« Je veux devenir le meilleur boxeur livre pour livre de la planète»

Très petit et pesant à peine à 70 livres, Mikael Zewski a mangé souvent des raclées sur le ring à ses débuts.

« Je me battais toujours contre des gens plus gros que moi. Je me faisais battre par des filles beaucoup plus grosses que moi. Je me souviens que je sortais de là et que je pleurais, ce n’était pas drôle. Je déteste perdre alors j’étais très frustré mais je ne me décourageais pas, je travaillais plus fort », me dit-il.

 Peu à peu il prend de la masse et s’améliore. Il dépasse rapidement ses adversaires.

 Il commence sa carrière amateur à 11 ans et se souvient très bien de son premier combat. 

« Je me souviens combien j’étais stressé. Mon adversaire était beaucoup plus gros et grand que moi. Je me souviens du visage de mon père quand il a vu l’adversaire. On voit l’étonnement dans son regard. Malgré tout, j’avais gagné le combat », se remémore Mikaël.

Premier désaccord

Son manager lui décroche un contrat chez TKO Promotion où il livrera quatre combats avant que la compagnie ne déclare faillite. Immédiatement son promoteur le présente au groupe Golden Boy Promotion du légendaire Oscar De La Hoya, qui sans hésiter le signe.

« Ça été une très belle expérience. Malheureusement, nous n’allions pas dans la même direction. Nous n’avions pas les mêmes objectifs. Je voulais me battre au Québec et eux ne voyaient pas l’intérêt.»

 Il se dissocie de Golden Boy et signe avec Top Rank du réputé Bob Arum. Des boxeurs comme Miguel Cotto et Manny Pacquiao se battent sous sa bannière.

 Malgré tout, Mikael garde de très beaux souvenirs de Golden Boy Promotion.

Hopkins l’encourage

«Je me souviens, raconte Mikael, lorsque je me suis battu à PortoRico. Bernard Hopkins était présent et il était proche du ring. Je me souviens qu’il me criait quoi faire. D’avoir une légende de la boxe qui t’encourage c’est plaisant. Il était venu me voir après le combat et m’avait dit qu’il aimait mon style et que je me battais un peu comme un Noir. Qu’il m’ait dit ça je le prenais comme un beau compliment.»

Devenir le meilleur

« Mon rêve au début était de vivre de la boxe et je crois avoir réalisé une partie de mon objectif. Maintenant je veux devenir le meilleur boxeur livre pour livre de la planète», affirme-t-il

Chaque boxeur rêve de se battre pour un championnat et les astres se croisent pour Mikaël Zewski qui pourrait réaliser cet objectif dès 2013. Mais il a encore des progrès à faire. Il n’a que 23 ans.

« Les athlètes veulent toujours aller trop vite. Moi je me battrais demain matin contre Pacquiao mais mon gérant est là pour me ramener à la réalité et faire en sorte que tout arrive au bon moment. C’est certain que j’ai le sentiment de pouvoir rivaliser contre ces gars-là mais j’ai encore de l’expérience à acquérir. Je dois faire des combats de 12 rounds pour y parvenir. Et comme je ne suis jamais tombé sur le tapis et que j’ai jamais eu de blessure sérieuse, je ne sais pas comment je réagirais si cela se produisait. Peut-être que ça n’arrivera jamais mais je dois avoir des combats difficiles pour voir comment je vais réagir dans l’adversité avant de penser à un championnat du monde », explique-t-il.

« Du point de vue du talent, je crois que je peux rivaliser avec eux. Mais du point de vue expérience, je dois patienter. »

Mikael ne ménage pas les efforts pour y arriver. Il s’entraine 5 jours par semaine, se tape trois entraînements par jour pour environ 5 heures d’entraînement intense par jour.

Son entraînement commence par une course de 45 minutes suivi d’une séance de biomécanique d’une durée de 1h15. Avec son père il consacre 3 heures à la boxe.

Il ne sort jamais dans les bars, ne boit pratiquement jamais et ne fume pas.

Malgré qu’il soit un amateur de «fastfood», il observe un régime très sévère avant ses combats. Gruau au déjeuner, soupe au dîner et saumon ou poulet au souper.

« Deux semaines avant mon combat, je suis un régime très strict pour perdre une quinzaine de livres car, si je ne respecte pas le poids, je perds 20% de ma bourse et je trouve que ce n’est pas très éthique. Dans les dernières 48 heures, j’assèche mon corps et cela me permet de perdre entre 5 et 8 livres», me raconte Mikaël.

Après la pesée officielle, Mikael reprend entre 10 et 12 livres en seulement 24 heures.

À lire aussi:

Les Zewski: père et fils dans le même ring