Boxe féminine: Kim Clavel est déterminée à redevenir championne du monde

MONTRÉAL — Il ne faudrait pas s’étonner de voir un camion de déménagement au domicile de Kim Clavel au cours des prochains mois. Car si la pugiliste montréalaise réalise son rêve le 7 octobre, alors son domicile actuel ne sera peut-être pas assez grand pour y ajouter deux ceintures de championne du monde.

C’est du moins ce que l’on pouvait tirer d’un échange amusant entre Clavel et Yvon Michel, lors d’une visioconférence jeudi matin.

«Tu as gagné combien de ceintures depuis le début de ta carrière, Kim?», a d’abord demandé le président du Groupe Yvon Michel.

«Un, deux, trois, quatre. Là, j’ai quatre ceintures. J’ai quatre ceintures», a dénombré Clavel après avoir tourné la tête pour faire le décompte.

«Tu n’en a pas cinq?», lui a suggéré Michel, après quelques secondes d’hésitation.

«Un, deux, trois… ah oui, cinq ceintures. Cinq», a-t-elle corroboré.

«As-tu de la place pour deux autres?», lui a ensuite demandé Michel.

«Je vais m’en faire de la place. J’ai de la place en masse. Sinon, je vais me louer un quatre et demi. Je suis dans un trois et demi et je suis prête à changer et aller me louer un quatre et demi!», a-t-elle lancé en riant.

Cette anecdote illustre à quel point Clavel (17-1-0 – 3 K.-O.) est déterminée à remporter le combat de championnat du monde d’unification WBO et IBF des poids mi-mouches qu’elle livrera à l’Argentine Evelin Nazarena Bermùdez (18-1-1 – 6 K.-O.) à la Place Bell, à Laval, dans un peu plus de deux mois.

Pour expliquer aussi clairement que possible l’état d’esprit qui l’anime déjà, Clavel s’est servie du récent parcours de sa prochaine adversaire.

Bermùdez était championne du monde lorsqu’elle a été détrônée en novembre 2022. Mais rapidement, elle a retrouvé le chemin de la victoire et, du coup, elle a remporté deux titres mondiaux lorsqu’elle a vaincu Tania Enriquez en mars dernier.

«Je suis heureuse, je suis motivée. Je veux juste rappeler à Bermùdez à quel point elle a eu une performance extraordinaire contre Tania Enriquez. Quand elle a perdu ses titres et qu’elle a dû aller reboxer pour les regagner, à quel point elle avait le couteau entre les dents. Qu’elle se rappelle de son état d’esprit; c’est mon état d’esprit du moment. Là, c’est elle qui s’en vient défendre ses titres. Moi, j’ai le couteau entre les dents. Je veux aller prendre les ceintures. Je veux redevenir championne du monde. C’est mon rêve d’être (championne) unifiée», a annoncé Clavel, qui s’est montrée reconnaissante du fait que Bermùdez se déplacera au Canada pour ce combat.

Ces ambitions, Clavel les a manifestées à Bermùdez qui, malgré la barrière linguistique, a participé à cette visioconférence. En espagnol, Clavel a informé l’Argentine qu’elle visait ses deux ceintures, ce à quoi Bermùdez a répondu, avec l’aide d’un interprète, qu’elle comptait se battre très fort pour les conserver.

Une rivale aguerrie

En annonçant la tenue de ce combat, Michel a insisté sur le fait que la Montréalaise n’aura pas la tâche facile face à l’Argentine.

«Battre une championne, ce n’est pas comme aller chercher un titre vacant. Bermùdez est une championne aguerrie, qui a déjà livré neuf combats de championnats du monde. Elle en a remporté sept contre une défaite et un match nul», a fait remarquer le promoteur et président de GYM.

Ce n’est pas Clavel qui va argumenter avec le promoteur sur l’ampleur de la tâche. D’ailleurs, la Montréalaise a plusieurs fois chanté les louanges de son adversaire pendant la visioconférence.

«Ça va prendre du travail acharné, ça va être dur, cette préparation. Je sais à quoi m’attendre. Chaque journée va être difficile parce que Bermùdez est une fille qui a du caractère, qui va se battre jusqu’à la dernière seconde.»

Clavel en sera à un troisième combat en 2023, et à une troisième sortie d’affilée à la Place Bell.

À sa dernière présence dans le ring, le 12 mai dernier, Clavel a défait Naomi Arellano Reyes par décision unanime.

Quatre mois plus tôt, dans la même enceinte, elle avait subi sa seule défaite en carrière contre la Mexicaine Yesica Nery Plata, également par décision unanime, dans un combat de championnat du monde d’unification des mi-mouches.

Or, Clavel compte utiliser ses deux plus récentes sorties, et la précédente contre Yesenia Gomez, en juillet 2022, pour venir à bout de son adversaire.

«J’ai l’impression que mon combat contre Gomez, mon combat contre Plata et mon combat contre Reyes m’ont donné les outils pour pouvoir battre une fille comme Bermùdez. Mes deux dernières années, il n’y a rien qui est arrivé pour rien; tout était conçu pour que j’aille battre une fille comme Bermùdez.»

Le combat entre Clavel et Bermùdez sera l’affrontement phare d’un gala qui, espère Michel, comptera six autres duels.

À l’heure actuelle, les intentions de GYM sont d’offrir des opportunités à Derek Pomerleau, Carolyne Veyre, Marie-Pier Houle et Sébastien Bouchard de se faire valoir contre des adversaires dont l’identité devrait être connue d’ici une quinzaine de jours.

Les deux autres combats de cette soirée, surnommée «La Reconquête», devraient être réservés à deux pugilistes qui auront participé au gala de GYM du 7 septembre au Casino de Montréal.