Pascal Vincent veut former des meneurs chez le Rocket

BROSSARD — Le Rocket de Laval a connu un début de saison particulièrement laborieux l’automne dernier et même l’entraîneur-chef de l’époque, Jean-François Houle, s’y attendait puisqu’il comptait sur de nombreux joueurs à leurs premiers pas dans les rangs professionnels.

Les attaquants Joshua Roy, Riley Kidney, Emil Heineman et Sean Farrell, les défenseurs William Trudeau et Logan Mailloux ainsi que le gardien Jakub Dobes ont notamment disputé une première saison complète dans la Ligue américaine de hockey.

L’adaptation à ce nouveau calibre de jeu a nécessité un peu de temps pour certains de ces joueurs.

«Ça m’a probablement pris un mois pour être content avec mon niveau de jeu», a reconnu Farrell vendredi, en marge du camp des recrues du Canadien de Montréal.

Le Rocket a connu une meilleure deuxième moitié de campagne, mais n’a pas réussi à se tailler une place en séries éliminatoires.

Une autre vague de joueurs se joindra au groupe cette année, comme Luke Tuch, Florian Xhekaj et possiblement des espoirs de premier plan comme Owen Beck et Filip Mesar.

Le nouvel entraîneur-chef du Rocket, Pascal Vincent, a espoir que le groupe sera mieux équipé pour bien commencer la saison cet automne.

«Nous ferons beaucoup de rencontres individuelles et nous établirons nos paramètres en début de saison, puis nous verrons ce que nous avons à ajuster, a expliqué l’ancien entraîneur chez les Jets de Winnipeg et les Blue Jackets de Columbus. Au niveau pro, nous expliquons nos attentes, puis nous laissons les joueurs aller. Si nous devons les ramener, nous le faisons.

«Quand les gars plus vieux, et même un joueur de deuxième année peut entrer dans cette catégorie, prennent charge de la chambre et que les entraîneurs n’ont qu’à gérer le jeu, vous êtes en bonne posture, a-t-il ajouté. Ça veut dire que vous avez un groupe de meneurs extraordinaire. Nous voulons donc développer des meneurs.»

Farrell, qui est âgé de 22 ans, croit que les joueurs de deuxième année du Rocket seront d’ailleurs prêts à épauler ceux qui en seront à leur première campagne cet hiver.

«Ça aide certainement de compter sur autant de joueurs qui ont vécu ça l’an dernier, a dit le natif du Massachusetts. Plus la saison avançait, plus nous jouions du bon hockey. J’espère que nous pourrons commencer la saison en surfant sur la même vague que la fin de la dernière campagne.

«Nous serons là pour donner des conseils aux jeunes joueurs que nous n’avons peut-être pas obtenus à notre arrivée chez les pros. Ça aidera le groupe à progresser rapidement.»

Ces conseils toucheront différents aspects associés à la nouvelle réalité des recrues.

«Vous devez tenir compte de choses auxquelles vous ne pensiez peut-être pas au niveau junior ou universitaire, comme la nutrition et la récupération, a souligné Farrell. Nous jouons beaucoup de matchs et le jeu est robuste. Vous devez faire certaines choses pour vous aider à rester en santé et en mesure de bien jouer sur la glace.»

Certains joueurs de deuxième année n’ont pas été invités au camp des recrues et poursuivent leur préparation pour le camp principal du Canadien, comme Trudeau, Roy et Dobes. D’autres revivent le camp des recrues pour une troisième fois, comme Heineman. Mais le Suédois âgé de 22 ans ne s’en fait pas avec ça.

«Je trouve que c’est justement une belle façon de se préparer pour le camp principal, a souligné Heineman. Et nous aurons la chance de jouer au Centre Bell, ce qui est très amusant!»

Interrogé sur les décisions concernant les joueurs invités au camp des recrues et ceux qui iront directement au camp principal, Vincent a insisté pour dire qu’il ne fallait pas en arriver trop vite à des conclusions.

«Je pense qu’il n’y a rien à interpréter dans tout ça, a-t-il dit. Pour tous les joueurs qui ne sont pas établis, il y a un poste à gagner.»

Les luttes seront donc intéressantes à suivre durant le camp du Canadien. Mais le groupe qui se retrouvera chez le Rocket devrait être plus mature dès le début de la saison.