Une présence rassurante à la résidence Les Marronniers

Vous souvenez-vous de votre appartement, ou encore de votre résidence, lorsque vous étiez étudiant universitaire? Et bien Joliane Plante et Maude Gagné s’en souviendront longtemps, car elles partagent leur quotidien avec des personnes âgées à la Résidence Les Marronniers de Trois-Rivières.

Le concept est simple: les deux étudiantes habitent à la résidence gratuitement en échange de 10 heures de bénévolat.

«Le projet aide à contrer l’isolement des personnes âgées en organisant plusieurs activités ou divertissements, indique le directeur général Gaëtan Daviau. Ça va encore plus loin que ça. C’est souvent thérapeutique, quand je repense à la dame qui ne mangeait plus et auprès de qui j’avais envoyé Joliane (Plante) pour qu’elles discutent ensemble. Elle s’est remise à manger!»

«Les Marronniers, c’est la première résidence au Québec qui a eu l’initiative, inspirée de projets similaires qui existaient en Europe. C’est Nancy Comtois et Christine Larivière qui sont à l’origine de l’implantation du projet ici. C’est un programme très ouvert. On n’arrive pas avec une programmation prédéfinie, et on ne leur impose pas telle ou telle activité. Il y a beaucoup de give and take des deux côtés», ajoute-t-il.

En effet, les deux étudiantes peuvent répartir comme bon leur semble la dizaine d’heures de bénévolat exigée, et en faire plus si elles le désirent.

«Ça peut être de l’accompagnement à l’épicerie ou pour changer des rideaux. Les personnes peuvent nous approcher au courant de la semaine si elles ont besoin d’aide, sinon on organise des activités comme par exemple, un vins et fromages ou des après-midis de danse en ligne. On organise aussi des activités pour toucher des personnes qui ne sortent pas toujours de leur appartement», confie Maude Gagné, résidente et étudiante en psychologie.

«On essaye toujours de tenir compte de l’intérêt des gens et de voir comment les rejoindre. On a un beau calendrier par rapport aux loisirs, alors on s’immisce souvent dans leurs activités pour leur apporter des sourires de plus», explique quant à elle Joliane Plante, qui fut la deuxième résidente-étudiante à faire partie du programme.

C’est le cas de le dire, le projet en est un rassembleur, mais également réconfortant pour les résidents.

«Il se crée une belle proximité avec les résidents et les filles deviennent rapidement comme une de leurs petites filles. J’assiste vraiment à de belles preuves d’affection qui sont vraiment le fun à voir. C’est un projet porteur auquel on peut ajouter plusieurs saveurs», témoigne M. Daviau.

«Il y a une belle complicité qui s’est développée entre les filles également et je les trouve sincèrement très rafraîchissantes. La jeunesse, c’est important dans le portrait actuel et ça amène un plus dans la résidence.  C’est venu créer une mini communauté par rapport aux résidents et je ressens énormément le besoin des personnes âgées de parler, de partager et d’être entourées.»

Pour les deux étudiantes, il s’agit – assurément – d’une expérience enrichissante qui pourrait très certainement leur servir dans un futur rapproché.

«On est complètement dans le vécu partagé. Aussitôt que je sors de mon 3 et 1/2, j’ai le droit à des petits bonjours. Même en stage, on ne peut pas être autant dedans», ajoute Joliane Plante, étudiante en psychoéducation. «Veut, veut pas, la famille des résidents habite à l’extérieur et ce ne sont pas tous les résidents qui ont des enfants ou des petits enfants. On vient combler ce petit aspect-là en même temps. Chaque petit moment est important et je réussis toujours à rire ou à sourire. Il y a tellement un bon vibe dans la résidence.»

«En venant ici, je savais que j’allais rencontrer plusieurs personnes et développer plusieurs amitiés avec les résidents. Je ne pensais pas autant m’attacher à elles et parfois, ils ont tellement confiance en nous que ça nous amène des confidences», confie pour sa part Maude Gagné.

Le projet de la Résidence Les Marronniers continue d’interpeller d’autres régions, dont Rimouski, Victoriaville et Montréal.

«J’aimerais élargir le projet l’an prochain, en touchant le secteur des études secondaires. Je voudrais qu’il ait, comme objectifs, de contrer l’isolement et le décrochage scolaire. J’ai neuf ou dix projets en tête. Je l’ai présenté à Maskinongé et il y a eu un intérêt très marqué. La personne âgée pourrait même se rendre à l’école pour développer une complicité à travers le milieu pédagogique», conclut M. Daviau.