7 marathons en 7 jours: «L’échec n’est pas envisageable»
DÉFI PERSONNEL. Le Mauricien Patrick Charlebois est plus prêt que jamais, à l’aube du World Marathon Challenge 2017, qui consiste à courir 7 marathons en 7 jours, sur 7 continents différents. Son périple s’amorcera le 23 janvier, en Antarctique.
Le gestionnaire et conseiller en placement, et chroniqueur chez TC Media, réalisera ce qu’aucun Canadien n’a accompli auparavant, soit de participer au World Marathon Challenge 2017.
«Je feuilletais une revue de course, l’an dernier, un peu avant les Fêtes. Je suis tombé sur des idées de cadeau qu’un coureur pouvait s’offrir. Je me suis tout de suite visualisé là-dedans. Ensuite, je l’ai annoncé à ma femme et à mes quatre enfants lors d’un souper de famille», confie-t-il d’emblée.
«Ensuite s’en est suivi un silence! Mon plus vieux m’a lancé »Papa, tu vas mourir!… Ce à quoi j’ai rétorqué »Merci de l’appui (Rires) ». Ensuite, ils m’ont soutenu dans ma décision. (…) Je ne me suis jamais dit que j’allais là pour impressionner. Seulement parce que j’étais dans rendu là dans mon processus. Le défi peut paraître fou de l’extérieur, mais je sais que c’est faisable.»
L’athlète de 46 ans pratique la course depuis l’âge de 10 ans. Ce n’est plus un secret pour personne: il en a fait sa passion! Il a également participé aux six plus grands marathons du monde, maintenant une moyenne de 2 heures et 51 minutes.
Les frais d’inscription pour le World Marathon Challenge 2017 tournent autour de 55 000$ et le voyage lui en coûtera autour de 75 000$. Ceci inclut un montant qui est remis pour la préservation de l’environnement. M. Charlebois s’est entouré de l’athlète olympique Joël Bourgeois, à titre d’entraîneur, et de la nutritionniste Josiane Tanguay.
«J’ai dû m’adapter rapidement. Ma nutritionniste m’a appris à bien manger, surtout beaucoup de protéines. J’ai dû apprendre à bien m’hydrater. Joël (Bourgeois) me fait faire beaucoup de kilomètres. Il fallait augmenter mon endurance physique.»
«Inutile de vous dire que j’ai passé le pire temps des Fêtes de ma vie (rires). Je devais surveiller mon alimentation. Sur place, je vais brûler 5000 à 6000 calories par jour. Nous serons, au minimum, 54 heures dans l’avion et j’espère courir les marathons sous les 4 heures, donc on parle d’au moins 28 heures à la course.»
Il devra voyager avec seulement deux valises et ne pas négliger la glace (sèche) en cas de blessures, en plus de ses sept paires de chaussures, dont une cramponné pour courir en Antarctique.
Craintes
Les défis seront là: écarts de température, décalage horaire, manque de sommeil et blessure possibles. Qu’est-ce que l’athlète trifluvien redoute le plus?
«Ma plus grande crainte, c’est peut-être ce qu’on appelle les 3 M, soit Marrakech, Miami et Madrid. On parle de trois marathons en 36 heures. C’est sans compter la peur de se blesser également. Sinon, la peur de décevoir. Je sais que plusieurs personnes suivront de loin mes performances, dont ma famille et les amis. Je ne veux pas les décevoir!»
«Je ne peux prévoir ma réaction. Ça fait des mois que je visualise mon arrivée à Sydney. La seule fois où j’ai vraiment eu de l’émotion, c’est lorsque j’ai franchi l’arrivée au Marathon de Boston. J’en rêvais depuis longtemps. J’ai tellement travaillé fort et j’ai couru 6800 kilomètres dans la dernière année. Je vais donner tout ce que j’ai et l’échec n’est pas envisageable», ajoute celui qui est surnommé «7-7-7» au Centre de l’activité sportive et physique (CAPS) de l’UQTR.
À ce jour, les 28 participants ont tous réussi le défi lors des deux premières éditions. Le Trifluvien a parlé de «pression supplémentaire», ne voulant pas qu’on «se souvienne du premier participant à ne pas réussir et qu’il était de nationalité canadienne». Ce n’est que le 31 janvier que Patrick Charlebois pourra retrouver ses proches.