Quand les jeunes mettent la main… à la pelle!

VÉLOS. Non, tous les jeunes ne sont pas confinés à leurs écrans comme trop de gens le pensent, malheureusement. Gabriel Taillon et William Therrien se sont lancés dans une aventure, cet été, sans savoir que ça allait devenir la passion d’une dizaine d’autres jeunes du voisinage.

On se transporte à l’ancien terrain de soccer, devant le stationnement de l’aréna Jérôme Cotnoir, dans le secteur Trois-Rivières Ouest. On y retrouve de la broussaille et un circuit de vélo de montagne abandonné, plutôt mal en point. Jusqu’à ce que deux amis aient une idée de génie…

«On a décidé de se bâtir une piste (de vélo de montagne) avec nos propres sauts en juillet, car la piste est démolie là-bas. On devait toujours débarquer de nos vélos et elle n’est pas vraiment sécuritaire. Ensuite, plein de monde nous voyait, car on est proche de la rue alors ils venaient nous voir. Les polices aussi sont venues nous voir et ils ont trouvé notre projet le fun et ils ont dit que c’était cool», lance Gabriel, 13 ans. «Mon père est venu nous aider avec une pelle, la brouette, un weed eater et un râteau.»

«Nous en avons pelleté un coup! On ajoutait des sauts au fur et à mesure», ajoute son comparse William, tout sourire.

De bouche à oreille, pas moins d’une dizaine de jeunes du voisinage se sont greffés à eux par la suite, leur permettant à la fois de développer de nouvelles amitiés.

«Ma mère est venue et elle trouvait plate qu’on laisse des déchets par terre. Elle est allée faire des commissions et elle nous a ramené une poubelle. C’est le fun, car les marcheurs aussi l’utilisent maintenant et on ne se fera pas avertir par la ville que l’endroit n’est pas propre», explique Hubert Poirier.

«C’est vraiment le fun et c’est un beau projet. On est content d’avoir pu faire ça avec des amis qu’on aime.»

Des parents heureux

C’est sans surprise que ce projet rassembleur a fait le bonheur des parents, qui souhaitent garder l’anonymat pour laisser tout le mérite aux vrais artisans.

«Quand tu les vois partir sept ou huit vélos en ligne, c’est beau à voir!», confie un paternel. «On parle souvent des mauvais coups des jeunes, mais là, ils ont fait un bon coup! Ils ont sorti de leur écran d’ordinateur et ils ont fait beaucoup d’exercice. Ce n’était pas évident, car c’était un terrain rempli de bûches et de racines en creusant. C’était vraiment constructif! Ils se sont développés un cercle d’amis et ils partagent tous la même passion.»

«C’est beau de voir 12 jeunes avec des pelles», confie une mère visiblement très fière. «C’est beau de voir les marcheurs et les coureurs qui sont impressionnés par leur travail. C’est vraiment un projet rassembleur et tout le monde était emballé. Et quand tout le monde est emballé, on dirait que les parents aussi sont emballés.»

Les jeunes sportifs ont déjà prévu de remettre la main à la pelle à l’été prochain.

(Photos Jonathan Cossette – Hebdo Journal)