Pour Ramsay, le combat de Bazinyan face à Fox le fera entrer dans les grandes ligues

MONTRÉAL — Il y a de ces combats qui ouvrent les portes des grandes ligues. Pour Marc Ramsay, celui d’Erik Bazinyan contre Alantez Fox, jeudi, au Casino de Montréal, est l’un de ceux-là.

Bazinyan (28-0, 21 K.-O.) mettra alors en jeu ses ceintures de la North American Boxing Association (NABA) et de la North American Boxing Federation (NABF) des super-moyens face à Fox (28-3-1, 13 K.-O.). Mais bien plus que ces titres mineurs, Bazinyan pourrait laisser sa carte de visite pour des combats d’envergure.

«C’est son entrée dans le monde des grands. On a un gars (Fox) ici qui a trois défaites, mais contre trois légendes du monde de la boxe», a dit Ramsay au sujet des revers du Mexicain au dépens de David Morell (en championnat du monde de la World Boxing Association), Liam Williams et Demetrius Andrade.

«On veut prouver qu’Erik est dans ce groupe-là et ça passe par ce genre d’adversaire-là, a poursuivi Ramsay. Avec des gars comme Erik, (Yves) Ulysse (qui assurera la demi-finale du gala), (Christian) Mbilli et (Steve) Claggett, on est rendu là: il faut défier des gars de plus grande importance.»

«C’est un très bon combat pour moi, pour m’améliorer et prendre le plus d’expérience possible, car je suis possiblement à deux combats d’un combat de championnat du monde, a acquiescé Bazinyan dans un français exemplaire. C’est une des dernières étapes (…), Je dois montrer à tout le monde ce que je peux faire avec ce combat-là.»

Ramsay estime que ce combat fera progresser Bazinyan dans les classements mondiaux, mais surtout au niveau de sa réputation.

«Je peux comparer au combat qu’on avait fait entre Jean Pascal et Carl Froch, qu’on avait défié chez lui, en Angleterre, pour presque pas d’argent, a rappelé l’entraîneur. (…) C’est ce qui avait ouvert la voie à un affrontement contre Adrian Diaconu et quelques mois plus tard, Jean était champion du monde.

«Un gars comme Artur, on n’a pas le choix de passer par lui, car il a trois ceintures. Les gars comme Erik, Yves et Christian doivent passer par là pour devenir des incontournables. (…) Au niveau des classements, on est un petit peu dans un cul-de-sac, même s’il peut y avoir un peu de jeux politiques derrière ça. Mais pour devenir un incontournable pour les réseaux américains, il faut passer par là.»

Bazinyan espère aussi que sa notoriété au Québec sera moussée par ce duel, lui qui passe parfois sous le radar des amateurs de la Belle Province, malgré sa fiche immaculée et ses classements avantageux: deuxième à la WBA, troisième à la World Boxing Organization (WBO), quatrième au World Boxing Council (WBC), et neuvième à l’International Boxing Federation (IBF).

«Le Québec, c’est la maison pour moi; ce sera mon 10e combat au Casino. C’est mon objectif d’être de plus en plus connu au Québec. J’aimerais que ce soit le cas. Mais avec de grands combats, les gens me connaîtront de plus en plus.»

Ulysse (22-2, 12 K.-O.) assurera la demi-finale face à Gabriel Gollaz Valenzuela (25-3-1, 15 K.-O.) dans ce gala qui comptera sept combats en tout.

Beterbiev n’a pas ralenti…

Impossible de croiser Marc Ramsay sans revenir sur la performance d’Artur Beterbiev samedi, face à Anthony Yarde, mais surtout sur les propose de Jean Pascal et de Lou DiBella, qui ont déclaré lundi matin que le triple champion du monde s’est fait rattraper par le temps, lui qui a 38 ans.

DiBella a déclaré que Beterbiev avait paru vieillissant, tandis que Pascal, 40 ans, a assuré qu’il avait plus d’énergie que Beterbiev à 38 ans.

«Les combats font que tu parais bien ou moins bien. Ça n’a pas été un combat parfait, mais du point de vue du ralentissement, ce n’est pas quelque chose que nous avons vu au gymnase, a répondu Ramsay. Je pourrais vous donner une liste de partenaires d’entraînement qui pourraient témoigner en ce sens.»

Beterbiev (19-0, 19 K.-O.) a vaincu Yarde (23-3, 22 K.-O.) par K.-O. technique au huitième round, conservant ainsi ses ceintures de l’IBF, du WBC et de la WBO de mi-lourds.

Ramsay a d’ailleurs ajouté que si Pascal devait battre Michael Eifert à la Place Bell, le 16 mars et devenait ainsi l’aspirant obligatoire à Beterbiev à l’IBF, le Lavallois devra prendre son mal en patience.

«Honnêtement, le seul intérêt qu’on a c’est (Dmitry) Bivol. Et ce n’est pas Bivol, c’est le fait qu’il ait une ceinture (de la WBA).

«Ce n’est pas une question de manquer de respect à Jean ou à Callum Smith (l’aspirant obligatoire du WBC), mais notre but comme équipe, c’est vraiment d’attaquer la ceinture de Bivol. (…) Plus que l’argent, plus que tout le reste, devenir le champion incontesté, c’est ce qui motive Artur.»

Ramsay se perd d’ailleurs en conjecture quand on lui demande si un éventuel combat face à Pascal devrait avoir lieu dans un délai précis.

«On ne le sait plus, car les organisations font ce qu’elles veulent, a-t-il laissé tomber. On vient de défendre la WBC avec Marcus Browne (en décembre 2021); là, ils voudraient qu’on défende contre Callum Smith. Normalement, il est supposé d’y avoir une rotation entre les associations et l’IBF devrait passer avant le WBC, mais eux, ils veulent passer devant. Mais de notre côté, on va demander un décret pour pouvoir faire l’unification contre Bivol.»