Les avocats de McLeod, Dube, Foote et Hart confirment les accusations

TORONTO — Les avocats de l’attaquant des Devils du New Jersey Michael McLeod ont confirmé que leur client a été accusé d’agression sexuelle en lien avec les allégations touchant des membres de l’équipe nationale de hockey junior de 2018.

David Humphrey et Seth Weinstein, de la firme torontoise Greenspan Humphrey Weinstein, ont indiqué par communiqué que McLeod a été accusé par la police de London, en Ontario.

Ils ont ajouté qu’il allait plaider non coupable et qu’il allait «vigoureusement se défendre».

Plus tard mardi, les avocats de l’attaquant des Flames de Calgary Dillon Dube, ceux du gardien des Flyers de Philadelphie Carter Hart et du défenseur des Devils Cal Foote ont confirmé les accusations envers leur client et ont eux aussi indiqué qu’ils allaient plaider non coupable.

Les avocats de Hart, Megan Savard et Riaz Sayani, ont mentionné par voie de communiqué que leur client était «innocent» et qu’il allait «fournir une réponse complète à cette fausse allégation devant le forum approprié, un tribunal».

Les avocats de Dube, Louis P. Strezos et Kaleigh Davidson, ont fait savoir que leur client «maintenait son innocence».

L’avocate de Foote, Julianna Greenspan, a dit que son client est «innocent de l’accusation et se défendra contre cette allégation pour préserver son nom».

Les quatre déclarations ont indiqué qu’il n’y aurait aucun autre commentaire pour le moment.

Les allégations n’ont pas été prouvées en cour.

McLeod, Dube, Hart et Foote sont du groupe de cinq joueurs de l’édition 2018 de l’équipe ayant participé au Mondial junior à avoir demandé un congé pour une durée indéterminée de leurs clubs professionnels. Des médias ont rapporté que cinq membres de cette formation devaient se rendre aux autorités pour faire face à des accusations d’agression sexuelle.

Un avocat de l’ex-joueur de la Ligue nationale Alex Formenton a confirmé dimanche que son client avait été aussi accusé en lien avec cette histoire. Formenton plaidera aussi non coupable.

Le Globe and Mail, citant deux sources anonymes, a rapporté mercredi dernier que les accusations étaient liées à une prétendue agression sexuelle collective contre une femme dans une chambre d’hôtel à London, en Ontario, en 2018. Aucune des allégations n’a été prouvée devant les tribunaux.

Le ministère du Procureur général de l’Ontario a expliqué mercredi dernier qu’aucune accusation relative à l’incident de 2018 n’avait été déposée devant le tribunal. La Presse Canadienne ne dispose d’aucune information reliant les absences des joueurs à l’enquête.

Formenton évoluait en Suisse. Son club, le HC Ambri-Piotta, a invoqué des raisons personnelles pour justifier son départ et a dit qu’il avait été autorisé à revenir au Canada.

Les Flyers ont invoqué des raisons personnelles pour expliquer le départ de Hart. Les Flames ont cité la santé mentale de Dube, tandis que les Devils n’ont pas donné de raison pour laquelle McLeod et Foote ont obtenu un congé.

Joe Siville, le vice-président des communications des Flyers, a souligné que l’équipe surveillait la situation.

«Nous réagirons de manière appropriée à cette affaire très grave lorsque les résultats des enquêtes seront rendus publics. La LNH a clairement indiqué que les équipes devraient leur soumettre toutes les questions liées à l’enquête. En attendant, les membres de l’organisation, y compris les joueurs des Flyers, ne feront aucun autre commentaire», a-t-il noté.

L’incident se serait produit à la suite d’un gala de Hockey Canada en juin 2018, au cours duquel les joueurs ont été honorés pour leur victoire au Mondial junior de cette année-là.

Une femme identifiée comme E.M. dans des documents judiciaires a intenté une poursuite de 3,55 millions $ au printemps 2022, qui a rapidement été réglée à l’amiable par Hockey Canada avant que TSN ne révèle l’histoire pour la première fois.

Des révélations ultérieures selon lesquelles l’organisation nationale maintenait un fonds puisant dans les frais de hockey mineur pour payer les responsabilités non assurées, y compris les poursuites liées aux agressions sexuelles, ont déclenché une réaction sans précédent contre l’organisme directeur du sport.

La gouvernance et la transparence de Hockey Canada ont par la suite été remises en question, menant à une série d’audiences parlementaires.

Des responsables de Hockey Canada ont témoigné devant des parlementaires en juin 2022 que l’organisation avait «fortement encouragé» — mais sans mandat — les 19 joueurs présents au gala de London à parler à ses propres enquêteurs tiers.

Les retombées ont été rapides.

Le gouvernement fédéral a gelé le financement, tandis que plusieurs entreprises commanditaires ont suspendu leur soutien. Hockey Canada a rouvert son enquête tierce en juillet 2022, ajoutant que la participation des joueurs était désormais obligatoire.

La Presse Canadienne a été la première à en parler plus tard ce mois-là. Hockey Canada maintenait un fonds qui puisait dans les cotisations des membres du hockey mineur pour payer les dettes non assurées, y compris les réclamations pour agression et abus sexuels.

Après une série de comparutions désastreuses sur la colline du Parlement à Ottawa, le président et chef de la direction de Hockey Canada, Scott Smith, a quitté l’organisation en octobre 2022, le jour même de la démission de l’ensemble du conseil d’administration.

La police de London, quant à elle, a clôturé une première enquête en février 2019 sans porter plainte, mais a rouvert le dossier en 2022.

Un enquêteur principal a écrit dans des documents juridiques déposés auprès des tribunaux de l’Ontario en décembre 2022 qu’il y avait des raisons de croire qu’une femme avait été agressée sexuellement par cinq joueurs de l’équipe junior.

La LNH a également lancé sa propre enquête, dont le sous-commissaire Bill Daly a mentionné en juin qu’elle était terminée.

En collaboration avec Hockey Canada et la police de London, ç’a donné lieu à trois enquêtes distinctes sur un incident qui a jeté une ombre sur le sport au Canada.

Hockey Canada a déclaré en novembre que les conclusions de son rapport indépendant faisaient l’objet d’un appel.

Tous les joueurs d’Équipe Canada junior de 2018 ont été exclus des événements internationaux.

Un responsable de Hockey Canada a fait savoir à un comité parlementaire lors de l’une de ses audiences de 2022 que l’organisation avait versé 7,6 millions $ dans le cadre de neuf règlements liés à des abus et agressions sexuels depuis 1989, sans compter l’incident de London.

Smith a pris le titre supplémentaire de président-directeur général de Tom Renney, mais il a été démis de ses fonctions trois mois plus tard au milieu d’appels fulgurants pour sa démission.