Atteint de fibrose kystique, il court 30 km

COURSE. Imaginez courir en respirant par une paille, le nez bouché. Impossible? Pas pour Jérémi Martin, un jeune homme de 13 ans de Trois-Rivières. Atteint de fibrose kystique, il refuse de s’imposer des limites. Dernièrement, il a couru 30 km dans le cadre du Grand défi Pierre Lavoie. 

Du 13 au 14 mai, Jérémi a couru, à relais, la distance entre Québec et Montréal. Il faisait partie des 5 000 adolescents à prendre part à ce défi. C’est au terme de plusieurs mois d’entraînement qu’il a accompli cet exploit. Il est non seulement une véritable source d’inspiration, mais aussi un exemple de détermination.

«En octobre dernier, au moment des inscriptions, j’ai tout de suite voulu m’inscrire, dit-il. J’ai annoncé à ma mère que j’allais faire le Grand défi.» Surprise par la déclaration de son fils, Marie-Claire Cadieux se souvient très bien de sa réaction.

«Je lui ai dit non. Avec sa maladie, je me disais que ça n’avait pas de sens de partir aussi longtemps pour courir, surtout dans des conditions qui ne sont pas toujours évidentes à cause de la météo. Il m’a répondu qu’il allait le faire même si je ne voulais pas», raconte-t-elle.

Convaincu qu’il allait réussir, Jérémi a alors entamé cinq mois d’entraînement. Pendant plusieurs semaines, tout se passait bien et il était même surpris par ses performances. Mais en février, une embûche s’est mise sur son chemin. Jérémi s’est fracturé le pied droit lors d’un cours d’éducation physique à son école secondaire.  

«Il a été dans le plâtre pendant un mois, indique sa mère. Au départ, il devait être dans le plâtre pendant six semaines, mais quand elle a vu sa détermination, sa médecin a été d’accord pour essayer de lui enlever son plâtre après quatre semaines. Finalement, il était complètement guéri et il a recommencé à courir deux semaines après.»

Moments difficiles

Cette période sans pouvoir s’entraîner comme il le souhaitait a été difficile pour Jérémi. «Je pensais que le Grand défi allait être un peu plus dur. C’était épuisant, mais le pire, c’était de recommencer à courir après avoir été dans le plâtre», admet-il.  

Quant à sa mère, ce qu’elle a trouvé le plus difficile dans toute cette aventure, c’était de savoir son fils loin de la maison pendant plusieurs heures lors du défi. «Il n’a jamais été parti aussi longtemps parce qu’il a des traitements et des médicaments à prendre tous les jours. Jérémi a une bactérie qui détruit poumons. Il doit aussi faire des traitements d’inhalothérapie et de clapping pour dégager ses voies respiratoires.» Chaque jour, il doit prévoir entre trois et cinq heures pour ses traitements.

D’autres défis

Déjà, Jérémi prévoit se réinscrire pour le prochain Grand défi Pierre Lavoie. En attendant, il participera au Défibrose Mont-Sainte-Anne le 23 septembre. Ce défi consiste à monter jusqu’au sommet du mont Sainte-Anne le plus de fois possible entre 7h et 15h.

Il s’agit d’un parcours de 3,9 km avec un dénivelé de 625 mètres entre la base et le sommet. Jérémi tentera de faire l’aller-retour deux fois. L’événement est au profit de Fibrose kystique Québec, qui amasse des sous pour financer la recherche sur cette maladie qui affecte des centaines de Québécois.