Canadien: le dossier Price réglé, à quoi Hughes doit-il maintenant s’attaquer?

MONTRÉAL — Le directeur général Kent Hughes a passé les premiers mois de la saison morte à souligner qu’il avait les mains liées tant que l’avenir de Carey Price n’était pas connu.

Maintenant que l’on sait que le Canadien de Montréal sera fort probablement privé de son gardien étoile durant l’ensemble de la prochaine campagne, Hughes pourra-t-il s’activer à nouveau pour tenter de combler les lacunes dans sa formation?

La situation devant le filet est particulièrement inquiétante. Depuis le départ de Jaroslav Halak en 2010, Price n’a jamais été menacé en tant que gardien numéro 1 du Canadien. Chaque fois qu’il s’est retrouvé sur la touche, l’équipe a sombré dans les bas-fonds du classement de la LNH, comme ce fut le cas la saison dernière quand il a été limité à cinq sorties.

D’ailleurs, Hughes avait affirmé sur les ondes du 91,9 Sports, le 4 mai dernier, qu’outre Price, «nous n’avons personne encore parmi nos gardiens qui a démontré d’une année à l’autre qu’il est un numéro 1».

Ces propos détonnent avec ceux de jeudi soir, quand Hughes a affirmé avec aplomb qu’il ne prévoyait pas aller chercher des renforts devant le filet et qu’il ferait confiance à Jake Allen, Samuel Montembeault et Cayden Primeau pour défendre la cage de l’équipe.

Allen est le plus aguerri du groupe, avec 353 matchs dans la LNH. Cependant, le Néo-Brunswickois de 31 ans n’avait pas été en mesure de conserver son poste de gardien chez les Blues de St. Louis avant de passer au Canadien en septembre 2020.

De plus, Allen n’a pas été épargné par les blessures lui non plus l’hiver dernier. Il a raté neuf semaines d’activités en raison d’une blessure au bas du corps en janvier. Il s’est ensuite blessé à l’aine en avril, ce qui a mis fin à sa saison.

Rencontré par La Presse Canadienne plus tôt cet été dans le cadre de la Coupe Memorial, à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, Allen se sentait prêt à obtenir plus de responsabilités si jamais le pire scénario se confirmait dans le cas de Price.

«Je crois que mon jeu est à point. Je suis content de ma dernière saison, et j’espère avoir l’occasion de continuer à bâtir là-dessus», avait-il dit.

Lors de son entretien, Allen avait évoqué le vide au sein du groupe de meneurs qu’avaient créé les absences de Shea Weber et Price. À ce niveau, on ne peut pas dire que la situation s’est améliorée cet été, mais le Canadien devrait au moins nommer un capitaine d’ici le début de la prochaine campagne.

Le nouveau capitaine aura la tâche avec l’entraîneur-chef Martin St-Louis de garder le navire à flot, même si cette mission semble pratiquement impossible à court terme. Mais de toute façon, Hughes n’a jamais caché que son objectif était de rendre le Canadien compétitif à long terme, année après année. Cela ne se fait pas en se contentant de boucher les trous avec de la gomme à mâcher, comme son prédécesseur avait pris l’habitude de le faire.

Dans la bonne chaise

SI Hughes effectue d’autres transactions d’ici le début de la saison, on peut s’attendre à ce que ce soit pour remplacer un attaquant par un défenseur.

Le Tricolore semble se retrouver avec un surplus d’attaquants. Si l’on inclut le premier choix du dernier repêchage Juraj Slafkovsky et le joueur autonome avec compensation Kirby Dach, le Canadien compte sur 16 attaquants étiquetés LNH. 

Hughes a toutefois mentionné qu’il était possible que Paul Byron et Sean Monahan, fraîchement acquis des Flames de Calgary, ratent le début de la saison. Le nom de Jonathan Drouin (poignet) se retrouve aussi sur la liste des blessés.

En défensive, le Canadien compte dans ses rangs seulement quatre défenseurs avec plus de 200 matchs d’expérience dans la LNH: David Savard (673), Michael Matheson (417), Joel Edmundson (416) et Chris Wideman (245).

Même si Hughes a souvent pointé vers le groupe de jeunes défenseurs en parlant de l’avenir prometteur du Canadien, il a aussi rappelé l’importance de les placer dans une position pour avoir du succès.

«Notre priorité sera de mettre les jeunes dans le bon environnement pour se développer, avait déclaré Hughes au sujet des jeunes défenseurs lors du bilan de fin de saison. Est-ce que nous allons arriver au camp avec l’idée de mettre trois recrues dans notre formation pour 82 matchs? Nous ne prendrons pas ce risque.»

Cela vaut également pour Primeau, également joueur autonome avec compensation présentement. Le gardien américain, âgé de 23 ans, a beau avoir aidé le Rocket de Laval à atteindre le carré d’as lors des séries de la Ligue américaine, il avait précédemment connu une campagne en dents de scie. 

Primeau avait particulièrement mal paru lors de ses quelques rencontres dans la LNH. En 12 sorties avec le Canadien l’hiver dernier, il a compilé une fiche de 1-7-1 avec une moyenne de 4,62 et un taux d’efficacité de ,868.

Tout indique qu’il commencera la saison avec le Rocket. Primeau devra aussi continuer de prouver qu’il a le potentiel de devenir gardien partant dans la LNH. Si ce n’est pas le cas, le Canadien pourrait se retrouver en difficulté à cette position pendant de nombreuses saisons, à moins que Hughes trouve une solution hors de l’organisation.