Des sports électroniques… à l’école!
Depuis près de cinq ans déjà, une quinzaine de jeunes du secondaire du Collège Marie-de-l’Incarnation (CMI) participent activement au «Gaming Club». Et depuis le mois de février dernier, ces joueurs sont officiellement inscrits comme équipe de sports électroniques (E-Sport).
Devant l’engouement de ses élèves-joueurs, le CMI a décidé de proposer à ses «gamers» une toute nouvelle structure pour encadrer davantage la pratique de sports électroniques.
«Ce sont des jeunes qui se faisaient chicaner, finalement, à passer trop de temps à jouer à des jeux vidéo. Plutôt que d’interdire les jeux électroniques, nous avons décidé de renforcer l’encadrement et de proposer une structure plus complète aux joueurs en fondant le «Gaming Club» (ouvert à raison de deux midis par semaine). La mode est grandissante dans les milieux scolaires», explique David Fréchette, conseiller pédagogique des sciences et des technologies et responsable des équipes des Panthères E-Sport.
«On est sous l’influence des pays asiatiques et le E-Sport est récemment apparu. Maintenant, il commence à faire son entrée au Québec. On est avec la Fédération québécoise de sports électroniques (FQSE). Sous la FQSE, nous avons la Ligue Cyber Espoirs (LCE) qui est spécialisée dans le E-Sport strictement scolaire. C’est elle qui a choisi les jeux auxquels les jeunes pouvaient jouer, selon les tranches d’âge. C’est aussi elle qui organise des tournois entre les écoles.»
La première des deux équipes s’est rendue en demi-finale de League of Legends, un jeu d’arène de batailles, tandis que l’autre formation n’a pas pu savourer la victoire cette saison à Rocket League, un jeu de soccer… en voitures!
Étant lui-même un vétéran des jeux électroniques, monsieur Fréchette connaît bien les forces à exploiter et les pièges à éviter pour devenir un bon joueur. «Je crois fermement qu’une bonne utilisation du jeu électronique peut se transformer en une expérience éducative exceptionnelle, ludique et différenciée aux élèves.»
Mais n’allez pas croire que les élèves peuvent se la couler douce, car ils doivent investir le même nombre d’heures passées devant l’écran… en gymnase!
«Les attentes de la direction sont claires. En aucun cas, la pratique de jeux électroniques ne doit nuire à la réussite scolaire, ainsi qu’à leur santé physique et mentale. Pour assurer l’atteinte de ces objectifs, on a créé un partenariat avec le Département des Sciences de l’activité physique et la Clinique universitaire de kinésiologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)», renchérit M. Fréchette.
«Ça veut dire que les étudiants de l’équipe de compétition de sports électroniques des Panthères bénéficieront d’un encadrement leur permettant de vivre leur passion tout en maintenant un mode de vie actif. La posture et la santé physique sont des éléments très importants, pour mieux performer entre autres. On organisait des entraînements le mercredi midi, de la musculation ou des activités en gymnase.»
Ainsi, le développement d’un programme d’entrainement adapté aux joueurs et la prévention des blessures musculosquelettiques font partie des accompagnements offerts par l’équipe de la Clinique universitaire de kinésiologie de l’UQTR. À compter de septembre 2019, les jeunes joueurs auront aussi l’occasion de vivre des ateliers de formation portant sur la nutrition, les saines habitudes de vie et la gestion des émotions liées à leur pratique des sports électroniques.
Une marraine chevronnée
Finissante au Collège Marie-de-l’Incarnation au milieu des années 90, Josée Lupien sait exactement ce qu’évoque le terme «E-Sport». Madame Lupien avoue avoir présentement 1500 heures d’entraînement sur un jeu en vue de sa prochaine compétition de sports électroniques.
Animatrice 3D sénior chez Ubisoft Montréal depuis plus de dix ans, elle a aussi travaillé en Europe et aux États-Unis, par passion pour sa profession, pendant près de 7 ans. Cette dernière est très emballée d’apprendre que son école secondaire offrira la possibilité aux élèves de vivre les sports électroniques entre ses murs.
«Il est important de les sensibiliser et de les éduquer par rapport au jeu. Les joueurs doivent se souvenir en tout temps qu’ils jouent contre d’autres humains. Le savoir-être et la gestion des émotions sont des atouts importants comme joueur», a-t-elle témoigné.
Dès la rentrée 2019, madame Lupien rencontrera l’équipe des Panthères afin de discuter d’entrainement, de stratégie et de prévention avec eux et demeurera en lien avec les joueurs pendant l’année afin de les encourager et de les épauler dans la pratique de leur sport.