Canadien-Devils: Simon Nemec gagne son duel contre Filip Mesar

BUFFALO, N.Y. — La première bataille entre les joyaux slovaques du dernier repêchage a été remportée par les Devils du New Jersey, bien qu’il y avait un absent de taille chez le Canadien de Montréal.

Simon Nemec a gagné sa confrontation contre Filip Mesar, alors que les espoirs des Devils ont vaincu ceux du Canadien 4-3 en prolongation, vendredi au tournoi des recrues, à Buffalo.

Les deux Slovaques ont été choisis respectivement au 2e et au 26e rang du dernier repêchage. Pour sa part, leur compatriote Juraj Slafkovsky, sélectionné au premier rang par le Canadien, avait obtenu congé après avoir récolté une aide dans une défaite de 4-3 face aux Sabres de Buffalo, jeudi.

«Ça fait partie du plan de voir d’autres joueurs aussi», avait rappelé l’entraîneur Jean-François Houle, qui supervise les espoirs du Canadien lors du camp des recrues, après l’entraînement matinal, vendredi.

Jeudi matin, Slafkovsky avait exprimé son désir d’affronter son Nemec, le seul défenseur du trio.

«Je veux envoyer la rondelle dans son coin et terminer ma mise en échec», avait-il déclaré.

Informé de ces propos 24 heures plus tard, Nemec avait éclaté de rire avant d’admettre qu’il était déçu de ne pas avoir l’occasion d’affronter Slafkovsky pour une première fois.

Alexander Holtz a tranché après 17 secondes de jeu en prolongation, en avantage numérique, sur une passe de Nemec. Holtz avait aussi créé l’égalité avec 1:46 à faire en troisième période.

«C’est dommage que nous n’ayons pas pu gagner. Je pensais que c’était dans le sac, a dit le défenseur du Canadien Jordan Harris. Mais c’est agréable d’être de retour sur la patinoire après un long été.»

Mesar, William Trudeau et Owen Beck ont touché la cible pour le Canadien. Riley Mercer a stoppé 26 tirs.

Reilly Walsh et Xavier Parent ont également marqué pour les Devils. Akira Schmid a effectué 30 arrêts.

Beck, Mesar et Pierrick Dubé ont particulièrement brillé parmi les attaquants du Canadien. Harris a été un pilier en défense.

«Je voulais avoir un impact dans les matchs ici et je crois que c’est le cas, a souligné Beck, qui a été sélectionné en deuxième ronde, 33e au total, lors du dernier repêchage. Je crois avoir fait honneur à ma réputation de gars qui est bon dans les mises en jeu et efficace dans toutes les zones.

«Je veux aussi démontrer que je peux produire à l’attaque, ce qui a parfois été remis en question durant la dernière saison», a ajouté celui qui jouait devant une dizaine de parents et amis.

Beck a noté qu’il espérait suivre le moule de joueurs comme Patrice Bergeron et Phillip Danault.

«C’est une belle comparaison pour lui, a dit Houle. Il a gagné plusieurs mises en jeu, il est intense et a compté un but. Il possède une bonne rapidité.»

Le Canadien jouera un dernier match à Buffalo dimanche midi, face aux Sénateurs d’Ottawa.

Trois joueurs sous les projecteurs

Slafkovsky, Nemec et Mesar ont marqué l’histoire en Slovaquie. Avant Slafkovsky et Nemec, aucun Slovaque n’avait été choisi plus haut que le troisième rang lors du repêchage de la LNH. C’était aussi la première fois que trois joueurs natifs de ce pays étaient sélectionnés en première ronde.

«Ç’a été un moment spécial pour notre pays. Tout le monde était content», a souligné Nemec.

«C’était la folie avant le repêchage, puis ç’a créé un boum en Slovaquie par la suite, a renchéri Mesar. Il y a beaucoup de pression venant de la Slovaquie, mais nous vivons bien avec ça.»

Mesar a admis préférer se tenir loin des projecteurs. Il est donc content d’avoir Slafkovsky avec lui chez le Canadien pour retenir l’attention. Et il n’est pas inquiet de voir son bon ami gérer cette pression.

«En Slovaquie, tout le monde le reconnait, a raconté Mesar. Il s’écrit plein de choses sur lui sur Twitter et Instagram. Il y a beaucoup de pression, mais il est à l’aise avec ça. Je crois qu’il est fort mentalement.

«Il a une bonne approche de ces choses et ne s’intéresse pas à ce qui se dit sur lui sur Internet.»

Mesar s’est retrouvé au centre, vendredi, après avoir joué à l’aile au cours des deux dernières années.

«Je crois que je suis un bon patineur et c’est plus facile pour moi d’effectuer des sorties en patinant, de transporter la rondelle dans des espaces libres, a expliqué Mesar. Je suis un joueur intelligent.»

S’il est assez clair que Slafkovsky se fera offrir toutes les chances de commencer la saison avec le Canadien, la situation de Mesar est plus complexe.

Après deux saisons avec le HK Poprad dans la ligue slovaque, Mesar a déjà indiqué qu’il souhaitait passer à autre chose. Il a déclaré vendredi qu’il aimerait bien avoir l’occasion de jouer dans la Ligue américaine de hockey avec le Rocket de Laval dès cet hiver. Sinon, il pourrait être cédé aux Rangers de Kitchener, dans la Ligue de l’Ontario.

«Nous verrons ce qui arrivera. Pour des joueurs européens, à un jeune âge, ce n’est pas évident parfois (de jouer dans la Ligue américaine de hockey), a souligné Houle, entraîneur-chef du Rocket. S’il est capable de se faire une place, nous le prendrons. Sinon, nous verrons.»

Houle a rappelé que la situation était différente pour chaque joueur. Dans le cas de Mesar, il est possible qu’il ne soit pas prêt physiquement à rivaliser avec les joueurs matures de la Ligue américaine de hockey et qu’il ait avantage à aller dans la Ligue de l’Ontario pour dominer contre des joueurs de son âge.