Les Jeux panaméricains, un terrain d’essai pour les athlètes canadiens

SANTIAGO DU CHILI, Chili — L’un des trois joyaux de la triple couronne multisports pour un athlète canadien est les Jeux panaméricains.

Les athlètes qui ont représenté l’unifolié aux Jeux olympiques et aux Jeux du Commonwealth veulent compléter l’ensemble.

«Je n’ai pas encore fait les Jeux panaméricains, a lancé la championne olympique de nage papillon  Maggie Mac Neil, de London, en Ontario. Juste être dans une atmosphère de Jeux est si différent que d’être aux Championnats mondiaux, avec un hôtel rempli seulement de nageurs.»

Les Panaméricains de 2023 à Santiago, au Chili, commencent officiellement vendredi avec la cérémonie d’ouverture, même si des compétitions préliminaires avaient lieu jeudi.

Ces Jeux auront des significations différentes pour les 473 athlètes canadiens.

Pour certains, c’est une chance de se qualifier, pour eux-mêmes ou leur pays, aux Olympiques de Paris en 2024. Sur les 38 sports auxquels participeront des Canadiens, 21 offriront des qualifications olympiques.

Dans des sports comme la boxe, le breakdance, l’escalade, le surf et le tennis, les athlètes peuvent obtenir des billets individuels pour Paris.

Dans d’autres, les athlètes pourront aider le Canada à se qualifier avant d’ensuite tenter d’obtenir une place au sein de la délégation avec des essais ou d’autres compétitions. Les équipes de hockey sur gazon et de water-polo pourraient entre autres se qualifier pour les Jeux olympiques.

Le Canada a terminé au troisième rang pour le total de médailles (152, dont 35 dorées), derrière les États-Unis (293) et le Brésil (169) à Lima, au Pérou, il y a quatre ans.

Pour la boxeuse québécoise Tammara Thibeault, les Jeux de Santiago serviront à mesurer ses progrès. La championne du monde a mérité le bronze à Lima, puis a hérité de l’argent lorsqu’une adversaire a été reconnue coupable de dopage.

«La dernière fois aux Panaméricains, je n’étais assurément pas à mon meilleur, a dit Thibeault. Cette fois, j’arrive beaucoup plus préparée et beaucoup plus concentrée. Je suis une boxeuse différente qu’il y a quatre ans.»

Les Jeux panaméricains peuvent être la première présence d’un athlète à des jeux multisports. Avec Paris à l’horizon dans juste neuf mois, Santiago est à la fois une répétition générale et un terrain d’essai pour plus de 6800 athlètes venus de 41 pays d’Amérique.

Santiago accueille les Panaméricains pour une première fois. La ville avait été déclarée hôtesse en 1975 et 1987, mais s’est désistée chaque fois. 

Le bruit des scies et des coups de marteau de dernière minute était présent, jeudi autour de l’Estadio Nacional, où aura lieu la cérémonie d’ouverture.

La délégation canadienne inclut 100 Olympiens, dont 15 détenteurs de médailles, et 106 athlètes qui ont déjà participé aux jeux panaméricains.

Mac Neil, l’haltérophile québécoise Maude Charron et le champion du monde au lancer du marteau Ethan Katzberg, sont parmi les têtes d’affiche du Canada.

Quelques Canadiens bien connus – le sprinteur Andre De Grasse, le décathlète Damian Warner, les nageuses Summer McIntosh et Kylie Masse ainsi que l’équipe féminine de soccer – ne sont pas à Santiago.

Avec la pandémie de COVID-19, les Jeux olympiques de Tokyo ont été repoussés de 2020 à 2021, ce qui a raccourci le délai entre deux Jeux d’été à trois ans.

En natation, plongeon, nage synchronisée et water-polo, par exemple, les Championnats du monde de sports aquatiques de février seront les troisièmes en autant d’années, alors qu’ils avaient lieu tous les deux ans auparavant.

«C’est certainement beaucoup, mais c’est bien de revenir puisque nous n’avons pas pu le faire pendant un an et demi, a déclaré Mac Neil. Il faut s’entraîner pour concourir, mais une partie de la compétition consiste également à répéter encore et encore pour voir ce qui fonctionne. Ça nous manquait beaucoup.»

Le breakdance, l’escalade et la planche à roulettes seront leurs débuts aux Jeux panaméricains. Les deux derniers ont été introduits aux Olympiques de Tokyo. Le breakdance le sera à Paris.