Cap sur l’Europe… avec Anthony Nellis

S’il avait été plus jeune, Anthony Nellis serait demeuré avec les Lions de Trois-Rivières. Mais à l’aube de la trentaine – 28 ans pour être exact -, il a décidé que le temps était venu de tenter l’expérience du hockey européen.

« J’avais un bon ami qui était avec moi chez les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Jérémy Ouellet-Beaudry. Il avait joué ici l’an dernier et il m’a dit que j’aimerais ça. Il est en Slovaquie depuis trois ans et il m’a dit que c’était une très bonne ligue avec une bonne visibilité. Je suis arrivé ici prêt, mais sans savoir à quoi m’attendre. J’ai été surpris du calibre de la ligue qui compte plusieurs joueurs d’expérience et une moyenne d’âge relativement élevée. Les joueurs sont vraiment axés sur la préparation et sur la forme physique », lance-t-il d’emblée.

« Collectivement, ça va bien. Nous sommes présentement au 6e rang et on vise un Top-6. Ce serait une bonne position parce que les positions 7 à 11 doivent disputer une ronde de séries de plus. Il y a beaucoup de parité dans la ligue. On a eu un long camp pour établir un système de jeu et ça va bien. Chez le Spisska Nova Ves HK, c’est la victoire avant tout. Il n’y a pas de juste-milieu ni de statistiques individuelles qui priment. »

Nellis, un des favoris chez les amateurs des Lions de Trois-Rivières la saison dernière, avait inscrit 22 buts et 61 points en 67 matchs. Cette saison, il cumule 12 buts et 10 passes en 33 matchs, pour un total de 22 points.

« Le jeu est rapide et les patinoires sont plus grandes. La vitesse du jeu s’apparente à celle de la Ligue américaine de hockey, mais le jeu en tant que tel ressemble à celui de la ECHL. Comme les joueurs sont en forme, je me suis mis une pression en début de saison et j’apprécie ce genre de pression-là. Maintenant, mon objectif serait de produire davantage offensivement pour encore plus aider l’équipe à gagner », concède-t-il.

Bons souvenirs de Trois-Rivières

L’attaquant de 6 »0 se souviendra toujours d’avoir fait partie de l’histoire à Trois-Rivières avec les Lions. « C’était vraiment une belle saison même si on a eu des hauts et des bas. C’est une belle expérience et les partisans étaient tellement derrière nous. On était bien traité, dans un aréna neuf, et vraiment comme une équipe professionnelle », se souvient-il.

« De mon côté, c’est plus le timing qui a joué dans ma décision. J’ai joué trois ans dans la ECHL et je venais de remporter la coupe. Si j’avais encore espoir de remonter dans la Ligue américaine, je serais revenu chez les Lions. À partir de là, je voulais venir voir ce qui se passe en Europe. »

Sa toute nouvelle équipe est en Division 2 depuis deux ans et aspire toujours à atteindre la Division 1 après une saison complète d’adaptation. 

« C’est ce que les fans veulent aussi! On est l’une des plus petites villes de la ligue à environ 40 000 habitants, mais on a toujours 2800 à 3200 spectateurs à nos matchs. On a aussi notre groupe de fans qui nous suivent sur la route et qui viennent chanter pendant 60 minutes. C’est vraiment le fun! On est pas mal le seul attrait sportif de la ville », explique-t-il.

« C’est aussi moins dur physiquement et mentalement que ce que la ECHL pouvait être. D’abord, on joue une cinquantaine de matchs au lieu de 72. Le plus loin qu’on se déplace pour jouer est à trois heures de route et le reste se fait à l’intérieur de 90 minutes de voiture. Les fans peuvent nous suivre et de ton côté, tu reviens toujours dormir à la maison. C’est d’ailleurs vraiment motivant avec les fans et très bruyants. Il n’y a pas vraiment de temps morts pendant un match. »

Week-ends occupés

Un peu comme on peut voir au Québec avec les ligues de catégorie Senior, les rencontres sont disputées le week-end, ce qui offre aux joueurs un bon temps de repos en semaine. 

« La semaine, on s’entraîne, mais on est libre aussi. Je suis dans une belle région où il y a des grosses chaînes de montagnes et des parcs nationaux à 30 minutes de chez moi. Les bâtiments sont cool, avec un style vieillot, et les gens sont sympathiques. Ma copine est venue me rejoindre pour quatre mois et on a visité de grosses villes, dont Prague et Budapest. Je vis l’expérience à fond. J’ai du fun », conclut-il.

Pour ce qui est de sa carrière d’hockeyeur, le natif de Breakeyville entend y aller saison par saison, toujours en évaluant sa santé. Il lui reste encore quelques bonnes saisons devant lui.