Le défenseur des Flames Nikita Zadorov s’oppose publiquement à la guerre en Ukraine

CALGARY — Le défenseur des Flames de Calgary Nikita Zadorov s’est publiquement opposé à l’invasion de la Russie en Ukraine, vendredi, révélant au passage que tous les joueurs russes de la LNH n’avaient pas réussi à s’entendre sur une position commune peu de temps après le début de la guerre, il y a plus d’un an de demi.

Lors d’une mêlée de presse à Calgary, Zadorov, qui est d’origine russe, a confié qu’il ne peut probablement pas rentrer dans son pays natal tant et aussi longtemps que Vladimir Poutine restera président.

«Je pense que c’est important, pour moi, de prendre position personnellement, a souligné Zadorov. J’espère que ça pourra amener un peu de changement dans ce monde.»

Il a aussi ajouté que ses parents, qui vivent toujours en Russie, ne partagent pas son opinion concernant le conflit en Ukraine.

«C’est juste dommage de voir ce qui se passe là-bas en ce moment. Je pense que c’est important d’en parler haut et fort.»

Lors d’une entrevue en russe et sous-titrée en anglais diffusée plus tôt cette semaine sur YouTube, le défenseur a également révélé que les joueurs russes de la LNH ont discuté en ligne peu de temps après de début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, mais qu’ils n’avaient pas réussi à s’entendre sur la position à prendre publiquement.

Pendant son entretien avec l’animateur Yury Dod, Zadorov a mentionné que c’est le gardien des Panthers de la Floride Sergei Bobrovsky qui a amorcé la discussion, qui a toutefois pris fin sans consensus.

«Nous avons eu une conversation de groupe. Les discussions ont été dans les deux directions», a précisé Zadorov vendredi.

«Il y a des gars qui étaient contre, d’autres qui étaient pour. Je ne nommerai pas de noms, parce qu’on joue dans la même ligue et que je ne pense pas que c’est la bonne chose à faire, mais je peux vous dire qu’il y avait plusieurs jeunes qui pensaient comme moi», a poursuivi le défenseur.

«Ils n’ont juste pas la même portée que moi pour prendre position comme je le fais en ce moment, mais j’espère qu’ils vont ressentir mon soutien.»

Âgé de 28 ans, Zadorov est né à Moscou, mais il passe maintenant ses étés à Miami. Il a été repêché au premier tour par les Flames lors de l’encan de 2013.

Une démocratie, pas une kleptocratie

En entrevue avec Dod, Zadorov a affirmé: «Les 23 années avec ce président, en plus des neuf autres avant lui… j’espère que cela va se terminer.»

«J’espère que la Russie va devenir un pays démocratique avec une économie vigoureuse, pas une kleptocratie», a-t-il ajouté, faisant référence à un système politique où la corruption, souvent familiale, est la norme.

Depuis la diffusion de l’entrevue sur YouTube, qui avait déjà été vue plus de 1,6 million de fois vendredi soir, Zadorov a reçu des messages de partout dans le monde.

«J’ai reçu de nombreux messages venant de Russie, d’Ukraine, de République tchèque, de Finlande, de Suède, bref de partout en Europe», a-t-il détaillé vendredi.

«Sur Instagram, 99 % des messages sont positifs, mais je sais que la Russie a un système de robots qui permet d’envoyer des messages négatifs, donc je m’attends à commencer à en recevoir d’ici deux ou trois jours.»

Zadorov fait cette sortie presque au même moment où, à Ottawa, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a livré un discours à la Chambre des communes pour remercier le Canada pour son soutien envers son pays pendant qu’il se défend contre l’invasion russe.