DOSSIER – Ne pas sous-estimer le côté psychologique du joueur
PSYCHOLOGIE DU SPORT. Sylvain Guimond était le conférencier invité lors du dernier Grand déjeuner d’affaires. Le renommé docteur en psychologie du sport, qui travaille au sein du Canadien de Montréal, est venu livrer un témoignage coloré et positif aux gens d’affaires de la Mauricie.
Guimond est aussi expert et praticien renommé dans le domaine de la posture et de la psychologie sportive depuis plus d’une vingtaine d’années. Il est également le président fondateur de Biotonix.
Composer avec la pression
Depuis une dizaine d’années, les salaires sont à la hausse et les joueurs ou athlètes sportifs doivent composer avec la pression. La pression médiatique et celle des partisans.
«Mon rôle n’a pas vraiment changé. Je ne dirais pas que ce soit à cause des salaires, mais davantage au fait qu’il est de plus en plus difficile de garder un poste dans la Ligue nationale de hockey (LNH). Puis pour y rester, tu dois faire attention à tous les petits détails, donc si tu ne t’adresses pas au côté psychologique, un jour ou l’autre, ça va te rattraper.»
Et les leaders?
«Chaque joueur peut l’être à sa façon et à des moments différents. Dans n’importe quelle équipe, être leader, ça veut dire un joueur derrière lequel on se range. Je ne peux pas exiger le leadership à quelqu’un. C’est les gens qui décident »on veut le suivre et on croit en ce gars-là ». Le leadership commence par toi et dans la façon dont tu te comportes.»
Olympiens
Et la façon de travailler auprès des Olympiens?
«Ça dépend! Dans un sport individuel, c’est différent parce que tu fixes tes propres objectifs et tu es le seul responsable de ta performance. Il n’y a pas de communication à avoir avec les autres athlètes. La seule chose, c’est que rendu à un tel niveau, tu as des objectifs à atteindre, mais tu dois savoir évaluer où tu en es par rapport aux autres. On a un système SMART, qui veut dire que ton objectif soit spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et temporel.»
1000 ahtlètes
Sylvain a eu l’occasion d’évaluer et de traiter plus de 1000 athlètes d’élite tels que Tiger Woods, Greg Norman et Marc Gagnon. Il a également prolongé les carrières de John Smoltz et Mario Lemieux.
«Je rêve encore de projets, mais ce sont des rêves un peu plus personnels maintenant à 50 ans. Je rêve aussi de faire des conférences et d’aider le plus de gens possible avec des mots simples et vrais. C’est ce qui me rend le plus heureux!»
Michel Therrien
Depuis 2012 que M. Guimond fait partie du Canadien de Montréal à titre de consultant en psychologie du sport pour le Canadien de Montréal.
«Je travaillais avec Michel Therrien sur l’Antichambre. Il me disait qu’il rêvait de coacher le Canadien à nouveau alors au début, je lui ai dit: es-tu fou? Je lui disais qu’il allait vieillir de dix ans chaque année. Ensuite, je l’ai aidé! Je lui ai demandé de se décrire et il énumérait des qualités. J’ai dit: arrête et écoute-moi et je me suis mis à sa place.»
«Je lui ai dit: je suis Michel Therrien. J’ai coaché ici il y a dix ans. Je suis retourné dans la Ligue américaine pour gagner. Je suis revenu dans la LNH avec Pittsburgh. J’ai nommé Sidney Crosby le plus jeune capitaine de l’histoire et ensuite je suis passé à deux matchs de gagner la Coupe. Puis mon équipe a remporté la Coupe Stanley alors que je n’étais plus là. La Coupe, je vais la gagner à un seul endroit et c’est ici à Montréal! Avez-vous d’autres questions?»
Et Michel a été embauché.
M. Guimond confirme que le choix des instructeurs a joué un rôle positif pour l’organisation du CH.
«Dans le monde du sport, on a tendance à penser qu’on ne parle pas de sentiments. Mais non! Les joueurs sont de plus en plus proches et de plus en plus, ils sont capables de parler avec leur cœur et de se confier. C’est aussi la base du hockey de jouer avec son coeur.»