Le jeu de la chaise musicale a repris parmi les gardiens de but de la Ligue nationale

Andrei Vasilevskiy n’apporte pas beaucoup d’attention aux nouvelles dans la Ligue nationale de hockey pendant l’entre-saison. Les signatures de contrats, les échanges, les coups d’éclat ne sont tout simplement pas l’une des principales préoccupations du gardien de but du Lightning de Tampa Bay.

Pour cette raison, il va arriver que Vasilevskiy va regarder vers l’autre extrémité de la patinoire et afficher une certaine surprise quant à l’identité de son adversaire devant le filet du club rival.

«Supposons que nous jouons notre premier match de la saison, a déclaré le vainqueur du trophée Vézina en 2019, lors d’une récente tournée médiatique orchestrée conjointement par la LNH et l’Association des joueurs. Et soudainement, le gars que j’affronte jouait pour une autre équipe.

«Je ne savais pas que ce gars-là avait signé avec l’autre équipe. Soudainement, il joue contre moi pour une formation différente.»

Vasilevskiy a vécu un nombre grandissant de moments semblables lors des récentes saisons. Et il pourrait bien y en avoir d’autres en 2022-2023.

Le carrousel des gardiens de buts dans la LNH s’est de nouveau mis à tourner cet été, alors que bon nombre de clubs de la ligue ont modifié leur portrait à la position la plus cruciale sur la patinoire.

Les Maple Leafs ont un tout nouveau tandem après avoir fait l’acquisition de Matt Murray des Sénateurs d’Ottawa et consenti un contrat à Ilya Samsonov.

Les Sénateurs pourront compter sur Cam Talbot, qui sera inactif jusqu’en novembre à cause d’une blessure au haut du corps, après un échange avec le Wild du Minnesota, et les Oilers d’Edmonton ont mis la main sur Jack Campbell, anciennement des Maple Leafs, via le marché des joueurs autonomes.

«Vous n’avez véritablement pas beaucoup de contrôle sur ça», a rappelé le défenseur Morgan Rielly, des Maple Leafs — qui ont aussi échangé Petr Mrazek aux Blackhawks de Chicago — lorsqu’il s’est fait questionner sur le fait de voir, à distance, tout ce jeu de chaise musicale parmi les cerbères de la LNH.

«Ça pique votre curiosité parce qu’il s’agit d’un poste important sur la glace, mais c’est hors de votre contrôle. Vous laissez (les dirigeants) faire leur boulot.»

L’Avalanche du Colorado, champion en titre de la coupe Stanley, se tournera une fois de plus vers un nouveau duo de gardiens de buts, après l’acquisition d’Alexandar Georgiev, des Rangers de New York, pour partager le boulot avec Pavel Francouz à la suite du départ de Darcy Kuemper vers les Capitals de Washington après une saison à Denver.

«C’est ce que nous faisons, je suppose», a blagué Nathan MacKinnon, l’attaquant étoile de l’Avalanche.

«Nous allons chercher un nouveau gardien à chaque saison, maintenant. (Georgiev) a signé un contrat de trois ans. Souhaitons que nous allons le voir pendant trois ans, au moins.»

Les Red Wings de Detroit compteront aussi sur un nouveau visage devant le filet avec l’arrivée de Ville Husso, après un échange avec les Blues de St. Louis. Les Devils du New Jersey ont aussi acquis les services de Vitek Vanecek de Washington, qui avait laissé filer Samsonov avant que celui-ci n’en vienne à une entente avec les Maple Leafs.

Marc-André Fleury a paraphé un nouveau contrat avec le Wild, qui avait fait son acquisition des Blackhawks de Chicago à la date limite des transactions, ce qui a mené à l’échange qui a envoyé Talbot à Ottawa.

«C’est fou!», a affirmé le gardien Jake Oettinger, des Stars de Dallas, au sujet de tous ces changements de camp parmi ses confrères.

«Je suis un fan de hockey aussi, et pour cette raison, c’est amusant. J’espère que c’est une expérience que je n’aurai jamais à vivre pendant ma carrière. Mais c’est toujours amusant, lorsque l’été arrive, de voir où les gars aboutissent.»

Un plafond salarial stable à cause de la pandémie de la COVID-19 et un marché limité en ce qui concerne les quantités connues parmi les gardiens de but ont sans aucun doute joué un rôle dans la volatilité des derniers étés.

Les équipes s’orientent de plus en plus vers des situations de tandem plutôt que vers un gardien de but effectuant plus de 60 départs, ce qui est également un facteur à prendre en compte lorsque les clubs recherchent la bonne composition de leur effectif.

«Tout se produit pour une raison», a rappelé l’attaquant Brady Tkachuk, des Sénateurs d’Ottawa, qui a vu partir Murray et qui a accueilli Talbot cet été.

«Vous détestez voir quelqu’un quitter, mais ensuite, vous êtes excité au sujet du gars qui arrive.»

«Ça fait partie de la business», a renchéri Murray, au sujet de sa participation à ce carrousel. «Vous essayez de ne pas y porter trop d’attention. Tout ce qui est hors de mon contrôle, j’essaie de ne pas m’en inquiéter. Ce sont des choses qui, habituellement, se règlent d’elles-mêmes.»

Kuemper a connu une deuxième entre-saison d’affilée marquée par l’incertitude, après que les Coyotes de l’Arizona l’eurent échangé au Colorado à l’été de 2021. Cette fois-ci, il a été capable de choisir sa destination.

«C’est excitant une fois que vous avez réduit (la liste)», a déclaré Kuemper.

«Au début, c’est un petit peu stressant. C’est un déracinement complet. Votre première pensée va au hockey, mais ensuite, vous songez à l’endroit où vous allez vivre et au déménagement de tous vos meubles. Il y a beaucoup de détails qui entrent en ligne de compte. Une fois que tout est en place et que les choses commencent à s’apaiser, ça se transforme en une sensation d’excitation.»

Et comme lors des saisons passées, une fois la poussière tombée, il y a des soirs au Vasilevskiy pourrait avoir besoin d’un programme.