Jean Huynh, grand manitou de l’équipement chez les Lions

Ce fut une longue saison pour les Lions de Trois-Rivières sur le plan de la logistique. La COVID-19 a également forcé l’arrêt des activités pour une durée d’un mois. En avant-scène, le directeur général de l’équipe, Marc-André Bergeron, ne pouvait délaisser son téléphone, jour et nuit. En arrière-scène, le gérant de l’équipement, Jean Huynh, a dû composer avec les 80 joueurs ayant endossé le chandail bleu, blanc et gris.

En effet, pas moins de 80 joueurs ont participé à la première aventure de la formation trifluvienne dans le ECHL. Voilà un roulement de personnel qui garde occupé son gérant de l’équipement.

« C’est sûr que je ne m’attendais pas à autant de changements, mais on savait que c’était une ligue avec un bon roulement de joueurs. Je ne m’attendais pas à ce qu’on se rende à 80 joueurs, mais ça fait partie de la game et on a dû s’ajuster pour faire tout ce qu’il fallait pour que les joueurs puissent jouer », lance-t-il d’emblée.

« À chaque fois qu’on a un nouveau joueur, je dois m’occuper du chandail. Si ce n’est pas trop dernière minute et si j’ai du temps, je peux le faire préparer par une compagne externe. Pendant quelque temps, j’utilisais une couturière de Trois-Rivières pour faire broder des noms parce qu’on avait trop de roulement, mais c’est sûr que ce fut beaucoup de travail. Il nous arrivait aussi de les faire préparer par une compagnie montréalaise et ça prenait de deux à trois jours avant de les recevoir. »

Des périodes d’accalmie, Jean Huynh en a eu bien peu cette saison.

« On travaille fort! Je dois toujours m’assurer que les joueurs aient l’équipement qu’ils ont besoin pour pratiquer et pour jouer. Je m’occupe entre autres de l’aiguisage de patin, du lavage et des réparations, en plus de fournir les bâtons et de coordonner avec l’équipe adverse qu’on a nos chambres et nos disponibilités de glace », explique-t-il.

« Les jours de match ajoutent aux tâches. Je dois préparer les chandails et les bas, en plus de préparer le banc avec l’eau et le Gatorade. Il faut penser à tout. Je me souviens dans mes débuts, alors que je devais m’assurer d’avoir tous mes chandails, j’étais avec l’Université McGill et on jouait à Concordia, ce qui représentait 45 minutes de route. J’avais oublié un chandail, raconte-t-il en riant. J’ai pris la voiture d’un assistant coach pour revenir à la maison le chercher. Le joueur a fait son réchauffement avec un chandail différent, mais je suis revenu à temps pour le match. »

Beaucoup d’expérience

Jean n’en est pas à ses premières armes dans le domaine. Il a occupé le poste de gérant d’équipement à pendant quatre ans à l’Université McGill, pendant une saison avec le Titan d’Acadie-Bathurst, et trois autres avec le Phoenix de Sherbrooke. Ces derniers lui avaient rendu un bel hommage sur les réseaux sociaux à la suite de son départ: « Travailleur dans l’ombre, très apprécié par les joueurs et aussi dévoué que passionné, Jean faisait un travail incroyable auprès de l’équipe. Toute l’organisation tient à le remercier pour les précieux services rendus ».

« J’aime bien le côté humain, tout ce qui m’amène à discuter avec les joueurs et interagir avec eux. Ils ont tous une histoire et un passé dans le hockey, en plus de leur vie derrière tout ça. J’aime bien ce côté-là, même si certains joueurs ne sont pas restés assez longtemps pour que je puisse apprendre à les connaître cette année…! C’est le fun de rencontrer des gens et de croiser aussi des joueurs que j’ai eus lors de mes années dans le hockey junior. J’aime beaucoup l’aspect réparation, également, parce que c’est beaucoup de bricolage », témoigne-t-il.

« Le plus difficile dans notre travail, c’est la quantité de tâches que nous avons. De mon côté, je suis chanceux parce que j’ai de bons assistants. Je peux compter sur trois personnes qui m’aident régulièrement lors des parties alors je peux faire mes tâches de meilleure qualité pour les joueurs. J’ai mis nos standards très haut cette année, pour faire notre travail au même type que dans la Ligue américaine de hockey (LAH) ou dans la Ligue nationale de hockey (LNH). On essaie toujours d’offrir le meilleur service aux joueurs, tout en étant limité dans le temps. »

La LNH, le rêve ultime

Jean ne s’en cache pas, le rêve ultime demeure la LNH. Ce dernier travaille actuellement au sein d’une organisation affiliée aux Canadiens de Montréal et leur gérant de l’équipement de longue date, le Trifluvien Pierre Gervais, se retire à la fin de la présente saison, alors qui sait?

« C’est certain que le rêve, ce serait la Ligue nationale de hockey. J’ai toujours eu une grande passion pour le hockey et j’ai comme ambition de me rendre à la LNH. »

« J’ai d’ailleurs eu la chance de travailler avec le Canadien et le Rocket (de Laval), l’été dernier, au camp d’entraînement et au camp de développement. Ce fut une belle expérience. J’ai pu voir comment ils interagissent avec les joueurs et j’ai pu constater le niveau de services qu’ils offrent. C’était impressionnant de voir toutes les ressources qu’ils ont. Cette expérience m’a démontré encore plus que je voudrais me rendre là un jour », conclut-il.