Les Russes doivent condamner la guerre en Ukraine ou être exclus des JO, dit Hasek

PRAGUE, Tchéquie — Les athlètes russes et bélarusses doivent condamner haut et fort la guerre en Ukraine ou être exclus des Jeux olympiques de Paris en 2024, a déclaré l’ancien gardien de but étoile Dominik Hasek à l’Associated Press vendredi. 

Hasek, qui a remporté l’or avec la République tchèque aux Jeux olympiques d’hiver de Nagano en 1998, a ajouté que sans cela, il avait la certitude que leur présence à Paris serait une «énorme campagne de publicité en faveur de l’invasion russe». 

L’ex-joueur de la LNH a été très critique au sujet de la recommandation du Comité international olympique (CIO) de permettre aux athlètes russes et bélarusses de participer aux compétitions sous une bannière neutre. 

«Tout le monde sait d’où ces athlètes proviennent, a dit Hasek en entrevue à l’AP. Ils représenteraient l’agresseur, une guerre lancée pour des motifs impériaux et tous les crimes et les meurtres qui y sont rattachés.»

Il a poursuivi en mentionnant que ce serait l’équivalent de fournir des chars d’assaut, des avions de chasse et des munitions aux Russes. 

Le CIO et son président Thomas Bach ont défini le concept «d’athlète neutre» — il ne doit pas avoir publiquement appuyé l’invasion de l’Ukraine, ne pas avoir servi l’armée russe depuis le début de l’opération en février 2022, accepter de performer sous une bannière neutre, sans hymne national ni couleurs nationales —, mais laissé la liberté aux fédérations sportives internationales de l’appliquer ou non, et à la façon qui leur convient. 

«Je suis certain que nous tous, tous ceux qui habitent dans des pays démocratiques, devons tout faire pour empêcher les athlètes russes et bélarusses de participer aux compétitions dans les conditions actuelles», a renchéri Hasek. 

Les dirigeants du CIO ont mentionné que l’organisation qui chapeaute le mouvement olympique sur la planète pourrait prendre sa propre décision au sujet des athlètes russes «au moment approprié». Le CIO a cependant ajouté que les exclure, simplement à cause de leur nationalité, est un geste discriminatoire. 

Les Jeux olympiques de Paris commenceront le 26 juillet 2024. 

Hasek déçu de Bettman

Par ailleurs, Hasek a été invité à livrer un discours devant le parlement européen le mois prochain. 

«J’ignore quel genre d’impact ça aura, mais je veux faire de mon mieux pour les convaincre (les politiciens), afin qu’ils puissent à leur tour en convaincre d’autres», a-t-il expliqué. 

Hasek suggère d’exclure les athlètes russes et bélarusses depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Il a notamment demandé, dans une lettre ouverte adressée à la LNH et aux deux circuits professionnels de tennis (l’ATP et la WTA), de joindre le mouvement. Ça n’a rien donné. 

Il s’est dit particulièrement déçu de la réaction de la LNH et de son commissaire, Gary Bettman.

«Oui, je suis très déçu de ça parce que la LNH occupe toujours une place importante dans mon coeur», a évoqué Hasek, qu’on surnommait le ‘Dominator’ pendant sa carrière dans la LNH. 

Hasek a gagné six trophées Vézina, remis au gardien par excellence de la ligue, et deux trophées Hart, remis au joueur par excellence de la ligue — il est le seul gardien à l’avoir gagné à deux reprises — pendant son séjour de neuf saisons avec les Sabres de Buffalo.

Il a notamment suggéré à Bettman que la ligue rachète les contrats des joueurs russes, de manière à les exclure. Sinon, a-t-il expliqué, la LNH est en partie responsable de ce qui se déroule présentement en Ukraine. 

Il a ajouté qu’il demandera à la LNH de verser un montant significatif à l’Ukraine pour sa reconstruction, après la guerre. 

«Ça ne serait pas quelques millions, mais quelque chose comme un pourcentage de ses revenus annuels, a-t-il évoqué. Mon objectif n’est pas de nuire à la LNH, mais de la faire payer pour son attitude.»

Hasek a aussi dit que le tennis et les autres fédérations sportives internationales qui tolèrent toujours les Russes et les Bélarusses devraient en faire autant parce «qu’ils appuient l’invasion russe».