Triathlon: Legault poursuit sa lancée aux Mondiaux de sprint et relais de Montréal

MONTRÉAL — Le mauvais temps des derniers jours à Montréal continue à faire des siennes. Les Championnats du monde de triathlon sprint et relais ont dû être modifiés exceptionnellement vendredi, au grand quai du Vieux-Port.

Les épreuves de triathlon ont ainsi été réduites en duathlons en raison des récentes précipitations sur la région montréalaise, rendant le débit d’eau du fleuve St-Laurent trop dangereux pour les athlètes.

L’organisation ‘World Triathlon’ a donc choisi d’annuler la portion natation des épreuves qui se sont déroulées sous un soleil de plomb et un thermomètre qui indiquait 24 degrés Celsius, en marge des festivités de la fête de la Saint-Jean-Baptiste.

En conséquence, tous les athlètes de la catégorie Élite ont dû se livrer à 1 km de course à pied, suivi de 7 km de vélo et d’un autre 2 km de course à pied pour couronner le tout. Initialement, les athlètes devaient s’affronter sur un parcours de 300 m de natation, 7,2 km de vélo et 2 km de course à pied.

Mais peu importe, la Québécoise Emy Legault n’avait qu’un seul plan en tête: terminer dans le top-10 de sa vague de qualifications afin d’éviter de devoir se soumettre à un repêchage en après-midi.

«Ça n’a pas changé grand-chose pour moi. Jadis, j’étais davantage une nageuse/cycliste qu’une coureuse, mais dans la dernière année ma course à pied s’est grandement améliorée. C’est quasiment rendu ma force. Personnellement, je crois que j’aurais obtenu le même résultat, nage ou non», a expliqué Legault en entretien avec La Presse Canadienne quelques minutes après avoir franchi le fil d’arrivée.

L’objectif a été atteint puisque la principale intéressée a terminé neuvième en vertu d’un chrono de 22 minutes et cinq secondes, à quatre secondes de la gagnante de sa vague, la Britannique Beth Potter.

«Ça va vraiment aider au niveau de la récupération, a expliqué la triathlonienne de L’Île-Perrot. On a quand même jusqu’à trois triathlons à faire demain (samedi), donc il n’y a rien de garanti. J’avais de bonnes sensations aujourd’hui, donc je n’ai pas l’impression d’avoir trop poussé.

«Après, en vélo, j’ai réussi à bien me placer pendant un tour, un tour et demi, et ensuite j’ai souffert au niveau du placement dans le peloton. J’espérais juste que ça ne me coûte pas trop cher. Ensuite, dans la dernière portion de course à pied, j’ai simplement essayé de me maintenir dans le top-10», a-t-elle ajouté, tout sourire.

Legault, qui est âgée de 26 ans, a reconnu du même souffle que le fait que ses proches et amis étaient en bordure du parcours lui avait permis de bénéficier «d’un petit ‘boost’» dont elle ne dispose habituellement pas sur le circuit mondial.

La Québécoise reste cependant réaliste quant à ses chances de signer un podium ce week-end, après avoir terminé deuxième la semaine dernière dans une étape de la Coupe du monde de triathlon à Huatulco, au Mexique.

«Le podium risque d’être hors de ma portée demain (samedi) — c’est quand même un niveau de plus qu’à Huatulco. Si je fais un top-20 demain, alors je serai bien heureuse. Mon objectif consiste à franchir la première coupure, et ensuite tout le reste deviendra un bonus», a évoqué Legault.

Son compatriote Charles Paquet, de Port-Cartier, et Tyler Mislawchuk, de Winnipeg, se sont aussi qualifiés pour la finale, tandis que l’Ontarienne Dominika Jamnicky et Jérémy Briand, de Sainte-Julie, ont dû franchir le repêchage pour y parvenir.

Tout comme Legault, Mislawchuk s’était signalé en terminant deuxième de l’épreuve individuelle à Huatulco. L’athlète âgé de 27 ans tentait cependant d’y signer une troisième victoire consécutive.

Parmi les autres athlètes à surveiller se trouvent le Français Dorian Coninx, vainqueur à Montréal l’an dernier, et la Britannique Georgia Taylor-Brown, l’une des favorites pour décrocher le titre de championne du monde.

Par ailleurs, le Français Thomas Hansmaennel a remporté le titre junior masculin en matinée, tandis que la Suédoise Tilda Mansson s’est adjugé celui féminin.

Les organisateurs de l’événement ont indiqué que le volet nage sera au programme samedi.

Le président du Triathlon mondial Groupe Copley, Patrice Brunet, s’est fait rassurant sur la qualité de l’eau dans le Vieux-Port de Montréal. De plus, il s’est dit très heureux de la foule qui a fréquenté le site pendant les compétitions — même s’il s’agissait d’une journée fériée.

Au total, 1500 participants, provenant de plus de 40 pays, s’affronteront dans diverses catégories dans la métropole au cours du week-end.

Il s’agit de la plus importante compétition internationale de triathlon tenue au Québec depuis les Championnats du monde de 1999.

Montréal accueille la cinquième étape de la saison des World Triathlon Championship Series après Hambourg, Abou Dabi, Yokohama et Leeds.