Woods évite le couperet lors d’une 24e présence d’affilée au Masters, un record

AUGUSTA, Ga. — Tiger Woods a réalisé un autre exploit sans précédent sur le parcours d’Augusta National vendredi en évitant le couperet au Tournoi des Maîtres pour une 24e fois d’affilée.

Bien sûr, ses yeux sont fixés vers un objectif bien plus grand: l’obtention d’un sixième Veston vert, ce qui lui permettrait d’égaler un autre record.

En attendant, Woods détient maintenant en exclusivité la marque pour le plus grand nombre de qualifications consécutives aux deux dernières rondes du Tournoi des Maîtres.

Jusqu’à vendredi, il partageait cette marque de 23 avec le Sud-Africain Gary Player, dont la séquence avait commencé en 1959, et l’Américain Fred Couples, qui a vu la sienne prendre fin en 2007.

«Ça veut dire que j’ai une chance au moment d’entamer le week-end», a déclaré Woods, dont la ronde de 72 — égale au par — lui procure un score de 145, un coup au-dessus de la normale, après 36 trous.

Woods partage le 22e rang avec l’Américain Eric Cole, à sept coups du trio de meneurs, formé de ses compatriotes Max Homa (71), Bryson DeChambeau (73) et Scottie Scheffler (72).

«Je suis ici. J’ai une chance de gagner le tournoi de golf. Je ne sais pas s’ils vont tous finir aujourd’hui, mais j’ai terminé. J’ai complété mes deux rondes. Je n’ai besoin que d’un peu de nourriture et d’un peu de caféine, et je serai prêt.»

La journée a été éprouvante pour le quintuple vainqueur du Tournoi des Maîtres, d’autant plus que le golfeur de 48 ans a subi de nombreuses blessures, d’innombrables opérations chirurgicales et un accident de voiture dévastateur qui a failli lui coûter sa jambe droite. 

Woods était de retour sur le parcours avant le lever du soleil pour terminer les cinq derniers trous de sa ronde initiale, écourtée par l’obscurité après que des orages, jeudi matin, eurent retardé le début du tournoi de deux heures et demie.

Il a commis deux bogeys pour terminer son parcours avec un score de 73, puis a disposé de moins d’une heure pour se reposer en vue d’une nouvelle ronde de 18 trous.

Fait remarquable, il n’a joué vendredi qu’un trou de moins que son total, en compétition, des trois premiers mois de l’année, parce que son corps rafistolé n’est plus en mesure de gérer un programme régulier de tournois.

Même avec une préparation aussi limitée, il y a quelque chose à Augusta National qui fait toujours ressortir le meilleur de Woods.

«Oui, je suis fatigué. Cela fait un moment que je compétitionne, que je travaille d’arrache-pied. Les 23 trous ont été longs, la journée a été longue», a-t-il concédé. «Mais Lance (Bennett, son cadet) et moi nous sommes bien battus aujourd’hui et nous avons une chance.»

Avec la foule autour du 18e vert bruyante comme si c’était un dimanche, Woods a laissé tomber son regard d’acier et dévoilé un immense sourire dès qu’il a conclu sa deuxième ronde.

Il a fait l’étreinte à son partenaire de jeu Jason Day, puis à Bennett avant d’entamer une marche triomphale vers le chalet, entouré de spectateurs qui ont applaudi ses efforts.

«C’était magnifique», a déclaré Homa, qui complétait le trio avec Woods et Day.

«C’est vraiment un rêve de pouvoir jouer avec lui ici. J’ai toujours voulu le regarder frapper des coups de fer ici, et j’étais juste à côté de lui. C’était vraiment génial. Son jeu court était tellement bon.»

Homa était dans la course, à seulement un coup de la tête quand il a terminé, mais il était heureux de céder la vedette à Woods.

«Il est spécial», a déclaré Homa. «Nous avons dû retourner sur le parcours très rapidement, et si je me sentais fatigué et mal en point, je peux imaginer qu’il se sentait encore plus mal.»

Connaître le terrain

Woods a dû faire toutes sortes d’efforts pour compenser les coups d’approche ratés en succession. Mais son jeu autour des verts et sur la surface de coups roulés l’a aidé à se maintenir confortablement au-dessus de la ligne de démarcation, projetée à plus-4 au moment où il a complété sa deuxième ronde.

«J’ai dû me fier à mon jeu court quelques fois aujourd’hui, et si j’ai pu avoir du succès, c’est parce que j’ai presque toujours réussi à expédier la balle à l’endroit parfait. La clé, c’est de comprendre comment jouer ce parcours.»

Woods a connu une séquence de six trous sur le neuf d’aller où il n’a inscrit que des oiselets ou des bogueys. Toutefois, il s’est ressaisi un peu sur les neuf derniers trous avec un seul boguey au 14e — où son approche de 150 verges s’est envolée jusque dans la galerie derrière le vert — et un oiselet au 15e, une normale-5, aidé par deux coups de canon qui lui ont permis de survoler l’étang.

Woods, bien sûr, pense toujours qu’il a une chance d’égaler le record de six Vestons verts de Jack Nicklaus.

«Je suis dans la course», a-t-il déclaré. «Je ne pense pas que quelqu’un va se détacher en ce moment, car c’est très groupé au tableau des meneurs. De la façon dont la balle bouge sur les verts et que les coups d’approche sont balayés, c’est tout ce que l’on peut souhaiter sur un parcours de golf.»