Philipsen signe une 3e victoire d’étape au Tour de France, Vingegaard reste en jaune

BORDEAUX, France — Il n’y a pas si longtemps, Jasper Philipsen était surnommé «Jasper Disaster». 

En l’espace d’une semaine au Tour de France, il s’est transformé en «Jasper The Master», dominant sans relâche les sprints. 

Le Belge a ainsi remporté un sprint de groupe à Bordeaux pour s’adjuger une troisième victoire d’étape cette année au Tour de France, tandis que le champion en titre de l’événement, Jonas Vingegaard conservait le maillot jaune de meneur. 

Philipsen s’est accroché à la roue de son coéquipier au sein de l’équipe Alpecin–Deceuninck Mathieu van der Poel avant de repousser habilement une attaque du vétéran sprinter Mark Cavendish.

Philipsen a gagné tous les sprints jusqu’ici cette année, et il compte maintenant cinq victoires d’étape en carrière à la Grande Boucle. Il avait aussi gagné deux étapes l’an dernier. 

Biniam Girmay a complété le podium.

«Si vous m’aviez dit ça il y a une semaine, je vous aurais traité de fou, mais jusqu’ici c’est un rêve pour nous, un Tour de rêve, et nous voulons simplement profiter du rythme acquis et poursuivre dans cette direction, a évoqué Philipsen. Je crois qu’à compter de maintenant, je peux commencer à rêver à Paris, oui.»

Philipsen a reçu son sobriquet d’Alexander Kristoff, à l’époque où ils couraient ensemble, puisqu’il provoquait de nombreuses chutes. 

«À l’époque il était un peu maladroit. Et il a oublié plusieurs choses également, a noté Kristoff en entrevue au ‘Het Laatste Nieuws’. Puis, il a perdu ses lunettes de soleil, a égaré sa trousse de toilette, et même ses souliers. Il était à l’origine de nombreux désastres; il était un désastre. Ce surnom n’était qu’une blague, et non une insulte.»

Philipsen n’a pas commis d’erreur lorsque Cavendish s’est hissé en tête de peloton à l’approche du sprint. Il s’est calmement accroché à sa roue et l’a finalement dépassé pour empêcher celui qu’on surnomme ‘Manx Missile’ de s’adjuger une 35e victoire d’étape en carrière — ce qui constituerait un record. 

Cavendish avait égalé la marque de 34 victoires d’étape d’Eddy Merckx lors de la Grande Boucle en 2021, 13 ans après son premier triomphe. Cavendish, qui n’a jamais gagné le Tour de France, contrairement à Merckx, annoncera sa retraite à la fin de la campagne. 

«Il (Cavendish) était très puissant, et j’aurais bien aimé moi aussi qu’il l’emporte, comme tout le monde je crois, a dit Philipsen. Il est parmi les meilleurs, et il est en très bonne condition physique.»

Il n’y a pas eu de mouvement au sommet du classement général: Vingegaard dispose toujours d’un coussin de 25 secondes devant le Slovène Tadej Pogacar, double champion du Tour de France. Jai Hindley est demeuré en troisième place à une minute et 34 secondes du maillot jaune. 

Pour sa part, le Québécois Guillaume Boivin s’est signalé en terminant 35e au sein du peloton principal. Ses coéquipiers de l’équipe Israel-Premier Tech, l’Ontarien Michael Woods et le Québécois Hugo Houle, ont respectivement suivi aux 71e et 78e échelons. 

Au classement cumulatif, Woods est toujours le meilleur représentant de l’unifolié en vertu de sa 32e place, à 24:32 de Vingegaard. Houle et Boivin pointent aux 65e et 124e rangs, dans l’ordre. 

La huitième étape qui aura lieu samedi reliera Libourne à Limoges, au coeur de la France. Il pourrait y avoir une échappée, et celle-ci pourrait mettre la table à un autre chapitre de la lutte entre Pogacar et Vingegaard, dimanche, lors de l’ascension du puy de Dôme.