Slaloms géants de la Coupe du monde à Tremblant: un rêve devenu réalité pour Grenier

MONT-TREMBLANT, Qc — Valérie Grenier était si jeune la première fois qu’elle a skié à Mont-Tremblant qu’elle ne s’en souvient même pas.

Grenier n’avait que deux ans lorsque ses parents l’ont mise sur ses skis. Depuis, elle a accumulé d’innombrables souvenirs tout en apprenant à maîtriser cette montagne.

Ce week-end, l’athlète de 27 ans est le principal espoir de médaille du Canada dans deux courses de slalom géant de la Coupe du monde à Mont-Tremblant — la première du genre à la station de ski des Laurentides depuis 1983.

«C’est honnêtement un rêve devenu réalité, a t-elle déclaré. « Je n’ai jamais vraiment pensé que ça serait possible.

« Il va y avoir tellement de supporters qui vont nous encourager – ma famille, mes amis, juste tout le monde. Je pense que ça va être le sentiment le plus incroyable.»

Grenier a grandi à Saint-Isidore, en Ontario, mais elle passait ses fins de semaine à 100 kilomètres au nord à Mont-Tremblant, où ses grands-parents possédaient un condo.

Des milliers de spectateurs sont attendus pour encourager la favorite locale, mais son grand-père en particulier va déborder de fierté en la voyant dévaler la colline.

Marcel Bourdon et son épouse Louise étaient propriétaires de ce condo où tout a commencé il y a 25 ans.

Au fil des années, ils ont encouragé leur petite-fille à chaque étape de ses progrès. Louise est décédée l’été dernier, mais Marcel verra sa petite-fille concourir à ce niveau pour la toute première fois.

«Il est très excité, il en parle à tout le monde, a dit Grenier. Il est allé skier avec ma mère l’autre jour, et apparemment, chaque fois qu’ils montaient en télécabine, il disait à tout le monde que je suis sa petite-fille et qu’il est tellement excité à l’approche des courses.»

Après une longue convalescence suite à une fracture à la jambe et à la cheville lors d’une descente d’entraînement aux championnats du monde de 2019, Grenier a rebondi en se concentrant davantage sur les compétitions techniques.

La saison dernière, elle a établi un sommet en carrière en terminant septième au classement de slalom géant de la Coupe du monde.

Elle a également remporté sa première médaille d’or en Coupe du monde à Kranjska Gora en Slovénie, en janvier.

Cette saison, elle a fini septième en Autriche et cinquième le week-end dernier à Killington, au Vermont.

L’entraîneur-chef de l’équipe alpine féminine du Canada, Laurent Praz, estime que la victoire en Slovénie a préparé le terrain pour la suite.

«Elle est plus consciente de ses qualités et elle a pu courir avec moins de stress, a t-il déclaré. Dans le passé, elle faisait beaucoup d’erreurs parce qu’elle pensait qu’elle devait faire quelque chose de spécial pour pouvoir gagner une course. Maintenant, elle sait que si elle reste elle-même, c’est suffisant pour gagner.»

Grenier a dit qu’une course à la maison pourrait lui donner un avantage sur ses adversaires, incluant la double médaillée d’or olympique Mikaela Shiffrin.

Mais elle fait également face à une pression supplémentaire en tant que centre d’attention.

«C’est un peu un mélange d’émotions, a confié Grenier. Je vois ça comme une bonne chose: je serai devant toute ma famille, mes amis et tout le monde là-bas va nous encourager, les Canadiens, alors je je veux prendre cette énergie et l’utiliser à mon avantage.

«Mais en même temps… évidemment, je veux bien faire devant tous ceux qui me tiennent à cœur.»