Carter, Carroll et les autres recrues ne sont pas intimidés par les séries

Par une froide soirée d’octobre, Johan Rojas s’est dirigé à vive allure vers la piste d’avertissement, avant de se retourner, d’effectuer un bond parfaitement synchronisé pour capter la balle et de s’écraser contre la clôture, entraînant les rugissements de joie des spectateurs réunis au Citizens Bank Park.

Pas mal pour un gars qui joue dans les Ligues majeures depuis trois mois seulement. 

Le magicien en défensive des Phillies de Philadelphie fait partie de la poignée de recrues qui ont un impact significatif sur le déroulement des séries éliminatoires jusqu’ici, en compagnie notamment du voltigeur des Diamondbacks de l’Arizona Corbin Carroll et des espoirs des Rangers du Texas Evan Carter et Josh Jung. Le rendement des recrues en séries éliminatoires est tout simplement la suite logique à l’une des meilleures saisons régulières de l’histoire des Ligues majeures pour les joueurs de première année. 

Et ça n’est que le plus récent exemple des joueurs recrues qui se sont illustrés en octobre. Deux des trois derniers joueurs par excellence de la série de championnat de la Ligue américaine — Randy Arozarena en 2020 et Jeremy Pena en 2022 — étaient des recrues. Pena a aussi mérité le titre de joueur par excellence de la Série mondiale. 

Rojas, qui est âgé de 23 ans, est davantage reconnu pour son jeu en défensive, et son attrapé aux dépens de Ronald Acuna fils a permis aux Phillies de conserver leur avance de 3-1 lors du match no 4 de la série de sections de la Ligue nationale le 12 octobre. La formation de la Pennsylvanie a ensuite éliminé les Braves d’Atlanta, et accédé à la série de championnat de la Nationale. 

«Ce jeune est bourré de talent, a admis le gérant des Phillies Rob Thomson. C’est un bon athlète; il fait des étincelles au champ extérieur. J’avais la certitude qu’il allait réussir l’attrapé.

«C’est un ajout de taille à notre équipe, a poursuivi Thomson. C’est vrai, même s’il ne génère rien en attaque. Il a tout de même connu de bonnes présences au bâton. Et s’il ne fait rien à la plaque, alors son jeu en défensive contribue aux succès de l’équipe.»

De son côté, Carroll, qui a également 23 ans, fait partie des favoris pour l’obtention du titre de recrue par excellence de la Nationale après avoir claqué 25 longues balles et commis 54 larcins. Le joueur étoile n’a pas été intimidé par la pression à sa première participation aux séries éliminatoires, frappant pour une moyenne de ,333 avec deux circuits, deux buts volés et six buts sur balles en sept parties. 

Il a permis aux Dbacks de balayer les puissants Dodgers de Los Angeles en série de sections de la Nationale et d’atteindre la série de championnat. La formation de l’Arizona n’y était jamais parvenue depuis la campagne 2007. 

«Au point de vue de l’adrénaline, je dirais que c’est très similaire à la saison régulière, peut-être un peu plus intense, a évoqué Carroll. Pour une raison ou pour une autre, je dois admettre que ça ne m’a pas affecté.»

Les Dbacks auront de toute évidence besoin des coups d’éclat de Carroll s’ils souhaitent accéder à la Série mondiale. Les Phillies menaient la série de championnat de la Nationale 2-0 après les avoir écrasés 10-0 mardi soir. 

Puis, il y a Jung et Carter, qui ont permis aux Rangers de compter sur l’une des formations les plus redoutables du Baseball majeur. Jung, qui est âgé de 25 ans, faisait partie des favoris pour le titre de recrue par excellence de l’Américaine avant de se fracturer le pouce gauche au début du mois d’août — entraînant une absence de plusieurs semaines. 

De son côté, Carter, 21 ans, a donné un gros coup de pouce aux Rangers depuis son rappel le 8 septembre. Il a frappé pour une moyenne de ,306 avec cinq longues balles en fin de calendrier régulier, et il a continué sur sa lancée en séries éliminatoires. Carter présente jusqu’ici une moyenne de ,350 avec un taux de présence sur les sentiers de ,536. 

«Nous sommes tous impressionnés par ces deux jeunes joueurs; comment ils se comportent, comment ils composent avec la pression des matchs cruciaux, a évoqué le gérant des Rangers Bruce Bochy. Rien n’a changé chez eux. J’adore leur concentration. Ils n’ont peur de rien. 

«Ils veulent être sur le terrain, a-t-il ajouté. Ils veulent se retrouver dans le feu de l’action. Ça saute aux yeux.»