Il reste encore du travail à faire pour le super-moyen Erik Bazinyan

MONTRÉAL — Erik Bazinyan avait beaucoup à perdre contre Jose de Jesus Macias. Sa victoire par décision unanime, jeudi, au Cabaret du Casino de Montréal, a confirmé ses positions au classement et lui a permis de conserver ses ceintures. Mais elle a aussi soulevé quelques questions.

Bien que Macias (28-12-4, 14 K.-O.) ne s’était fait passer le K.-O. qu’une fois en carrière, il est clair qu’Eye of the Tiger Management souhaitait une fin de soirée plus dynamique.

Mais cela a permis au clan Bazinyan — qui a conservé ses ceintures des super-moyens de la North American Boxing Association (NABA) et de la North American Boxing Federation (NABF) — de constater qu’il restait du travail à faire.

«Est-ce que ça va nous faciliter le travail pour obtenir de gros combats? Peut-être pas, a admis Camille Estephan, président d’EOTTM. Mais en même temps, on n’est pas rendu exactement où on veut être avec lui. On est peut-être à 80, 85 pour cent. Je ne pense pas qu’on soit prêt pour un Canelo Alvarez ou un David Benavidez. Alors, on continue de travailler.»

«En même temps, y a-t-il quelqu’un qui soit vraiment prêt pour Canelo?, a demandé son entraîneur, Marc Ramsay. Mais quand tu reçois cet appel, il y a beaucoup de pièces d’impliquées dans le puzzle: on parle de gros sous, il y a plusieurs considérations. Maintenant, c’est important pour Erik de continuer à boxer. On ne peut pas attendre et prendre notre temps, on veut continuer de l’améliorer.»

Autant Estephan que Ramsay affirment que Bazinyan, qui n’a pas rencontré les médias après son combat en raison d’une visite prolongée avec l’équipe médicale, n’a pas encore atteint son plafond. Encore mieux: le désir de continuer d’apprendre est bien présent.

«Tant qu’il y a de l’intérêt du boxeur, il y a toujours de la place, a noté Ramsay. Un gars comme Artur Beterbiev, qui a presque 40 ans, a encore cette curiosité, ce désir d’apprendre. Tant que les boxeurs ont ça, ils peuvent s’améliorer.»

Quand à la fiche de 30-0 (21 K.-O.) de son protégé, Ramsay ne s’en formalise pas.

«Il faut comprendre qu’Erik a commencé à boxer à 18 ans. Quand j’ai commencé à travailler avec lui, l’idée n’était même pas de travailler au niveau technique avec lui, mais de le laisser devenir un homme. J’avais un adolescent et je voulais avoir un homme. C’est un peu le même raisonnement que lorsque j’avais commencé à travailler avec David Lemieux.

«On monte le niveau des adversaires: le dernier (Alantez Fox) était un technicien; Macias était physique, kamikaze. Quand tu arrives contre des Canelo ou des Benavidez, ça regroupe tout ça: ils sont forts, rapides. Il faut être capable de gérer tous ces éléments-là. Si tu n’as jamais goûté à la soupe avant, elle sera trop chaude et tu vas te brûler.»

Claggett convaincant

De son côté, Steve Claggett a été convaincant en demi-finale, stoppant l’ex-champion du monde Alberto Machado au troisième round pour mettre la main sur la ceinture NABF des super-légers, ce qui devrait le positionner dans le top-15 au classement du World Boxing Council (WBC).

«Je pense que cette victoire est tout un énoncé ce soir. (…) Je veux prouver que de ne pas être invaincu ne signifie rien, a dit celui dont la fiche est maintenant de 35-7-2, 25 K.-O. Il faut persévérer. Tout le monde veut demeurer sans défaite, mais que faites-vous si vous perdez? Vous prenez vos billes et rentrez chez vous? Non, je veux prouver à tous que même avec ma fiche imparfaite, je peux ramener la ceinture au Canada.»

«Il est prêt pour n’importe qui à 140 livres et je pense vraiment qu’on peut gagner un championnat du monde avec lui, a noté Estephan. Il a vraiment saisi son opportunité.

«On l’a mis avec l’entraîneur Mike Moffa parce que c’est un éducateur: il est capable d’aller te chercher des outils. Steve n’a qu’une vitesse. (Jeudi), il a brisé Machado — un ex-champion du monde — mentalement avant de le briser physiquement.»

«Je veux affronter n’importe qui du top-10. Je suis prêt», a conclu l’Albertain.