Avec mitaines et veste de sauvetage, Patrick Charlebois domine à nouveau

Peu importe les conditions climatiques, Patrick Charlebois ne cesse d’impressionner lors de ses marathons hors du commun. Celui qui avait survolé le désert en 4 heures et 33 minutes, soit quelque 90 minutes avant son plus proche rival, s’est payé le Marathon du Pôle Nord avec plus d’une heure d’avance sur son plus proche poursuivant.

Le Trifluvien a signé un temps de 3 heures et 48,41 minutes, mitaines aux mains! Son plus proche rival était le Chinois Xiaobin Qiu et il a rallié le fil d’arrivée en 4 heures et 42,50 minutes.

« Je me l’explique mal parce qu’il est très bon coureur, lance-t-il d’emblée. Il était avec moi au World Marathon Challenge (7 marathons en 7 jours) et c’est un coureur à temps plein, d’une vingtaine de compétitions par année. Par contre, j’avais comme stratégie de la casser assez rapidement.  Il faut comprendre qu’on courait sur une boucle de 500 mètres alors tu voyais très bien les autres coureurs. »

« J’ai fait le demi-marathon en 1 heure et 45 minutes et j’avais deux boucles d’avance sur lui (1km). Rendu au 65e tour, on l’a comme vu ralentir et j’ai décidé moi aussi de bien finir, sécuriser ma première, au lieu d’essayer le record du Marathon du Pôle Nord qui était autour de 3 heures et 35 minutes, donc 13 minutes mieux que mon temps final. »

Chez les dames, Melissa Kullander l’a emporté en 5 heures et 24,39 minutes, devant une autre Américaine, Haifang Yun, qui a réalisé un temps de 5 heures et 25,50 minutes. De l’aveu de monsieur Charlebois, les conditions n’étaient pas très favorables pour les coureurs. « Il faisait chaud donc la glace était instable. Il y avait des endroits où nos pieds s’enfonçaient carrément dans l’eau. J’ai fini le circuit les deux pieds complètement détrempés. La neige était vraiment molle », témoigne-t-il.

« Il faut savoir que les organisateurs ont mis beaucoup de temps t d’efforts pour sécuriser la place. Ils ont délimité 500 mètres par 500 mètres en vérifiant que tout soit dans les normes. C’était quand même assez risqué pour qu’ils nous fassent enfiler des vestes de sauvetage. Il n’avait jamais été couru l’été et on a vite constaté pourquoi. »

Chose certaine, le Trifluvien se souviendra longtemps de cette expérience unique. « On a couru sur l’océan, quand même! C’est incroyable de se dire que tu es à 1000 kilomètres du plus proche humain. On est seul au monde. Il n’y a pas d’heure et le temps n’existe pas là-bas. C’est incroyable l’immensité du territoire, à perte de vue. Bref, on est au-dessus de la planète! », raconte-t-il.

« On naviguait à bord d’un brise-glace style laboratoire, avec plein de chercheurs. On a appris des choses sur le réchauffement climatique, dont le fait qu’il n’y aura plus de glace en été, en Arctique, en 2030. C’est fou! Ça veut dire que ce marathon n’existera probablement plus dans les années à venir. »

Pour l’instant, celui qui confirme ne pas avoir croisé le père Noël sur place n’a aucune idée de ce qui l’attend, mais il reste à l’affût. « Le défi, c’est vraiment de rentrer à Val-d’Or, lance-t-il en riant avec sept jours de balade en mer à faire au compteur. Je vais participer au Marathon de Rimouski (2023) et au Marathon de New York en 2024, mais c’est de la routine je dirais. Mais si j’entends parler d’un autre défi, je vais y être c’est certain. J’aime ça! Mon coach m’a dit une fois: « Si tu as peur de foncer et que tu sens que tu peux peut-être échouer, fais-le! C’est ça un défi. » Reste à voir ce qui sera offert comme défi dans l’avenir », conclut-il.