Jeux olympiques: Tali Darsigny sur les traces du paternel

Tali Darsigny a remporté son pari, elle qui s’envolera pour les Jeux olympiques de Tokyo le 16 juillet prochain. Elle pourra enfin vivre le rêve qu’elle a toujours imaginé, rêve que son père a pu réaliser à deux reprises.

Tali Darsigny est née de père et mère haltérophiles. Ayant donc baigné dans le sport durant leur enfance, l’étudiante en chiropractie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et ses deux frères sont devenus haltérophiles de haut niveau. Ce n’est qu’avril dernier qu’a eu lieu la dernière compétition de sélection olympique.

« Ç’a été un très long processus. Au début, on aurait dû avoir nos résultats en mai 2020 pour partir en juillet 2020. Avec la COVID-19, la dernière compétition d’avril 2020 a été annulée et on a pu la reprendre un an plus tard seulement. On l’a fait en avril et les classements finaux sortaient le 11 juin. Je me battais contre tous les pays présents dans ma catégorie et ce n’était pas évident. Le Top-8 mondial était sélectionné et ensuite, il y avait des places panaméricaines offertes et j’en ai obtenu une », explique-t-elle.

« J’étais stressée il y a quelques mois, mais beaucoup moins récemment. À la mi-mai, je savais que j’avais de bonnes chances d’être sélectionnée. J’avais fait mes calculs de mon bord et mon grand-père aussi avait fait ses calculs. Dans les deux cas, ça me plaçait en bonne position. Lorsqu’on a eu la confirmation que j’étais prise, c’était le fun de le voir enfin écrit noir sur blanc. »

La native de la région de Saint-Hyacinthe pourra donc se diriger vers Tokyo à la mi-juillet et sa journées de compétitions est prévue le 27 juillet. Les athlètes seront ensuite renvoyés à la maison dans les 24 heures suivantes afin de réduire les risques de contamination à la COVID-19.

« Je ne le réalise pas encore et je ne réalise pas que ça s’en vient vite! Ça me donnait environ un mois pour me préparer mentalement. Je suis vraiment heureuse et c’était mon objectif. Ça fait plus de 15 ans que je travaille pour ça. C’est beaucoup de travail et beaucoup d’heures d’entraînement pour réussir à obtenir cette place aux olympiques. J’ai en enfin réussi ce que mon père a réussi deux fois », ajoute-t-elle fièrement.

Bien qu’elle ne s’y soit pas vraiment arrêtée pour le moment, c’est un pays complet qui sera suspendu à son téléviseur lorsque les athlètes canadiens seront en action.

« C’est sûr que c’est spécial parce qu’habituellement, nos compétitions ne sont pas télédiffusées et pas beaucoup de gens regardent nos compétitions mis à part nos amis et nos proches. Là, on sait que les gens vont nous regarder, en plus des milliers de gens dans les estrades. Ça vient ajouter au stress, mais ça reste un stress le fun! »

Les spectateurs admis aux sites de compétitions seront uniquement des Japonais, exceptionnellement, en raison de la pandémie mondiale. Pour le moment, les stades et lieux de compétitions devraient pouvoir accueillir jusqu’à 50% de leur capacité.

« J’ai avisé mon employeur que je prenais des vacances dès le début juillet parce que je sais qu’on va être testé souvent alors je vais me reconfiner pour être certaine ne pas attraper la COVID. On va continuer de s’entraîner au gym, mon père et moi, mais sans plus. Je dois aussi surveiller mon alimentation pour maintenir ma catégorie de poids, soit 59 kilogrammes et moins », confie-t-elle.

« J’ai hâte à l’après, également. Le moment présent, ça va être le fun et stressant. À mon retour, ça va être l’euphorie et j’ai hâte à la fierté que je vais avoir. C’est probablement là que je vais réaliser que j’étais aux Jeux olympiques. »

Et n’allez pas croire que le parcours de la jeune athlète devrait ensuite s’arrêter.

« Je suis une des plus jeunes à 23 ans et la plus jeune du Canada parmi nos cinq athlètes sélectionnés (4 filles et 1 garçon). En plus, les prochains jeux sont dans trois ans et il me reste trois ans d’études alors je peux conserver mes habitudes de vie déjà en place d’ici là », conclut-elle.