Le Rocket de Laval subit un revers de 4-0 face à Springfield et est éliminé

SPRINGFIELD, Mass. — Jean-François Houle et ses joueurs du Rocket de Laval auraient pu se présenter devant les journalistes en affichant une mine triste et en s’exprimant avec une voix basse, voire inaudible, ce qui aurait été compréhensible. Toutefois, au-delà de la déception qu’ils pouvaient ressentir, on percevait chez eux, surtout, un sentiment de fierté d’avoir pu former un groupe d’individus tenaces, qui se sont battus jusqu’à la toute dernière seconde.

La belle aventure du Rocket lors des séries éliminatoires de la Ligue américaine de hockey s’est terminée à la suite d’une défaite de 4-0 face aux Thunderbirds de Springfield lors du septième et décisif match de la finale de l’Association de l’Est, mercredi soir au MassMutual Center de Springfield.

«Je suis extrêmement fier du groupe de joueurs qu’on avait», a déclaré le vétéran défenseur Xavier Ouellet, le capitaine du Rocket.

«On a vraiment tout donné. C’est dur à accepter en ce moment mais en fin de compte, il n’y a personne dans ce vestiaire que peut avoir de regrets. On a tout donné ce qu’on avait», a-t-il enchaîné.

Quarante-huit heures après avoir mérité une convaincante victoire de 5-1 sur la patinoire des Thunderbirds pour forcer la tenue d’un duel ultime, les joueurs du Rocket n’ont jamais été véritablement dans le coup, tout particulièrement pendant les deux premières périodes.

«Ils ont joué de manière physique. Ils ont bien sorti, ils ont marqué le premier but. Il faut leur donner le crédit. Ils ont joué un très bon match. Je pense que ç’a été leur meilleur match de la série», a analysé Houle.

«Ils ont eu un meilleur début de match et ils ont été un peu plus opportunistes que nous», a souligné Ouellet.

«Je trouve qu’on a eu des chances de marquer aussi, mais ça n’a pas rentré. Ç’a été une série extrêmement serrée et chaque match aurait pu aller d’un côté ou de l’autre. Et ce soir, ce n’est pas allé de notre côté.»

Reste que n’eut été du travail du jeune Cayden Primeau devant le filet lavallois durant ces 40 minutes, la défaite aurait été plus cinglante encore.

Primeau, qui a abordé la rencontre de mercredi avec une moyenne de buts alloués de 2,21 et un taux d’efficacité de ,935 depuis le début des éliminatoires, a fait face à 39 tirs. Après les 40 premières minutes de jeu, il avait déjà reçu 35 tirs, quatre de plus que les Thunderbirds n’en avaient obtenu lundi soir lors du sixième match.

Matthew Peca, en première période, Dakota Joshua et Nathan Todd, tous deux au deuxième vingt, ont réussi à tromper sa vigilance.

Joshua a ajouté un deuxième but dans un filet désert avec une quarantaine de secondes à jouer à la troisième période.

Les buts de Peca et de Todd ont été inscrits lors d’avantages numériques, ce que les Thunderbirds n’avaient pas réussi à accomplir lors de leurs 29 tentatives précédentes depuis le début de la série contre le Rocket.

Après la rencontre, l’attaquant Alex Belzile a souligné la performance de Primeau et ses efforts pour garder son équipe dans le match au moment où la formation lavalloise se faisait largement dominer.

«Ça prouve à quel point c’est un gardien qui a du caractère, et avec tout ce qu’il a vécu cette année, les hauts et les bas, je pense que ça va le faire grandir.»

À l’instar de Ouellet, Belzile a tenu à dire à quel point il était fier de l’équipe, malgré l’élimination.

«Toute l’année, on a prouvé que quand on est une équipe tissée serrée comme ça, on peut surprendre et ouvrir les yeux de plusieurs.»

Limités à 21 tirs pendant les deux premières périodes, les joueurs du Rocket ont montré plus de mordant lors du troisième vingt.

Face à leur ancien coéquipier Charlie Lindgren, ils en ont ajouté 13 pendant les 20 dernières minutes de jeu, mais n’ont pas été en mesure de faire bouger les cordages. Et ce, même si Houle a retiré Primeau au profit d’un sixième attaquant avec un peu plus de six minutes à jouer à la troisième période.

Lindgren a réalisé son meilleur arrêt de la soirée devant Danick Martel avec un peu plus de 14 minutes à jouer à la troisième période.

Après un échec-avant efficace de Jean-Sébastien Dea profondément en zone adverse, Lucas Condotta a pu récupérer la rondelle et faire une passe transversale à Martel qui s’est retrouvé devant un filet désert, à la droite de Lindgren. Toutefois, l’ancien gardien du Canadien de Montréal a sorti la main droite pour priver Martel de ce qui semblait être un but certain.

«C’est un groupe qui n’abandonne jamais, qui trouve tout le temps le moyen de revenir dans le match. C’est un groupe qui se tenait très bien ensemble, avec un bel esprit d’équipe. Une très belle gang de joueurs, mais c’est sûr qu’on a le coeur gros. Ça ne sera pas facile de se laisser aller, mais content de l’effort qu’ils nous ont donné tout au long de l’année», a souligné Houle.