Laurence Vincent Lapointe se confie

Canoë Kayak Canada (CKC) a annoncé lundi que Laurence Vincent Lapointe avait obtenu un résultat d’analyse anormal à la suite d’un contrôle antidopage hors compétition effectué à la fin du mois de juillet 2019. La Trifluvienne rencontrait la presse locale cet après-midi.

La Trifluvienne et Canoë Kayak Canada ont été informés de ce résultat d’analyse le 13 août 2019. La substance trouvée dans l’échantillon de l’athlète a fait l’objet de récents cas de suppléments contaminés. Les informations préliminaires disponibles à ce point-ci indiquent que ce résultat anormal pourrait être causé par l’utilisation involontaire et inconsciente d’une substance interdite.

«La nouvelle a été difficile à prendre et c’est horrible», a-t-elle lancé. «J’ai passé ma vie à m’entraîner et à travailler fort pour ma passion, pour faire ce que j’aime dans la vie à tous les jours, et un test anormal vient me dire que ça n’a rien donné et que mes efforts ne serviront pas. Je n’aurais jamais consommé de substances pour risquer de tout perdre. Par chance que j’ai eu le support de mes coéquipières, en plus de celui de mes parents et amis qui croient en moi. J’ai même reçu des messages de mes compétitrices qui croient elles aussi en mon innocence alors ça fait du bien.»

«Je n’ai rien à cacher et j’étais déjà un peu paranoïaque là-dessus. Je ne laissais jamais une bouteille d’eau à l’air libre, ni hors de la proximité de mon champ de vision. Avec ce qui m’arrive aujourd’hui, je vais devenir encore plus paranoïaque à l’avenir.»

Les suppléments de la Trifluvienne sont fournis par le Centre national d’entraînement et ils proviennent toujours de la même compagnie en qui elle a réitéré sa confiance. Elle ne croit pas non plus qu’elle aurait pu être victime d’une personne mal intentionnée.

«Je ne crois pas que personne de l’équipe ou encore de mon entourage ne pourrait faire une telle chose. Je ne crois pas non plus qu’une athlète avec qui je compétitionne serait capable d’une telle chose non plus. On a travaillé tellement fort pour que notre sport grandisse et revienne aux Jeux olympiques et on a tellement de respect entre nous que je serais dévastée si j’apprenais que c’est le cas», a-t-elle ajouté.

Maintenant, l’athlète pourrait faire face à une simple réprimande allant jusqu’à une suspension de deux ans pour ce qui est du premier scénario. Dans un tel cas, c’est le degré de faute de l’athlète qui vient déterminer la sanction. L’autre régime prévoit une suspension pouvant varier entre deux et quatre ans.

«La suspension provisoire est obligatoire et la seule raison probable dont on peut imaginer, c’est qu’un des suppléments de Laurence était contaminé. Nous avons fait un nouveau test B et il est venu confirmer le A, mais c’est normal et on s’y attendait. Le B vient toujours confirmer le A dans plus de 99% du temps», a témoigné son avocat sportif, Adam Klevinas.

«Nous allons faire des tests sur les suppléments de Laurence et on étudie aussi la possibilité d’une contamination croisée. Ça pourrait être aussi banal que si Laurence avait utilisé une fourchette contaminée, ou encore une bouteille ou verre d’eau. Il faut trouver l’explication et nous allons tout mettre en œuvre pour ça.»

L’étiquette de dopage

Malheureusement, l’étiquette de dopage colle souvent à la peau des athlètes dans le monde du sport, même si l’athlète parvient à prouver son innocence. C’est d’ailleurs ce qui effraie la Trifluvienne.

«Les fois où j’entendais parler qu’un athlète avait été pris, je me disais «on sait bien, il ne pouvait pas gagner sans tricher» et ça me dégoutait. Aujourd’hui, c’est moi qui se retrouve dans ce siège et c’est moi qui devra faire face à la perception des gens, même si je sais que je n’ai rien fait de mal», a-t-elle témoigné.

«Et je sais que même si je parviens à prouver mon innocence, il y aura toujours des gens qui ne me croiront pas et ça, ça fait mal. J’ai vraiment peur de rester pris avec cette étiquette-là, définitivement.»

Rappelons que Laurence Vincent Lapointe était testée sans aucun problème à raison de plusieurs fois par année durant les cinq dernières années, voire même un peu plus.