Josée de la Chevrotière passe chez les professionnelles

Josée de la Chevrotière n’a jamais dérogé de son plan initial, de sorte qu’elle a finalement atteint son objectif numéro un, soit le niveau professionnel des World’s Strongest Women. Le Québec comptait une seule femme forte jusqu’à présent, comparativement à 15 sur la scène canadienne.

En effet, c’est à la dernière compétition Amateur canadienne qu’elle est parvenue à obtenir son statut de professionnelle, alors que les deux premières positions de la catégorie des poids moyens se voyaient recevoir l’accès.

« Mon but ultime a toujours été de monter chez les professionnelles et c’est réussi. Maintenant, ça va être de finir Top-5 au Canada. Je n’aurai plus de compétitions provinciales alors je fais le saut sur la scène canadienne et sur la scène internationale. Les Canadiennes sont fortes et dures. Ce sont des filles capables et elles performent déjà sur la scène internationale », lance-t-elle d’entrée de jeu.

Comme c’est le cas pour plusieurs athlètes, la -COVID-19 ne fut pas une période charnière dans la carrière de la Trifluvienne. Par contre, elle n’a jamais cessé de s’entraîner deux heures par jour, à raison de cinq fois par semaine, en plus d’une séance de cinq heures le week-end.

« C’était l’enfer, surtout que nous ne pouvions pas aller au gym. On s’est équipé à la maison, au sous-sol, mais ce n’est pas très grand. On devait s’entraîner un à la fois », témoigne celle qui est désormais en couple avec David Nollet, homme fort du circuit professionnel canadien. « On devait s’entraîner à deux, sans notre monde, sans esprit d’équipe. La motivation était moins là. On a néanmoins réussi à travailler là-dessus et on a réussi à le faire. »

« On ne développe pas une force comme Josée sans y mettre des années de travail et de sacrifices, témoigne son conjoint David. Elle travaille 70 heures par semaine et réussit à s’entraîner plus que moi, avec une alimentation sur la coche. Josée est le plus bel exemple que je connais de dévouement face à un objectif. Les sports de force devraient être enseignés dans les écoles de façon sainte, comme un complément aux sports plus communs. Ils sont de plus en plus démocratisés chez les femmes, mais au Québec, on a un grand retard sur nos voisins du Sud et de l’Ouest. »

Manger beaucoup

En plus de l’entraînement, la femme forte doit respecter une alimentation très structurée.

« Il faut avoir une très bonne discipline et c’est pas mal ce qui est le plus difficile, je dirais. Je dois manger 2600 calories par jour pour optimiser ma force et je dois manger souvent. Je dois toujours garder le focus sur ma catégorie de poids et pour bien remplir la machine », confie-t-elle.

« Lorsque je mange mes œufs le matin, je dois ajouter tout autour : bacon, gruau et yogourt. Une heure plus tard, je vais manger de la dinde et des noix de cajou, ou encore du poulet ou du steak haché. Ça arrive que je n’aie pas faim, mais je dois rester assidue. Mes collègues voient mes grosses collations et ils trouvent ça drôle. »

Les deux comparses ont changé d’entraîneurs ces derniers mois, eux qui se réfèrent maintenant à un couple formé d’un homme fort et d’une femme forte.

« -On est rendu avec Maxime -Boudreau, troisième au monde, et Samantha Belliveau, qui est deuxième au Canada. Ça faisait drôle parce qu’on se ne voyait pas en raison de la -COVID-19, mis à part en Zoom, mais on va se rencontrer très bientôt », conclut-elle.

L’infirmière de profession consacrera les prochaines semaines à se préparer pour l’Official Stronger Games, présenté à Daytona Beach, du 12 au 14 novembre 2021.