Manger végan à Noël

Noël est reconnu comme étant une fête de traditions, qu’il soit question de musique ou encore de repas. Mais qu’advient-il des recettes qui se transmettent de génération en génération lorsqu’on remet en question nos choix alimentaires et que, par exemple, on se tourne vers le véganisme? Que deviennent la fameuse tourtière ou encore le traditionnel ragoût de boulettes?

Gabrielle Cossette, propriétaire du Café Frida et du Dep Frida, deux établissements de restauration 100 % végétaliens, considère qu’elle a été choyée lors de sa transition vers le véganisme.

« Quand j’ai arrêté de manger de la viande, 70 % de ma famille a fait pareil. Ma mère est devenue majoritairement végétalienne, tout comme mon beau-père, ma sœur et mon frère, et ma grand-mère est super ouverte à ça. Ils ne tiennent pas mordicus à leur viande et comprennent les enjeux derrière le processus », explique l’entrepreneure.

Elle comprend cependant que ce n’est pas tout le monde qui a cette chance, car ce qu’on met dans notre assiette est selon elle un sujet sensible.

« Les gens tiennent à leur viande et ils aiment sentir qu’ils s’offrent un luxe en se payant une belle pièce de boucherie. Mais même à Noël, moment qui est synonyme d’excès, tu ne peux plus en manger. Ça peut être contraignant pour ceux qui n’ont pas fait de réflexion sur la consommation de chair animale et qui ne la feront peut-être jamais non plus. Je pense que c’est difficile, oui, de combiner les deux façons de penser, et encore plus à Noël », explique Gabrielle.

Mais tout comme au Frida, Gabrielle Cossette prêche par l’exemple. « Lors des réceptions de Noël, j’amène ma tourtière végétalienne, mon gravy végétalien, je peux même faire un cassoulet ou un ragoût de boulettes végétalien. Les gens goûtent et l’année suivante, ils disent : «Je ne ferai pas de ragoût de boulettes, amène le tien», raconte-t-elle.

À son avis, c’est la meilleure façon de procéder pour aider la famille à comprendre et à accepter ces choix, plutôt que de miser sur la culpabilité. « La moitié de la table va être végétalienne dans trois ans parce que tu vas avoir prouvé avec tes recettes que c’est bon, c’est le fun, c’est plus santé, c’est moins cher et ça fait différent », mentionne-t-elle.

Même si on tient à nos recettes traditionnelles, Gabrielle Cossette assure qu’il y a la possibilité de retrouver des goûts similaires dans des plats végétaliens. « Véganiser des recettes qu’on connait, ça se fait très bien. Aujourd’hui, les recettes sont accessibles et faciles à réaliser, d’autant plus que le travail a déjà été fait pour nous pour reproduire des textures et des saveurs », renchérit-elle.

« On peut faire honneur à la recette de notre grand-mère même en la rendant végétalienne. Ce n’est pas grave si cette fois, il n’y a pas le morceau de cochon dedans », assure la propriétaire du Frida.

Cette dernière explique que, pour confectionner une tourtière par exemple, on peut cuisiner la protéine végétale texturée.  «Il s’agit de soya présentant une texture et une apparence semblable à la viande hachée et qui va s’imprégner du goût qu’on lui donne. C’est peu dispendieux et elle contient autant de protéines que la viande, mais aucun gras. C’est comme le produit magique. Autrement, le millet, une céréale qu’on retrouve souvent combinée à des lentilles, fait l’affaire».

Pour ceux qui n’auraient pas le temps de se consacrer à la confection de plats traditionnels végétaliens, il est possible de s’en procurer des déjà tout prêts au Frida.