Eugenie Bouchard était heureuse des sensations ressenties après son premier match

VANCOUVER — Eugenie Bouchard était épuisée physiquement et mentalement après son premier match, mais elle ne pouvait pas être plus heureuse.

Après un congé de 17 mois, qui lui a permis de se rétablir d’une opération à l’épaule droite, la Montréalaise est de retour sur les courts de tennis dans le cadre du Odlum Brown VanOpen.

«L’objectif de l’opération et du retour est d’être capable de jouer exactement comme je le veux et comme je jouais avant», a expliqué, lundi, la Québécoise de 28 ans, qui a déjà occupé le cinquième rang du classement mondial.

«C’est ce que nous faisons en tant qu’athlètes. Notre raison d’être n’est pas de s’entraîner tout le temps, notre raison d’être est de jouer.»

Bouchard a entamé le tournoi dimanche soir. Elle et sa compatriote Kayla Cross ont vaincu les Italiennes Lucia Bronzetti et Elisabetta Cocciaretto dans un duel en double.

«J’étais vidée», a raconté Bouchard, avec le sourire. «J’ai commencé à sentir de la tension dans mon corps, mes muscles devenaient endoloris.»

Bouchard jouera son premier match en simple mardi contre la Néerlandaise Arianne Hartoro, une rivale dont elle ne sait rien. Bouchard est consciente qu’il pourrait y avoir des embûches en cours de route et elle accepte le rôle de négligée.

«Les attentes sont vraiment basses, les attentes sont au niveau du plancher», a illustré Bouchard, qui a remporté deux fois le titre d’athlète féminine de l’année de La Presse Canadienne.

«Mes actions et mes critères personnels sont élevés, mais en termes de résultats, nous ne savons pas à quoi nous attendre. Je n’ai jamais eu à revenir d’une opération, avant. Je n’ai jamais subi une blessure aussi sévère. Pour moi, c’est vraiment un territoire inconnu.»

Bouchard, qui a reçu une invitation des organisateurs du tournoi, n’avait pas joué depuis mars 2021, à l’Omnium de Monterrey. Lors de ce tournoi, elle s’est blessée à l’épaule lors d’un duel de premier tour contre Zhu Lin.

Bouchard est devenue la première Canadienne à se qualifier pour la finale d’un tournoi du Grand Chelem. C’était en 2014, à Wimbledon, où elle avait perdu face à la Tchèque Petra Kvitova. Cette même année, elle avait aussi atteint les demi-finales aux Internationaux d’Australie et aux Internationaux de France.

Depuis, Bouchard a été victime de nombreuses blessures, incluant une commotion cérébrale après une chute dans le vestiaire des Internationaux des États-Unis.

Le fait d’affronter ces blessures et d’avoir dû s’éloigner des courts de tennis lui a fait vivre une période d’apprentissage.

«J’ai appris beaucoup dans la vie et j’ai traversé des moments vraiment difficiles. D’être absente aussi longtemps a testé ma patience. Ce n’est pas comme prendre sa retraite et être en paix avec le fait d’arrêter. C’est comme une étape forcée. C’est difficile à accepter, mentalement», affirme Bouchard.

«Ça m’a fait réaliser à quel point j’aime le tennis. Il y a tellement de belles choses autres que le tennis dans la vie, mais c’est ce que je veux faire maintenant et pendant les prochaines années.»