuis qu’il a 20 ans et il est donc le plus jeune membre de l’équipe avec un Québécois et deux Ontariens âgés de 25, 27 et 28 ans.
« C’est le fun! On s’entraîne ensemble à différentes périodes dans l’année. C’est ma quatrième année sur l’Équipe nationale (du Canada) et je vise les compétitions comme celle-là. Il faut en profiter! C’est certain que l’aspiration ultime, ce sont les Jeux olympiques (2024), car ce l’était déjà en 2021 avec Tokyo. J’étais encore jeune, mais j’ai quand même tenté ma chance. Là, avec les résultats que nous avons eus, j’ai un seul but en tête et c’est celui-là! », lance-t-il.
« Ça peut m’avantager d’être déjà dans le canot, mais il n’y a jamais rien d’acquis dans le sport non plus. Mais bon, plus le processus avance, plus j’ai des chances. J’ai été de l’autre côté aussi. C’est moi qui essayais de prendre une place dans le bateau. Bref, je sais que ce n’est pas facile de prendre une place, mais ce n’est pas facile non plus de perdre sa place. »
Sur les traces de son frère
Suivant les traces de son grand frère, Laurent a décidé lui aussi de pratiquer le canoë-kayak lorsqu’il avait 7 ans.
« J’ai comme suivi ses traces, se souvient-il. Je suis tout de suite tombé en amour avec le sport. Je me suis fait des amis ici et j’éprouvais du plaisir à venir ici durant l’été. J’ai un plaisir fou à être seul sur l’eau, dans mon kayak, en me promenant et m’entraînant en même temps. Ç’a été longtemps pour le plaisir, mais lorsque je suis embarqué dans le volet compétitif, ça m’a fait accrocher encore plus. »
« J’aime le plaisir que ça m’apporte être sur l’eau. Tu te sens libre et en contrôle de toi même. Chaque coup de rame est un bon feeling parce que c’est un transfert d’énergie total de ton corps à la palette. Ça vient me chercher en compétitions! J’aime aussi tout ce que ça me permet de vivre comme expérience. Je visite des places que je n’aurais pas nécessairement eu la chance de voir »
Sans surprise, Laurent adore faire acte de présence au CKTR lorsque son horaire le lui permet.
« J’ai grandi ici! Toute ma jeunesse, j’ai ramé au club de Trois-Rivières. Lors de mes premières années sur l’Équipe nationale (du Canada), j’étais encore ici du côté du Collège Laflèche. Depuis deux ans, je suis établi dans la région de Montréal. Dès que j’ai du temps, je reviens ci et ça me fait du bien. Je viens recharger les batteries et visiter ma famille », témoigne-t-il.
« Ça me permet aussi de revenir voir Mathieu Pelletier qui est coach ici. Il m’a coaché pendant ma jeunesse et il m’a apporté au plus haut niveau. Je suis content de croiser les autres athlètes aussi ici parce qu’on a vraiment une bonne relève au CKTR. Je dois aussi mentionner le gym F.R.R.A.P. Performance Athlétique que j’ai côtoyé jusqu’à cette année. C’est un excellent gym pour les athlètes de la Mauricie. »
Le Trifluvien a récemment déniché une bourse de l’Alliance Sport-Études et il n’en était pas peu fier.
« J’étais content parce que je suivais cinq cours, dit-il. C’était demandant de s’entraîner tout en suivant cinq cours à temps plein, mais je me suis vraiment donné et j’ai reçu une bourse nationale académique et sportive. C’est le fun parce que la plupart du temps, on reçoit des bourses sportives. Ça faisait du bien de recevoir une bourse académique », conclut-il.
Rappelons qu’un pays ne peut envoyer que six athlètes masculins en kayak aux Jeux olympiques. Si le bateau à quatre parvenait à se classer, il ne resterait que deux places à combler, soit pour un équipage à deux ou pour deux athlètes en solo. Le dernier kayakiste en solo à avoir faire sa marque est Adam van Koeverden.