Jean-Guy Talbot, 7 coupes Stanley et de nombreux souvenirs
CONFÉRENCE. L’ancienne vedette du Canadien de Montréal, Jean-Guy Talbot, s’est livré à une rencontre-conférence à la Résidence Place Belvédère. C’est son bon ami Gilles Joubert qui avait organisé le tout, et qui s’occupait à la fois d’animer la rencontre.
Talbot a remporté 7 coupes Stanley avec le CH, dont 5 consécutives. L’homme de 84 ans se souvient avoir joué pour les Reds de Trois-Rivières, avant de passer deux ans avec les Aces de Québec en 1952.
En 1954, il s’est retrouvé avec les Falls Cataracts de Shawinigan, avant de signer son premier contrat professionnel avec les Canadiens de Montréal. «J’ai commencé à patiner à l’âge de 5 ans et j’ai accumulé tant de bons souvenirs. J’ai toujours eu beaucoup de plaisir», confie-t-il.
M. Talbot a ensuite signé son premier contrat en 1955.
«À la signature, ça donnait 2000$ de bonus et 7500$. Si on gagnait la Coupe Stanley, ça donnait 4000$ supplémentaires alors on pouvait recevoir entre 14 000$ et 15 000$ par année. Quand on pense que je travaillais que six mois et que mon père gagnait 2500$ par année à la Wayagamack», ajoute-t-il en souriant.
«Mon plus beau souvenir est sans doute ma première coupe Stanley. Et la dernière je dirais aussi! Mais elles sont toutes importantes, vous savez. Il y a beaucoup de joueurs qui n’ont pas la chance de remporter le gros trophée. Il y a tellement de bons joueurs qui ne l’ont jamais gagné comme Gilbert Perreault et Marcel Dionne, tout simplement parce qu’ils n’étaient pas à la bonne place au bon moment.»
L’ancien #17 garde également de bons souvenirs de ses coéquipiers.
«Maurice Richard était un monsieur et tout un joueur de hockey. C’était un travaillant et il donnait l’exemple. Même chose pour un gars comme Jean Béliveau et Butch Bouchard À cette époque, nous étions plusieurs Canadiens Français. On devenait tous amis et on se tenait ensemble comme si nous étions des frères.»
À la fin de sa carrière, M. Talbot est devenu entraîneur à Denver, Saint-Louis et New York. «J’aimais, ça, mais c’était très différent. Il y avait des joueurs avec qui j’avais joué alors c’était plus difficile de devenir leur patron. Surtout lorsqu’ils te connaissent trop!»
Le natif du Cap-de-la-Madeleine suit de très près, encore à ce jour, les performances de la Sainte-Flanelle. Mais selon lui, aucune comparaison n’est possible avec son époque.
«Le hockey d’aujourd’hui ne se compare pas à celui d’aujourd’hui. Si on lançait la rondelle dans le fond du territoire, on restait assis sur le banc. L’entraîneur nous disait »Si on contrôle la rondelle 45 minutes, ça ne donne que 15 minutes à l’équipe adverse, alors nous avons plus de chances de gagner ».»
«J’aimais mieux le style de hockey de mon temps. Aujourd’hui, les joueurs sont rapides, mais ils lancent au fond et courent après la rondelle. On se battait et on se défendait, mais on ne frappait pas par derrière. Les gars veulent se blesser! (…) On a commencé à porter le casque lorsque j’ai été échangé à Saint-Louis (1967). Les commotions cérébrales n’étaient pas connues à cette époque alors on jouait quand même. Il y avait tellement de joueurs qui voulaient prendre notre place alors on jouait avec la douleur», conclut-il.