Malgré la suspension de leur pays, les athlètes de Russie pourront être à Paris

MUMBAI, Inde — Les athlètes russes pourront être invités aux Jeux olympiques de Paris l’été prochain malgré la suspension leur comité olympique national, a indiqué le Comité international olympique (CIO) vendredi.

Son président, Thomas Bach, a commenté l’affaire 24 heures après que le Comité olympique de Russie (COR) eut été suspendu pour avoir ajouté des conseils sportifs dans quatre régions occupées de l’Ukraine.

En isolant le COR, qui se voit ainsi privé de millions de dollars en revenus fournis par le CIO, n’affectera pas le processus d’évaluation individuel des athlètes russes, qui pourraient obtenir le statut d’athlètes neutres, les aidant à se qualifier en vue des Jeux de Paris.

«Il y aura des invitations personnelles, que nous gérerons avec les fédérations internationales et, si besoin est, avec les fédérations nationales», a déclaré Bach en conférence de presse.

Bach a réitéré la position actuelle du CIO, soit «que les athlètes ne sont pas sanctionnés pour des gestes commis par leurs dirigeants ou gouvernement».

Malgré tout, des membres du conseil d’administration du COR, comme l’ex-sauteuse à la perche Yelena Isinbayeva, qui sont toujours des membres ou membres honoraires du CIO, peuvent profiter de privilèges, comme d’assister aux rencontres de Mumbai tous frais payés.

«Ils ne sont pas des représentants de la Russie au CIO, a dit Bach. Ils sont des représentants du CIO en Russie.»

Questionné au sujet des pourparlers ente le CIO et les dirigeants russes avant que la sanction n’ait été imposée, Bach a indiqué que Moscou avait savoir que la Douma avait adopté une loi annexant les régions visées de l’Ukraine.

«Le COR n’a rien fait d’autre que de suivre cette loi, a déclaré Bach. C’est en résumé, l’essence de leur réponse.»

Le CIO est intervenu, car la violation territoriale contrevenait selon lui à la Charte olympique.

Dans un cas similaire en 2016, le CIO n’était pas intervenu quand le Comité olympique de Russie avait incorporé des fédérations sportives de Crimée et de Sébastopol.

«On ne peut pas faire cette comparaison, puisque le CIO n’a jamais accepté l’annexion de la Crimée, s’est défendu Bach. En fait, nous n’avions pas, quand cette question a fait surface en 2016, de problème concernant la nationalité des athlètes participant aux Jeux olympiques [de Rio de Janeiro].»

Quatre mois après ces Jeux d’été, le COR a intégré les fédérations sportives de Crimée.

La position du CIO sur la guerre en Ukraine s’est adoucie dans la dernière année. L’organisme avait adopté une position plus sévère quelques jours après l’invasion de l’Ukraine, en février 2022. Le CIO avait alors prié les fédérations internationales d’exclure les athlètes et équipes de Russie.

Bach a déjà rappelé la gravité du geste posé par la Russie, qui contrevenait notamment à la Trêve olympique, appuyée par les Nations Unies, en lançant cette invasion quatre jours après la cérémonie de clôture des Jeux olympiques d’hiver de Pékin.

Vendredi, il a répété les prétentions du CIO que des athlètes de partout dans le monde, particulièrement d’Afrique, souhaitent que les athlètes de Russie qui n’ont pas appuyé cette guerre puissent effectuer un retour à la compétition.