« Je savais que j’allais faire des vagues, mais je ne pensais pas qu’elles seraient aussi hautes » – Pierre Gervais

Le Trifluvien Pierre Gervais était de passage à la Librairie Poirier, jeudi soir, afin de répondre aux questions de Patricia Powers, chroniqueuse littéraire et chargée de cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Plusieurs amateurs de sports, amis et membres de la famille s’étaient déplacés pour l’occasion.

Pierre Gervais vient de prendre sa retraite à titre de gérant d’équipements chez le Canadien de Montréal. Son livre, rédigé par le journaliste Mathias Brunet, a été lancé cette semaine. 

« Il y a plusieurs personnes qui me disaient toujours de partager mon expérience, que c’était intéressant. Mathias (Brunet) m’avait dit, il y a peut-être dix ans, qu’il aimerait écrire un livre avec mes histoires et je refusais toujours. Il me revenait avec cette idée à chaque deux ans et finalement, on a décidé de le faire pour les fans du CH. On voulait le sortir rapidement aussi parce que c’était encore tout frais (ma retraite) », lance-t-il. 

« Le premier joueur que j’avais croisé à mes débuts, c’était Guy Lafleur. J’ai adoré tout ce que j’ai fait, mais j’étais rendu là. Il y a trois ans, ma conjointe est retournée aux études et je lui ai demandé pour combien de temps. Elle m’a dit « il me reste deux ans » et je lui ai dit « sais-tu quoi, moi aussi, ça va être deux ans ». Je vais vous avouer que la dernière saison a été longue et difficile. Je me demandais aussi quel sentiment que j’aurais lorsque j’allais vider mes deux bureaux (Montréal et Brossard). Finalement, je n’ai eu aucun sentiment à le faire. Maintenant, je regarde encore les parties du Canadien plus souvent que je le croyais. »

Le livre a rapidement fait la manchette dans les médias, notamment parce que Pierre a évoqué que l’ancien directeur général du Canadien, Marc Bergevin, avait un comportement d’adolescent, ajoutant que son style vestimentaire ne laissait personne indifférent dans le vestiaire, puis que l’ancien entraîneur-chef Dominique Ducharme n’a jamais vraiment eu le respect de ses joueurs.

« Je savais que j’allais faire des vagues, mais je ne pensais pas qu’elles seraient aussi hautes (rires). Je ne raconte aucune histoire intime et aucune confidence. J’ai dit ce que j’ai dit sur Dominique Ducharme et je persiste et signe qu’il n’avait pas le leadership pour diriger cette équipe. Il n’y a rien de personnel là-dedans et j’avais envie de le dire pour les fans. Il a plusieurs qualités et c’est tout un homme de hockey, mais il faut aussi du leadership », confie-t-il. « J’avais une intention profonde de partager mes histoires pour les fans de hockey. Je voulais démontrer ce que j’ai vécu et tout le côté humain. Il n’y a personne qui peut venir me voir et me dire que j’ai trahi un secret ou une confidence, par exemple », ajoute-t-il.

« Ce que je déplore le plus, c’est tous les méchants qui ont crié au loup sans même lire le livre. Ils sont montés aux barricades sans le lire. Je ne suis pas certain n’ont plus que si j’avais commenté le travail de Randy Cunneyworth plutôt que celui de Dominique Ducharme, que la réaction aurait été la même au Québec », se questionne-t-il.

Pierre explique aussi dans son livre que sa carrière s’est amorcée auprès de l’entraîneur-chef Michel Bergeron, alors pilote des Draveurs de Trois-Rivières. Il est passé par Sherbrooke avant de se rendre jusqu’aux portes du vestiaire de la Sainte-Flanelle. Puis lors du dernier match de la saison régulière l’an dernier, il aura aiguisé ses derniers patins avec Montréal. « Je me souviendrai toujours de David Savard qui me dit « Je veux que mes patins soient les derniers tu aiguises ». J’ai dit parfait David. Il a ajouté: « Et si un autre joueur vient te voir après moi? » et je lui ai dit: « David, je referai tes lames à nouveau », conclut-il avec cette anecdote.